
Mon récent passage à l’Espace Louis Vuitton en quête des introspections méditatives que provoquent chez moi, les toiles de Mark Rothko, m’a laissé dans un état dubitatif, loin de l’exaltation spirituelle ressentie il y a plus de vingt ans.
La sacralité attendue, semblait s’être dissipée, éclipsée par une scénographie qui ne laisse pas de place au déclenchement émotionnel provoqué par une immersion dans l’univers de Rothko.
L’espace, élément crucial pour l’appréciation de son œuvre, semblait comprimé, laissant peu de place à cette conversation silencieuse entre l’âme et les variations chromatiques dont j’avais le souvenir.
Phénomène de massification
Massification de l’information, des images et désormais massification culturelle qui s’infiltre dans les sanctuaires de l’art.

Empruntons à François de Closets le titre son fameux livre, Toujours plus ! Plus de toiles, plus proche, plus près… En mettre toujours plus est-ce la finalité d’une époque marquée par la surabondance visuelle et informationnelle?
Cette massification-saturation censée nous rassasier fait au contraire, disparaître le réel.
Peut-être est-il temps de repenser nos espaces d’exposition, pour qu’ils offrent moins de vitrines à la quantité et davantage de scénographie et de refuges pour la qualité de l’expérience artistique dans le recueillement de l’intimité.

Un commentaire sur “Rothko revisité : Quête d’intimité à l’ère de la surabondance”
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