
Avons-nous changé de point de vue au sujet de l’enseignement universitaire depuis la création en 1150 de l’université de Paris?
Le cours magistral format distillé à l’université depuis le moyen-âge, est très fortement ancré dans notre culture française et reste l’objet d’une préoccupation majeure.
Peut-il devenir un sujet tabou et s’opposer frontalement aux méthodes anglo-saxonnes des cours actifs qui mettraient à mal notre exception culturelle?

Le tableau ci-dessus décrit les dissonances au sein de l’espace d’apprentissage. Au premier rang, il y a ceux qui lisent et ceux qui écoutent. Ceux, pro-actifs et impliqués, qui à la droite du professeur s’assurent d’une qualité optimale. Et successivement ceux qui assurent leur lien social, bavardent, ceux qui rêvent d’ailleurs, ceux qui vaquent à leur occupation, ceux qui se désengagent et piquent un somme et semble-t-il des manœuvres de séduction…
En effet, force est de constater que le cœur de l’action pédagogique, la transmission de savoir, n’est pas optimale dans le cadre de la diffusion d’information de manière uniquement autoritaire.
Bien qu’elle offre à l’intervenant le parfait contrôle de l’expérience d’apprentissage elle encourage la passivité de l’apprenant et n’assure pas que celui-ci soit complètement impliqué.
Cependant il faudra rapidement dissoudre le discours binaire où l’inertie s’apparenterait au cours magistral et l’allant au cours actif, tout en osant remettre en cause la prééminence du cours théorique.
Sur le plan uniquement transmissif, sans prendre en compte les considérations et apports liées aux nouvelles technologies, le profil des cours actifs se résumerait ainsi:
LES AVANTAGES DU COURS MAGISTRAL
• Les conférenciers efficaces peuvent communiquer l’intérêt intrinsèque d’un sujet à travers leur enthousiasme.
• Les cours magistraux peuvent présenter du matériel qui n’est pas autrement disponible pour les étudiants.
• Les conférences peuvent être spécifiquement organisées pour répondre aux besoins de publics particuliers.
• Les cours magistraux peuvent présenter de grandes quantités d’informations.
• Les conférences peuvent être présentées à un large public.
• Les conférenciers peuvent modéliser la façon dont les professionnels travaillent à travers des questions disciplinaires ou problèmes.
• Les cours magistraux permettent à l’instructeur de contrôler au maximum l’expérience d’apprentissage.
• Les cours magistraux présentent peu de risques pour les étudiants (à envisager aussi comme un inconvénient)
• Les cours profitent à ceux qui apprennent en écoutant.
INCONVÉNIENTS DU COURS MAGISTRAL
• Les cours magistraux ne parviennent pas à fournir aux instructeurs un retour d’information sur l’étendue de l’élève apprentissage.
• Dans les cours magistraux, les étudiants sont souvent passifs car il n’y a pas de mécanisme pour garantir qu’ils sont intellectuellement engagés.
• L’attention des élèves diminue rapidement après quinze à vingt-cinq minutes.
• Les informations ont tendance à être oubliées rapidement lorsque les élèves sont passifs.
• Les cours supposent que tous les élèves apprennent au même rythme et sont au même niveau de compréhension.
• Les cours magistraux ne sont pas adaptés pour enseigner des niveaux de pensée supérieurs tels que application, analyse, synthèse ou évaluation; pour enseigner la motricité intellectuelle, ou pour influencer les attitudes ou les valeurs.
• Les cours magistraux ne sont pas bien adaptés à l’enseignement de matières complexes et abstraites.
• Les cours magistraux nécessitent des orateurs efficaces.
• Les cours magistraux mettent l’accent sur l’apprentissage par l’écoute, ce qui est un inconvénient pour les élèves qui ont d’autres styles d’apprentissage.