Nick Knight brouille les frontières : quand l’image devient réellement indiscernable

Numéro New York consacre son premier numéro à une série signée Nick Knight. Le thème — un couple humain/IA — semblait déjà vu. Mais l’évidence s’effondre lorsque l’œil ne sait plus ce qu’il regarde.

J’ai reçu le premier numéro de Numéro édition New York.
À l’intérieur, une série du photographe Nick Knight. Le concept du shooting n’a rien de nouveau : un couple humain / IA.

Lire la suite « Nick Knight brouille les frontières : quand l’image devient réellement indiscernable »

Une IA à soi – Partie III

L’installation d’une IA chez soi (via Stable Diffusion A1111), est un levier pour explorer et approfondir librement des domaines que l’on connait ou que l’on souhaite découvrir.

Pour ma part, il s’agit du vêtement, son histoire, son rôle social et la mode bien entendu…

Acte I: L’exposition
Après la partie technique (cf. épisodes précédents) je suis passé à la pratique avec deux maisons « oubliées » aux univers très différents: les Sœurs Callot (1895 -1953) et Margaine-Lacroix (1889–1929).

Alors que l’histoire n’a retenu que Paul Poiret, c’est Margaine-Lacroix qui supprime le corset discrètement grâce à une astuce de couture, elle crée ainsi la robe « Sylphide ». Une robe qui épouse les formes naturelles. À l’époque, c’est un scandale — et un tournant. Considérez-la comme la première robe « body conscious » !

Ces maisons sont peu documentées : il faut recouper entre photos d’archives, réclames anciennes, articles de presse, clichés de studio photos…

C’est là un des points où les IA génératives peuvent réellement aider pour archiver et structurer.

Lire la suite « Une IA à soi – Partie III »

UNE IA À SOI – PARTIE II

e-Drama en 5 actes

Acte I – T’as la réf?
Une fois l’IA installée localement, une nouvelle phase a débuté : celle du Large Vision Model (LVM). Pour qu’une IA appréhende une époque, un style, une manière de regarder, il faut lui construire un référentiel.
Le mien est clair : travailler sur des maisons de couture « oubliées » mais qui ont pourtant marqué leur temps –de la fin du XIXe siècle au premier tiers du XXe–

Acte II – Self Obsessed
J’ai commencé par une obsession : la maison des Sœurs Callot (1895–1953).
Quatre soeurs, « les quatre filles du docteur March » de la Couture dans un atelier où règne élégance précieuse et inventive.
Elles ont précédé Chanel, formées Madeleine Vionnet et l’une d’elles (Marthe Bertrand) est l’arrière-arrière-grand-mère d’Isabelle Huppert…

Soeurs Callot-robe du soir-1915 – Image Wikipédia

Pendant plusieurs jours, j’ai donc constitué un corpus d’images qui deviendra le référentiel. Plongée dans mes livres d’histoires de la mode et magazines d’époque… Consultation d’archives numériques, de bases spécialisées, des sites de musées, de studios photos…

Acte III – Dataset go !
Chaque image doit être scrupuleusement décrite, datée, numérotée. Cadrage, angle, texture, style doivent être vérifiés voire corrigés.
Pour terminer chaque image doit être attachée à un fichier-étiquette que l’on doit créer.

Avec ces caractéristiques l’IA « comprend » ce qu’elle doit retenir.

Et parce que le choix des images oriente. C’est ici que se glisse un biais assumé : Si je ne retient que certains volumes, certains détails, ce sera un dataset des Sœurs Callot, vu à travers mon regard. Dans ma démarche je me dois de rester exhaustif.

Lire la suite « UNE IA À SOI – PARTIE II »

Une IA à soi, partie I

Ou « comment j’ai installé une IA dans la bibliothèque »

Une pièce en 5 actes



Acte I: Devine qui vient dîner ce soir?
Depuis que j’ai découvert Stable Diffusion A1111 il y a trois ans, j’ai caressé l’idée d’installer une IA générative « à la maison ».
Ce serait un outil de création ultime, libre. Mais à l’époque, c’était impensable : trop technique, trop obscur.
Entre-temps, la Princesse LIA s’est installée à la maison.

Lire la suite « Une IA à soi, partie I »

Aesthetic Continuum

Tracing the visual codes of excess from postmodern pop to hypermodern spectacle
I found myself lingering over the inner sleeve of Welcome to the Pleasuredome by Frankie Goes to Hollywood (1984), struck by how oddly current the image feels: saturated colors, a dream-like lushness, a fantastical fauna nestled within a baroque wilderness.
The band members pose like figures from a fevered tableau, caught somewhere between theater and ritual, where pleasure becomes its own myth.
Then I stopped by the poster for Björk’s Cornucopia tour — this Sunday, May 11 at the Grand Rex — and i personally found an uncannily similar aesthetic. Don’t you think so?
Forty years apart, yet both visuals seem to breathe a similar image narrative, creating a sensory-rich world we now call hypermodern: vibrant colors, intricate details, and surreal compositions that visually represent a reality where nature and technology intertwine — harmoniously, yet unmistakably dreamlike.

Rather than hybridization, I would speak of an aesthetic mutation that alternately blends nature, the human, and now technology.

© Santiago Felipe

CRÉER AVEC L’IA : LE MODACOLORPALOGUE, VOTRE ASSISTANT COULEUR AUTOMATISÉ

Au commencement
Il y a quelques années — époque « préhistoweb » — j’ai rencontré en ligne Daniel, un graphiste, qui venait de lancer wearpalettes.com (vip.wearpalettes.com). Le principe était simple et séduisant.
Chaque matin, à tour de rôle, nous choisissions la photo d’une célébrité, en extrayions manuellement les couleurs dominantes, puis publiions le résultat sous forme de nuancier.
Simple, ludique et addictif, ce projet a connu un certain succès avant de disparaître dans le flot du web, mais l’idée ne m’a jamais quitté.

Lire la suite « CRÉER AVEC L’IA : LE MODACOLORPALOGUE, VOTRE ASSISTANT COULEUR AUTOMATISÉ »

Rencontre: Jean-Michel Jarre : L’IA, un « Nouvel Arc » pour la Création

#demidieu

Le week-end précédant les Rendez-Vous de l’IA, Jean-Michel Jarre a partagé ses réflexions sur l’impact des Intelligences Artificielles (IA) sur la création, lors d’une conférence à la Conciergerie de Paris.

L’artiste considère les IA comme une révolution comparable à l’invention de l’imprimerie, transformant en profondeur le processus créatif et offrant des opportunités exceptionnelles. Pour Jean-Michel Jarre, l’IA est une muse moderne qui élargit considérablement l’horizon artistique.

Lire la suite « Rencontre: Jean-Michel Jarre : L’IA, un « Nouvel Arc » pour la Création »

MACHINA SAPIENS : PENSER L’IA

Les Rendez-vous de l’IA, qui se sont achevés il y a trois jours, ont en fait débuté le week-end précédent sous l’égide du ministère de la Culture. Cet événement, avant l’arrivée des « technosaures », géants de la technologie, se posait comme une vision alternative de l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA), une troisième colonne.

Une question essentielle se pose : si l’intelligence artificielle est une révolution, comment voulons-nous l’habiter ?

Lire la suite « MACHINA SAPIENS : PENSER L’IA »

L’impact des intelligences artificielles génératives sur l’imagination et la création: perte d’autonomie ou transformation?

La diffusion publique des intelligences artificielles génératives (IAG) à redéfinit nos pratiques créatives.

Ces outils, qui manipulent des volumes gigantesques de données et se présentent comme accessibles à tous, interrogent non seulement les processus de création, mais aussi notre propre autonomie artistique.

Outre une réflexion technologique, ces transformations touchent aux fondements mêmes de la créativité humaine et à son interaction avec l’imaginaire.

En 1977 dans son essai « Sur la photographie », Susan Sontag notait que chaque innovation technique tend à libérer le médium dominant de ses contraintes historiques. Ainsi, la photographie a permis à la peinture de s’émanciper de la représentation mimétique pour s’aventurer vers l’abstraction.

Il est légitime de se demander si les IAG libèrent à leur tour nos capacités créatives et quelles sont les conséquences de cette évolution sur notre autonomie et notre capacité à imaginer.

Lire la suite « L’impact des intelligences artificielles génératives sur l’imagination et la création: perte d’autonomie ou transformation? »

Dans le luxe, l’IA un niveau d’adoption encore limité (dans la création)

C’est la conclusion du rapport établit par le Comité Colbert et le cabinet Bain.
On parle souvent de l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur la création, mais l’enjeu principal pour le secteur du luxe est avant tout l’amélioration de son efficacité opérationnelle.
Les chiffres le confirment : 60 % des entreprises du luxe utilisent ou testent des outils de prévision des ventes et 50 % des solutions d’allocation des stocks.
L’IA est donc d’abord mobilisée pour optimiser des aspects tels que les prévisions de vente et la gestion des stocks et également pour approfondir la connaissance client grâce à des outils d’analyse et de « clienteling » plus performants.

Concernant la création proprement dite, l’IA intervient comme un soutien à l’inspiration et non comme un substitut à la créativité humaine.

Lire la suite « Dans le luxe, l’IA un niveau d’adoption encore limité (dans la création) »