Les Rendez-vous de l’IA, qui se sont achevés il y a trois jours, ont en fait débuté le week-end précédent sous l’égide du ministère de la Culture. Cet événement, avant l’arrivée des « technosaures », géants de la technologie, se posait comme une vision alternative de l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA), une troisième colonne.
Une question essentielle se pose : si l’intelligence artificielle est une révolution, comment voulons-nous l’habiter ?
Au sein de la Conciergerie de Paris, lieu chargé d’histoire, l’exposition proposait une approche singulière de ce qui s’apparente à une véritable révolution sociétale.
Face aux modèles dominants, cette troisième voie envisage une IA plus fluide. Elle ne se limite pas à être un simulacre, transformant uniquement nos métiers et nos processus de création. Elle sous-entend une IA qui ne soit pas abordée uniquement par le biais d’une infrastructure productive et instrumentaliste, mais aussi par celui de l’idéologie (superstructure).
Un peu comme Jean Baudrillard nous invitait à réfléchir sur notre perception moderne de la réalité, l’exposition remet en question notre nouveau rapport au vivant, au minéral, au végétal. Elle met en lumière les relations entre les activités humaines et les territoires de l’outre-humain, le tout à travers le prisme de l’IA. Certains artistes présentent, parfois avec humour, nos nouvelles attitudes extrêmes dans notre société hypermoderne. D’autres nous réinvitent dans le métavers, dans des raves où l’on croise les techno-barons que sont Zuckerberg et Bezos.
Tous posent, en creux, une question fondamentale : l’IA doit-elle être un outil ou une vision ?
Car c’est bien là l’enjeu. Une IA réduite à sa fonction technique n’est qu’un instrument de plus dans le flux du progrès. Mais une IA pensée, située, qui participe activement à la transformation de nos manières de penser et de créer. Elle peut devenir un levier critique face aux défis du siècle. Elle est alors aussi une machine qui raconte, qui lie, qui interroge, une Machina Sapiens.












Quand on pense Intelligence Artificielle et création on a tendance à imaginer un écran sur lequel défile des images d’une grand-mère rockeuse sur un nuage de barbe à papa ou un canard en tenue de kung-fu…
Les photos ci-dessus témoignent de la richesse du champ d’action et d’investigation qu’une autre approche, bien éloignée des caricatures populaires et des performances technologiques capitalistes pourrait apporter.


