Alors que les égyptiens, eux, promptaient des IMAGES sur des tablettes… il a fallu attendre qu’un champion fort comme un lion, à qui nous tirons notre chapeau, les convertisse en MOTS.
Désormais nous promptons des MOTS depuis quelques mois, que des pros (ne) cessent de convertir en IMAGES extatiques.
ON A TENDANCE À PENSER QUE TRAVAILLER SOUS LA CONTRAINTE DÉCUPLE NOTRE CRÉATIVITÉ. MAIS POUR CELA IL FAUT SE GARDER COÛTE QUE COÛTE D’ÉPUISER NOTRE EXIGENCE ET AINSI RISQUER DE SOMBRER DANS LE COMPROMIS NOUS DIT LE CRÉATEUR DES TYPOGRAPHIES VERDANA, GEORGIA ET TAHOMA MATTHEW CARTER.
LA CONTRAINTE EST-ELLE GÉNÉRIQUE OU EXISTE-T-ELLE DIFFÉREMMENT SELON QU’ELLE SOIT TECHNOLOGIQUE, CULTURELLE OU POLITIQUE?
Owen Gaster, John Galliano, Antonio Berardi, Alexander McQueen, Hussein Chalayan, héros de mes années estudiantines dans le magazine mythique Jardin des Modes (hiver 1996-1997), lui aussi disparu dans le vaste océan de la mode.
Référence détournée: « La Joconde », Léonard de Vinci, entre 1503-1519 vue par Marcel Duchamp, « L.H.O.O.Q. », 1919
Pour la majorité de la génération Z, Balenciaga est une marque de sneakers… ils n’ont que faire de monsieur Saint Laurent ou qu’avant Squid Games il y a eu Le prisonnier.
Je me souviens de cette phrase promulguée par mon professeur d’histoire du costume: « une marque ne doit pas vieillir avec sa clientèle ».
Je viens de voir la dernière adaptation de la saga Dune, le roman de Franck Herbert réalisée par Denis Villeneuve. Projet fou. Deux heures trente cinq plus tard, le réalisateur canadien à confirmé son talent. Il avait déjà imaginé en 2017 une suite à l’intouchable Blade Runner de Ridley Scott, autre pari quasi-réussi et toujours accompagné par l’attrayante musique d’Hans Zimmer.
J’en parle avec monsieur Crocodile, de la génération Z, pour qui, ce film à « …une esthétique agréable », loin du remous émotionnel qu’il provoque en moi. Pourquoi? Parce que:
« je n’ai pas toutes tes références, la réalisation plus ou moins réussie de David Lynch, l’échec de Jodorowsky, les séries maladroites, etc.. Je ne savais même pas avant de le voir, que c’était une somme de romans de science-fiction publiées il y a près de cinquante ans. » – M. Crocodile, 20 ans
Je saisi tout à coup que cette liberté de point de vue, dénuée de références, permet une forme d’appréciation tout autant légitime que la mienne (voire plus?). Il faudrait se libérer; parfois; de ses carcans culturels, « ne pas savoir » et ainsi pouvoir opérer une rupture qui ferait surgir de nouveaux points de fuite et étendrait les champs de l’imagination, de celle qui, comme l’affirmait Albert Einstein contrairement à la logique, vous emmènera de partout.
C’est alors que se réalise une mise en abîme avec ma situation d’étudiant en mode. Vieillir avec sa clientèle c’est comme vieillir avec ses idées, ses convictions et ses acquis.
Qu’importent les références (pourvu qu’on ait l’ivresse?) Dès lors qu’importe que la marque Balenciaga soit reconnue pour ses Triple S. Cristobal Balenciaga, le maître de tous les couturiers ne disparait pour autant. La preuve est que cinquante ans plus tard (aussi) nous avons eu droit au retour de la Haute Couture maison… A ce petit jeu entre les amateurs et les béotiens c’est sans aucun doute celui qui est le moins « sûr » de lui qui se sentira contaminé par l’autre.
Que les marques de luxe flirtent avec l’univers du dessin animé ou les enseignes de supermarché et génèrent des produits plus ou moins singuliers n’est ce pas aussi une façon de sortir de sa zone de confort et « de ne pas vieillir »?
Que penser de tout çà? Faudrait-il alors changer d’approche et ne pas chercher à analyser ou à décomposer chacun de ces « systèmes » (supermarché, jeux vidéos, cinéma, comics, mode, design…) afin de comprendre la finalité résultante?
Faudrait-il au contraire, sortir des chapelles et avoir une approche systémique, privilégiant alors une vision holistique et laisser s’opérer le grand mix and match des systèmes et en observer le résultat? Cette approche globale où tous les systèmes interagissent on ne sait pas trop pourquoi parfois (quid de cette collaboration entre une marque de mode et un fabricant d’électro-ménager?) ne serait-elle pas aussi propice en cas de dysfonctionnement d’une des parties, d’entraîner l’ensemble du « grand » système dans sa chute?
La mode est à la croisée de ces deux voies, l’une menant vers une forme de synthèse, où l’on oublierait ses références, on en ferait fi (?) où on libérerait sa pensée des dogmes, des histoires et romprait avec les radicalismes. L’autre privilégiant une forme de nucléarisation, catégorisant chaque activité avec une tache définie, périodique et devant interagir logiquement.
L’enjeu: fuir l’inertie. Se jeter à corps perdu dans l’une ou l’autre des voies ne conduirait, sans doute, à plus ou moins long terme qu’à une impasse. Pour vivre son époque, il faudrait être un funambule, en recherche permanente de l’équilibre à qui s’impose le mouvement: fuir l’inertie.
On pourrait débattre de longues heures sur l’art de la réinterprétaion, l’opportunisme parfois provocateur de Demna Gvasilia. On préfère retenir certaines de ses explorations qu’il dissémine tantôt au sein des boutiques, lors des défilés ou sur les réseaux sociaux, affirmant par là même son talent individuel autant que son allégeance à la maison Balenciaga.
Serions-nous face au créateur de mode qui capture et interroge le mieux notre époque?
Robe de mariée, Cristobal Balenciaga, 1967
Demna Gvasilia fragmente et dilate son champ de création via sa marque VETEMENTS, déclinée en VETEMENTS UNCENSORED ou encore VTMNTS, par la création de produits dont une jeunesse est parfois prête à tout pour se les procurer comme la Triple »S ».
Warholien il pousse le bouchon en créant des boucles d’oreilles capsules de bouteille ou en reproduisant le sac Ikea. Flirte avec le groupe très controversé Ramstein et pousse au sublime via la direction artistique de Balenciaga dont le dernier show Couture (ci-dessous) reprend les codes de la maison et réalise un bel écho aux créations du maître.
Robe de mariée, Demna Gvasilia pour Balenciaga Haute Couture, 2021
Que l’on situe les prémices de ce que l’on appelle la mode au XIVe siècle au sein de l’aristocratie, à la cour de Louis XIV ou encore à la création de la haute-couture au XIXe siècle par Charles-Frederick Worth, cette activité, bien que s’imposant quotidiennement à des degrés divers, à tout un chacun, est, et à souvent été considérée comme secondaire voire « futile ».
Serge Diaghilev fréquentait assidûment Gabrielle Chanel et Misia Sert qui le lui rendait si bien, amies, conseillères et mécènes. « Pour lui, Chanel représentait la mode et l’industrie – eaux peu profondes, traitresses, qui ne l’intéressaient guère – alors que dans la hiérarchie des valeurs de Misia, l’art passait en premier et la mode n’était qu’un amusant divertissement. Chanel trouvait indigne le pardessus élimé de Diaghilev ; Misia le jugeait attendrissant et n’en aimait que d’avantage celui qui le portait. »
La lecture de « Misia, la vie de Misia Sert » par Arthur Gold et Robert Fizdale (Folio) de cette pensée du maitre incontesté de la scène artistique parisienne du début du XXe siècle. Créateur, entre autre, des Ballets russes et organisateur des scandaleux Sacre du Printemps (1913) et Parade (1917) m’interroge sur le fait que rares sont les créateurs de mode, même parmi les plus fameux dont le statut atteint au sein du grand public, celui, plus considéré, d’artiste.
A l’instar de Rei Kawakubo ou d’Yves Saint-Laurent, Yohji Yamamoto fait sans doute parti des couturiers ayant franchi la frontière entre mode et art. Il défini aussi une frontière entre l’art et la mode. Pour, lui l’artiste « can make people think, can make people change » (in “Designing men’s clothing is very difficult for me”, Victoria & Albert museum). Parle-t-il de lui? Considère-t-il son travail comme étant celui d’un artiste?
Le couturier (est-ce dû au fait qu’il a été longtemps été considéré comme un « simple » fournisseur) est très logiquement lié à des fonctionnements industriels et saisonniers.
L’artiste, lui, « fait écho à », « est impliqué », « absout », « transcende », « révèle« , il est écouté et via son œuvre déclenche des engagements sociaux, voire politiques…
D’où la seconde question soulevée par cette lecture. Le secteur de la mode n’ayant de cesse de se préoccuper d’art, depuis la création des costumes du Train Bleu (1924) pour les Ballets russes par Chanel en passant par Schiaparelli et ses amis surréalistes, Yves Saint-Laurent et ses robes Mondrian ou encore Louis Vuitton et Takashi Murakami (2009) cherche-t-il à infiltrer nos quotidiens au-delà du divertissement?
Burnout is one of the trendiest subject of the moment.
As you must be aware of the last book to speed read, the last luxury fashion collab to fast wear or the last Netflix show to binge this weekend, you must be burnout.
Everything seems to be trendy nowadays, from political ideologies, to german low-prices supermarkets, to sexual identities and even diseases.
Byung-Chul Han a Berlin-based philosopher explains that burnout (a former military syndrome) is depression and exhaustion, “the sickness of a society that suffers from excessive positivity,” an “achievement society,” a yes-we-can world in which nothing is impossible, a world that requires people to strive to the point of self-destruction. “It reflects a humanity waging war on itself.”
Feeling exhausted or overwhelmed, is a new state of being. Listen around you, not a days goes by without hearing or using this word (your coworkers, friends, neighborhood shopkeeper, kids…).
If you are not bordering and not sharing it on your Instagram account it’s like to be out of the game. Accentuated by the pandemic it’s a trending topic on Google.
Rightly or wrongly perhaps it’s time to slow down a little bit. When your tea is too hot you drink it slowly to appreciate it.
Can’t wait to see burnout fashion, burnout art, burnout litterature, burnout movies…
LA CRÉATION EX-NIHILO EST LE PRIVILÈGE DES GÉNIES. POUR LES AUTRES L’ACTE CRÉATIF NE DOIT PAS CRAINDRE DE S’INSPIRER, D’IMITER.
L’APPROPRIATION CRÉATIVE CRÉE UNE EXPÉRIENCE SINGULIÈRE QUE SI ELLE EST MÂTINÉE DE CURIOSITÉ, DE DÉSIR ET DE RÉFÉRENCES.
C’EST CETTE CURIOSITÉ QUE JE SOUHAITE QUE MES ÉTUDIANTS DÉVELOPPENT, TOUT AUTANT QUE LA CRÉATION DE LEUR BASE DE DONNÉES PERSONNELLE DES FONDAMENTAUX CULTURELS, SOCIOLOGIQUES ET ÉCONOMIQUES.
AINSI ILS POURRONT IMAGINER ET EXPRIMER DES PRATIQUES TRANSVERSALES PLEINES DE SENS ET COMMUNICATIVES.
AU DÉTOUR D’UN PROGRAMME TV JE ME SUIS INTÉRESSÉ AU MORCEAU « PLAY WITH FIRE » DES ROLLING STONES, PUIS A L’ALBUM « OUT OF OUR HEADS » OÙ IL FUT ÉDITÉ EN 1965.