Precious moments | Otzar

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Chers lecteurs,

en mai dernier, c’est à la terrasse d’un célèbre café germanopratin que la dynamique Delphine Hervieu et l’élégant Philippe Airaud ont décidés de se lancer dans l’aventure des bijoux d’oreilles Otzar.

Elle, ex-écrivain de presse (Stiletto, Air France Madame) et après un passage dans les maisons Versace et Dolce & Gabbana à développé une expertise en gemmologie en obtenant deux diplômes français et américain.

Lui, designer, à débuté sa carrière à l’aube des années 90 auprès de Loulou de la Falaise chez Yves Saint Laurent, il créait les bijoux de défilés. Aujourd’hui il développe “0.88”, un concept de bijoux basé sur la résistance extrême du fil d’or. Il a la pratique du design de bijoux.

Otzar, un nom qui rayonne et qui signifie « trésor » en hébreu, c’est la célébration de la pierre unique. Nul diamant ici, mais un hymne à la pierre de couleur.

Passionnée, éloquente et volubile, Delphine nous explique que le design des bijoux est inspiré par les pierres qu’elle achète régulièrement. « Il y a une dimension ludique, nous cherchons les meilleures associations pour faire des séries et non des collections ». La série présenté ce jour-là dans un appartement de la rue de Varenne est composée de sept pièces et sera au fur et à mesure des ventes, mise-à-jour de sorte qu’il y aura toujours sept bijoux.

Chaque pièce est unique, faite main et ne peut être reproduite en série. « Nous aimons le caractère rare et la préciosité des pierres mais nous tenons aussi à garder une certaine éthique et à garder un œil sur la traçabilité » nous confesse Philippe.

L’ensemble de la série part prochainement à Los Angeles où elles sont attendues dans un atelier chargé de réadapter ces délicates parures aux clients qui les ont déjà pré-commandées (dans une gamme de prix allant de 17000 à 55000 euros). Chaque bijou sera alors finement disposé dans un gant de la Maison Fabre et livré avec son support.

« Otzar, c’est une histoire, un trésor humain qui tisse des liens ». Une belle aventure où se rencontrent un graphiste roumain, un photographe italien et un orfèvre qui devait partir  à la retraite, mais « qui a toujours des étoiles dans les yeux » nous dit Delphine. Otzar, des bijoux contemporains, dans l’air du temps, que l’on envisage de porter en jean et perfecto (de luxe) plutôt qu’en robe de soirée.

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Delphine Hervieu

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Une des pièces phares, tour d’oreilles avec studs de corail (issus d’un lot vieux de 15 ans!), chrysoprase, spessartite et tourmaline mandarine.

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Philippe Airaud

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Fetish…ic !

Ci-dessus Marina Hoermanseder, AW2014

Articulé, lacéré, retourné et perforé, le cuir mis dans tous ses états, mais toujours raffiné et luxueux. Trois designers visitent à travers son usage et avec passion, les prothèses orthopédiques, le bondage et l’ambiguité sexuelle. Le corps, première source d’inspiration des designers de mode. Des tenues en latex des débuts de Vivienne Westwood en passant par Thierry Mugler et Alexander McQueen (RIP), l’esthétique fétichiste n’a certes jamais vraiment quitté les podiums de ces dernières décennies. Chez les designers présentés ci-dessous, le cuir dessine des lignes graphiques sur les chairs, le corps est mis à nu, contraint, customisé, jamais vulgaire.

Marina Hoermanseder

Sensation de la fashion week de Berlin, l’an passé, Marina Hoermanseder, fraîchement diplômée s’est rendue cette saison à la fashion week de Londres. Dans un rythme d’enfer, elle à successivement fondé sa société et livré une élégante et singulière collection de 17 modèles « fait main » réalisée en trois mois et demi.

Le cuir est moulé sur mannequin (travaillé pendant des jours à l’eau), découpé en bandes, teinté, riveté.

La collection n’exhale pas seulement la dimension sexuelle du fétichisme, mais aussi (et surtout) dit la créatrice, « son » fétichisme des matières. L’orthopédie dont elle s’inspire également ne doit pas être perçu comme déplaisant. Réinterpréter un appareillage pour les jambes « façon couture », relève d’un défi d’ériger vers le beau quelque chose considéré d’ordinaire comme négatif.

Zana Bayne

La jeune créatrice américaine adapte ses créations qui puisent aisément dans le registre SM et bondage afin de les associer avec des vêtements de tous les jours. Ces vêtements quotidiens se voient dotés ainsi d’un « adrenaline kick » sans négliger le confort si important à ses yeux.

Depuis deux mille dix, Zana réinterprete chaque saison des pieces emblématiques du SM (cf. le harnais) en changeant soit les finitions, la couleur ou le poids du cuir. Elle collabore régulièrement avec Prabal Gurung et récemment avec Victoria’s Secret.

Niels Peeraer

Diplômé de l’académie Royale d’Anvers en deux mille onze, Niels Peeraer, cultive l’ambiguité, il crée des accessoires en cuir unisex. Alors, de jeunes hommes en jupette portent de petits sacs précieux comme des emballages pour patisserie de luxe. Au cou des fraises en cuir immaculé, finement ciselées comme de la dentelle, confèrent à son porteur un port de tête légèrement altier.

A découvrir ici

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Points communs

  • Marie Chouinard, bODY_rEMIX/les_vARIATIONS_gOLDBERG, ballet en deux actes, créé au Festival international de danse contemporaine de la Biennale de Venise, Italie, le 18 juin 2005
  • La canadienne Jen Gilpin basée à Berlin et créatrice de la marque Don’t Shoot The Messengers (DSTM)
  • Les accessories bondage-chic de la marque anglaise Coco de Mer

Le livre, objet de luxe

D’un côté il y a ceux qui affirment que le livre et l’écrit se portent bien (voir les succès de la série Harry Potter, Musso ou Levy par exemple), de l’autre côté, que le déclin observé des ventes ces dernières années est inéluctable et dû à la concurrence accrue du numérique.

Les publications axées mode, art et design, au regard de certains étals parisiens, semblent aller bon train, notamment au niveau des magazines. Dans cette catégorie de publication, les maquettes changent au rythme des saisons, les anciens titres ressuscitent, de nouveaux font leur apparition, des publications indépendantes éclosent… Le tout avec plus ou moins de réussite ou d’acuité, le pire étant peut-être les ouvrages qui veulent imiter l’ergonomie du web, mais c’est une autre histoire…

Bien que submergés par nos images prises au smartphone ou glanées sur Pinterest, le livre mute, devient interactif ou s’hybride chez les éditions volumique, l’écrit subsiste vaille que vaille.

Les magazines qui accordent un place certaine à l’écriture (on peut citer Monocle ou l’excellent The Eyes) se font rares. Le summum ayant été atteint récemment, me disait la délicate designer Louise Brody, par l’édition d’un livre d’art ne contenant ni pagination, ni légende pour les seules photos qui le composaient, seules quelques notes en début et fin d’ouvrage…

Quand les écrits du web semblent se cantonner à l’information, éditer un livre ou une parution accordant une place à de l’écriture de qualité, un contenu littéraire (écrit doté d’une dimension esthétique) reste un acte précieux. Les maisons de luxe semblent avoir saisi cela depuis bien longtemps, si l’on en croit les exemples ci-dessous.

Chanel

Les frères Wertheimer propriétaires des maisons Chanel et Erès sont actionnaires du groupe La Martinière-Le Seuil depuis 1997, permettant ainsi à cette dernière de s’étendre par acquisitions successives.

Kering

La holding Artémis, qui contrôle Kering à racheté la vieille maison d’édition Tallandier en 1999, spécialisée dans les ouvrages historiques.

LVMH

Avec le livre La Malle (éditions Gallimard), Louis Vuitton avait invité, l’an dernier, plusieurs écrivains dont Marie Darrieussecq, et Nicolas d’Estienne d’Orves à écrire une nouvelle sur le bagage fondateur de la maison de luxe. Quelques temps auparavant le groupe LVMH était entré au capital de la maison d’édition créée par Gaston Gallimard à hauteur de 9,5%, afin de l’aider, entre autres, à supporter le coût du rachat de Flammarion.

Ci-dessous le recueil de nouvelles La Malle édité chez Gallimard

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Agnès b

A contribué au sauvetage financier de la revue La Quinzaine Littéraire, magazine dont les contributeurs sont principalement des universitaires, des écrivains et qui fut dirigé par Nathalie Sarraute pendant plus de quarante ans.

M. Pierre Bergé exposait il y a quelques mois sa collection de livres anciens à la Bibliothèque Nationale de France.

À l’étranger aussi et pas si loin de nos frontières, le groupe italien Prada s’est associé l’an dernier au célèbre éditeur italien Feltrinelli Editore pour la création d’un concours d’écriture.

Littérature, Couture et luxe, des domaines qui se marient à ravir, semble-t-il. Outre ce qui peut ressembler à une forme de mécénat, quelles stratégies ont les groupes sus-cités pour la littérature à l’heure du numérique? Peut-on imaginer des croisements entre ces univers, sans que l’un ne soit qu’un « produit dérivé » de l’autre? Voilà qui fleure bon l’exception culturelle.

Precious moments | Hannah Martin

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Chers lecteurs,

j’ai rencontré Hannah Martin il y a deux ans, lors d’un délicieux dîner organisé par Hélène Leblanc. Basée à Londres, elle crée des bijoux pour homme et femme au style très singulier. Il y a quelques semaines, de retour à Paris, elle présentait dans l’intimité, sa nouvelle collection.

Il s’agit d’une des très rares maisons de joaillerie fine s’adressant à la clientèle masculine. Equilibriste, Hannah cultive sur elle, un style punk-rock & chic non galvaudé. Tout dans son regard et dans sa voix laisse deviner cette préciosité et cette excentricité propre aux sujets de sa majesté.

Comme son style, ses collections sont le fruit, elles aussi, d’une délicate harmonie. Androgynes ses bijoux se conjuguent autant au féminin qu’au masculin et le diamant n’est lui pas réservé à la femme. L’homme porte collier à double rang de perles noires Akoya. Alors les filles ne se gêneront pas et iront piquer dans la boîte à bijoux de leurs boyfriends, les boucles d’oreilles en or rose ou encore l’iconique (au poids phénoménal) Eagle gun icon ring de la collection Aguila Dorada!

Ci-dessous: L’Eagle gun icon ring, or jaune et or rose, édition limitée à 25 exemplaires (c) Hannah Martin

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Le talent d’Hannah Martin est dans sa capacité à synthétiser, dans ses mini-sculptures faites entièrement à la main, à la fois un design contemporain, élégant et surtout non caricatural comme s’est malheureusement souvent le cas dans cet artisanant et ces thématiques.

Ces créations, en quantité limité, où se marient lignes fortes et faibles, droites et courbes, évoluent et s’agrémentent ces dernières saisons de pierres précieuses, saphirs et rubis, pour répondre aux demandes de la clientèle toujours plus exigeante et désireuse de nouveauté.

Bijoux de dandy décadent façon David Bowie, de trader au style décomplexé ou d’anonymes au goût affirmé, la luxueuse joaillerie rebelle d’Hannah Martin crée de futurs classiques.

Hannah Martin

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L’Ecole Van Cleef and Arpels | La tradition de l’excellence

Nichée au coeur d’un hôtel particulier du XVIIIe siècle, l’École Van Cleef & Arpels, ouverte depuis deux ans à l’initiative de Marie Vallanet-Delhom, la présidente de l’école, nous invite au sein de sa nouvelle adresse, place Vendôme. Un environnement où l’on se sent vite à son aise, tant les locaux sont étudiés avec raffinement et élégance. Du pur luxe tout en discrétion à l’image de la maison.

Nous sommes guidés le long d’une balade pédagogique au cœur de l’école, une évolution étudiée avec goût et ingéniosité.

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Destinée à révéler une partie du monde très confidentiel de la Joaillerie et de l’Horlogerie, L’École Van Cleef & Arpels met en œuvre des rencontres intellectuelles avec des professionnels renommés, tels que des historiens, des gemmologues, des joailliers, des illustrateurs et bien d’autres.

Le but premier de cette rencontre? Donner une approche émotionnelle, sensorielle et professionnelle de ces métiers d’exception, partager une histoire et un savoir-faire unique avec un public venu du monde entier et découvrir les trésors de la grande maison parisienne. Une expérience de qualité aussi rare qu’exceptionnelle, aussi enrichissante que singulière.

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L’École se dissocie par son programme pédagogique. Il se regroupe sous treize cours d’une durée de quatre heures chacun, dispensés en français et en anglais, répartis sous trois thèmes: l’histoire de l’Art, le Savoir-Faire, le Monde des Pierres.

Le succès de l’École Van Cleef & Arpels semble reposer sur la pédagogie professionnelle et innovante qu’elle offre à ses 2200 élèves.

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Texte Juliette Druelle + Karen N’Zila

Photos Juliette Druelle

Precious moments | Jiang Qiong Er, Shang Xia

Année mouvementée et pleine de rebondissements pour Shang Xia en cette année du cheval.

Ci-dessous, Mme Jiang Qiong Er, directrice générale et directrice artistique de Shang Xia

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Spiritualité, hasard et signes du destin

L’emplacement de la boutique Shang Xia (marque de luxe créée en 2007 par Mme Jiang Qiong Er,) à Paris est rempli de romances. Le bâtiment, qui fait penser à la proue d’un navire, abritait jadis l’Abbaye-aux-bois construite au milieu du XVIIe siècle. L’immeuble à également acceuilli le salon de Madame Récamier et d’illustres écrivains (Lamartine, Chateaubriand entre autres). La boutique est emplie de résonances vibratoires, le maître Feng Shui qui est intervenu dans son aménagement intérieur à su créer une véritable promenade, une circulation du Chi (énergie) à l’intérieur de la boutique.

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Rencontre culturelle

Lorsque Shang Xia s’est installé en septembre 2013 sur la rive gauche, le quartier de l’art de vivre, il avait un fort désir de partager cette dimension spirituelle.

Jiang Qiong Er et ses équipes ont alors imaginé un véritable petit happening, « le Mysterious Masked Man ». Habillé par les stylistes maison, il s’est promené avec des petits sacs de riz, symbole de la culture chinoise, de Shangai à Pékin (en passant par la Cité Interdite). Puis ce fut le Louvre, la Tour Eiffel et les Champs-Elysées, chaque étape se terminant au pied de la boutique Shang Xia, provoquant étonnements et interrogations.

Comme le montre cet évènement où tout semble aller au ralenti. Cela prendra du temps d’intégrer la culture chinoise. Jiang Qiong Er, 36 ans, qui a fait une partie de ses études à France avant de retourner en Chine en est bien consciente et le revendique. « Il faut faire confiance au temps » dit-elle, « La beauté de Shang Xia réside dans l’art de la lenteur, l’important c’est la continuité ».

Créer des émotions

C’est un rapport au temps (cf la cérémonie du thé) que nous avons perdu en Occident que Shang Xia veut recréer à travers les très luxueux objets que les artisans disséminés dans toute la Chine fabriquent quotidiennement.

Challenge

Il est important que chaque artisan reste dans son cadre de vie, nul envie de tous les réunir à Shanghai, afin que ce projet parti de zéro, puisse évoluer vers un système en bonne santé.

Les ateliers qui n’avaient aucun structure de management, fabriquaient soit des objets extraordinaires comme un éléphant en tissage de bambou de plus de 2 m de haut, nécessitant un an de travail, provoquant admiration mais pas forcément le besoin. Soit très peu d’objets mais de facture différentes. Aujourd’hui les produits créés sont « utiles » pour des clients fortunés, en quantité limité mais réguliers.

Les produits créés sont nouveaux et ne se contentent plus de reproduire le folklore chinois (autour du tissage et de la calligraphie), d’autres histoires et d’autres valeurs sont intégrées. Couplé à une nouvelle génération d’artisans l’ensemble s’avère très stimulant.

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Et Hermès dans tout çà?

« La maison Hermès à qui j’ai présenté le projet nous a laissé carte blanche depuis le début » déclare la jeune directrice. Le sellier de luxe nous soutient et intervient dans toutes les décisions mais la décision appartient aux équipes de l’Empire Céleste car c’est un projet chinois avant tout.

Ci-dessous, un bougeoir, objet iconique de la maison Shang Xia, merveille du tissage en bambou de 0,3 mm (nécessitant 3 jours de tissage). Avec le temps le bambou va se patiner et acquérir une beauté singulière.

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Precious moments | Stéphanie de Bruijn

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Quoi de plus précieux que notre intimité?

Rares sont ceux à qui ont la confie. Nos amours, un ami très cher, un parent ou notre psy font peut-être partis de ceux-là… Tous se doivent d’être à l’écoute de nos pensées.

Stéphanie de Bruijn, créatrice de parfums sur-mesure sait se faire confidente. Nulle création ne se fera sans qu’elle ne vous ai rencontré au moins une fois. On se rendait chez son tailleur pour se faire confectionner un costume sur-mesure, désormais on se rend depuis 6 ans chez son parfumeur pour se faire concocter un parfum sur-mesure.

Sa démarche est en parfait accord avec son positionnement de niche et les habitudes du monde du luxe. Chaque client est unique et nécessite une attention toute particulière, il s’agit pour la créatrice de se mettre au service du client, un don réciproque de soi.

N’est-il pas merveilleux de faire remonter les souvenirs olfactifs agréables de notre vie et de les confier à cette alchimiste de la fragrance? L’odeur du linge frais de l’armoire à linge de notre grand-mère, l’odeur de la garrigue écrasée par le soleil, une odeur de peau.

Selon la durée de ces échanges qui peuvent aller de 30 minutes à 5 ou 6 séances, selon vos possibilités à régler en espèces sonnantes et trébuchantes, Stéphanie de Bruijn mettra au point un parfum approprié selon trois offres dont les intitulés empruntent à la mode. Respectivement « Prêt-à-parfumer », « Prêt à initier » et « Le sur-mesure ». Cette dernière offre comprend pour 6000 euros une formule exclusive, véritable étoffe olfactive de votre vie, conservée précieusement dans les archives de la créatrice. Le parfum est livré dans un flacon unique (numéroté) de la Cristallerie Royale de Champagne, cristallerie choisie par Louis XIV.

Les clients de cette offre sont essentiellement des amateurs ayant fait le tour des parfums de niche et qui désirent désormais quelque chose de personnel et singulier réalisés par des artisans du luxe.

La Cristallerie Royale de Champagne fait partie de la holding Financière Saint Germain qui détient également la verrerie Daum et la manufacture de porcelaine Haviland.

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Flacon de la Cristallerie Royale de Champagne

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Mr. G, à point…

Chers lecteurs,

Gilles Chavet, aka Mr. G se rend chaque saison à Limoges où il confie ses inspirations à une jeune femme, qui en plus de travailler dans une fabrique de porcelaine est une passionnée de la peinture sur porcelaine.

Depuis quatre ans qu’il crée ses boutons de manchettes, Mr. G vient à point nommé en cette période de festivités qui s’annonce… À partir d’une photo « du dôme des Invalides », d’une typographie, d’un récit, d’un croquis, chaque modèle se charge d’une histoire, écrite grâce au savoir-faire de l’artiste.

Faits main, nécessitant une cuisson de 8 heures à 1200° C par couleur et avec les diverses expérimentations il peut donc se passer plusieurs jours pour réaliser un modèle comportant plusieurs tons.

Chacun peut venir avec son propre « design » qui sera dès lors repris et singularisé par des mains expertes.

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Ci-dessous, Mr.G , lors d’une réception organisée par Laurence Falguer, Gifting

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Azzedine Alaïa, l’excellence

Les louanges sont au rendez vous lorsque l’on évoque le créateur Azzedine Alaïa. Des créations au rang d’œuvres d’art, loin des images d’une certaine industrie du luxe. Fasciné par le corps féminin, Azzédine Alaïa, sculpteur issu des Beaux-Arts, le sublime de façon prodigieuse, « un véritable artiste qui crée son œuvre comme bon lui semble ».

Afin de célébrer sa rénovation, le Palais Galliera accueille l’œuvre du visionnaire, des créations en écho à l’envergure du lieu. Les silhouettes nous apparaissent comme des statues où vêtements et corps ne font plus qu’un, comme s’ils avaient été façonnés dans le même moule. Olivier Saillard, directeur du musée, choisi de mettre en scène les créations sans vitrine, afin de initier un dialogue entre elles. Les modèles semblent alors prendre vie à travers les courbes féminines.

En observant l’œuvre du maître, le rapport au corps est une évidence, structure, souplesse, sculpture, sont les mots récurrents lorsqu’on évoque son œuvre.

 

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Couturier à la prouesse technique impressionnante, ses créations peuvent se référer, par la sensualité et la sublimation des courbes du corps, à la Vénus Génitrix. Le travail de drapé et de coupe rappelle également l’œuvre de la révolutionnaire Madeleine Vionnet. Le vêtement Alaïa est structuré de façon à épouser parfaitement les formes du corps.

Loin des grandes industries de mode, des tendances ou du rythme rigoureux des collections, Azzédine Alaïa présente ses collections comme il lui plaît et agit en adoptant une posture d’artiste ou d’artisan indépendant.

Il nous dit avoir reçu le meilleur apprentissage de ses amies: « apprendre la mode avec les femmes ». Alaïa crée avant tout des robes pour ses proches: de Greta Garbo à Rihanna en passant par Michelle Obama ou Grace Jones.

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Le créateur modèle et façonne des silhouettes aux proportions novatrices. Certaines robes semblent d’ailleurs venir tout droit du vestiaire du moyen-empire égyptien tant elles épousent parfaitement les courbes du corps. Des créations qui perdurent dans le temps et qui ne se résument pas à une époque tellement elles sonnent justes, intemporelles.

 

La légende de Shalimar

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De gauche à droite (Laurent Boillot – PDG de Guerlain, Bruno Aveillan – Réalisateur, Thierry Vasseur – Nez de Guerlain).

Shalimar, un jus âgé de plus de 90 ans et pourtant d’une actualité brûlante.

L’incontournable Maison parisienne nous dévoile dans le cinéma privé Le Katara du Royal Monceau le nouveau court-métrage du réalisateur Bruno Aveillan au savoir-faire plus que créatif: un court-métrage qui sonne juste, tout comme le jeu d’acteurs. Le réalisateur nous plonge au cœur de l’essence même du parfum, dans les jardins Shalimar. Il s’agit d’éviter soigneusement les clichés sur l’Inde, donc pas de folklore, ici, mais plutôt un film racontant l’histoire mythique de Shalimar dans une Inde mystique.

La princesse Mumtaz Mahal et l’empereur Shah Jahan, un couple devenu légende, est interprété par l’ambassadrice de Shalimar, Natalia Vodianova (somptueuse en Yiqing Yin) et Willy Cartier. Un film animé par une passion brûlante où l’émotion est véhiculée par un jeu d’acteurs précis et une bande son signée Hans Zimmer.

Ci-dessous modèle de Yiqing Yin

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Bruno Aveillan, donne un nouveau souffle à Shalimar. Ce film publicitaire inscrit définitivement le parfum dans un univers propre, avec une sensualité affirmée et lui donne une nouvelle identité, affirme une manière de vivre et une allure.

Le parti pris étant de laisser place à l’histoire et de ne pas raccourcir le film afin qu’il soit plus « web-friendly », c’est un « long » récit de près de six minutes qui nous est proposé afin de capter l’essence de Shalimar.

Bruno Aveillan réalisait il y a un peu plus d’un an « l’Odyssée de Cartier », un court-métrage qui s’inscrit dans un parti pris esthétique similaire à « la légende de Shalimar » : ralentis, effets spéciaux, paysages et décors majestueux, musique grandiose. Un cocktail très très Hollywoodien, un poil surfait.

Guerlain se déplace vers une ouverture plus cinématographique, bien que ce court-métrage reste tout de même ancré dans l’univers de la publicité (les acteurs sont des top-modèles, Bruno Aveillan réalise essentiellement des films publicitaires). On reste loin des campagnes Dior, Prada ou Yves Saint Laurent et de l’univers de cinéastes comme David Lynch, Roman Polanski ou Darren Aronofsky où contenu, fond et forme sont tout autre.

Ci-dessous, images tirées du film

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