Once you read this magistral book of Toni Morrison you CANNOT read the word ‘BELOVED’ as simple as in this Gucci ad…

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CHERS LECTEURS,
CELA FAIT LONGTEMPS QUE JE CHERCHAIS AU SEIN DE MES ARCHIVES, CETTE SNEAKER CRÉÉE PAR GUCCI EN 1984. ON PEUT LA CONSIDERER COMME UNE DES TOUTES PREMIÈRES BASKETS ÉDITÉE PAR UNE MARQUE DE LUXE.

La mode est le miroir idéal de nos comportements de ce côté-ci de la planète et bien entendu, en cette période frileuse à plus d’un titre, ce désir de retour à la mère-nature est fort présent dans les campagnes de communication de certaines marques cette saison.
Mettons de côté la go green attitude qui n’est pas une tendance mais un passage obligé à moyen-court terme pour l’industrie, de côté également certains créateurs comme Stella Mc Cartney, Kenzo où la nature fait partie de l’ADN de la marque.
Point de robe de bure, ni de sandales en corde, point de tendance Amish chez les autres créateurs, ici le retour à la nature est ostentatoire. Broderies, boutons dorés, col en fourrure, nœuds, franges sont nécessaires pour un séjour dans la grande maison familiale ou pour se retrouver entre amis dans la campagne, un nomadisme chic entre folk luxueux et un classicisme théâtral.
Un retour à la simplicité mais avec tout nos atours, délicieux paradoxe, parfaitement assumé.

danse chamanique entre amis, ce week-end, à la campagne.
(Gucci AW2008-2009, par Inez van Lamsweerde and Vinoodh Matadin).

The good ol’ days (vous noterez les arrière-plan peu engageants) : les couleurs, les imprimés
et les accessoires claquent pour signifier la chaleur du temps retrouvé. La famille se regroupe
autour de trois générations, parmi les poules, les labradors et les chevaux…
Dès lors, l’ensemble de nos instincts se réveillent, l’envie de grimper aux arbres, de s’allonger à même la terre mouillée. Tout comme nous l’ont signifié récemment les campagnes d’Aigle et de Wrangler nous ne sommes, après tout, que des animaux.

pour la réintroduction de l’homme dans la nature, Aigle.


we are animals, Wrangler (Mise-à-jour: campagne primée par le Grand Prix Presse à Cannes le 24 juin 2009)
Dans la vision de notre rapport à la nature ci-dessus, le vêtement est peu ou pas mis en valeur ce qui prime c’est la sensation, le vécu, de l’anti-glamour pur et dur, aux antipodes des campagnes Gucci ou Dolce & Gabbana. Autant j’apprécie la campagne print de Wrangler, autant la vidéo qui réinterprète assez « justement », me semble-t-il, l’activité nocturne de nos amis à quatre pattes peut laisser songeur, oscillant entre l’inquiétant et le morbide (voir ci-dessous).
À l’opposé, les séries photos présentes dans le dernier Numéro, présentent la sublime Stéphanie Seymour en femme-louve ultra-sexy, shootée par Greg Kadel.

Stéphanie Seymour, chimère en veste sans manches en mouton retourné (Dolce & Gabbana), bijoux d’ongles-griffes de chez Bijules NYC et une voilette surmontée de précieuses plumes par Noel Stewart.
La femme primitive
veste en renard de la maison Louis Vuitton et collier d’ossement d’Erik Haley, pour une Lucy des temps modernes.
La femme élémentaire
ou encore la femme-zèbre chez notre Jean-Paul Gaultier national
voire même en pintade de luxe chez Ralph Lauren…
On le voit le désir de simplicité par un retour à la nature, est interprété de diverses façons. Tantôt radicale anti-glamour et anti-consumériste, au point de dérouter ; tantôt festive (arrogante ?).
En ces temps incertains, dans nos sociétés qui se complexifient, où l’envie d’appuyer sur pause se fait sentir, le vêtement doit-il se parer de tous les atours ou au contraire créer des silhouettes basiques et sobres ?
En privilégiant la voix et le piano, PJ Harvey à créé l’an dernier avec White Chalk, un album dépouillé de tout superflu, rèche même, d’une émouvante sensibilité et d’une haute exigence. Pour autant qui à envie de ressembler à miss Polly Jean Harvey sur la pochette de son cédé ?
Peut-on imaginer, comme la chanteuse l’a fait avec sa musique, un retour à certains fondamentaux dans la mode ? Non pas un retour du courant minimaliste des années quatre-vingt d’Ann Demeulmeester ou d’Helmut Lang, mais un courant ou un créateur qui arriverait a synthétiser les paradoxes de notre époque.
Comme en musique électronique, une tendance low-fi va-t-elle apparaître dans la mode ? Une tendance qui créerait des vêtements d’aujourd’hui et de demain avec des tissus et des accessoires de récupération, par exemple.
De l’omnipotent LVMH à la discrète maison Hermès, du vintage chic de Didier Ludot aux modèles contemporains de netaporter.com, la mode est comme notre époque, multipolaire, fragmentée, hystérique, en plein mash-up. Redéfinir simplement certaines directions et certaines prises de position aiderait sans doute à y voir plus clair.
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Pour compléter ce billet, je vous conseille de lire :
Le catalogue du salon Maison et Objets consacré à la Simplicité dans le design.
De la simplicité par John Maeda, THE book d’un grand monsieur du design transversal où l’on apprend à aller à l’essentiel, à ne pas mésestimer les émotions et où il énonce ses dix lois de la simplicité.
Mise-à-jour du 24.11 : Le sujet est développé par Audrey aka Mekameta ici
Je partage avec vous une série d’articles et news que j’ai trouvés cette semaine et qui font écho à l’article du Time Magazine, dont j’avais posté quelques extraits ici.
Ces articles confirment la place prépondérente que prend le marché indien dans le domaine de la mode et du luxe.
Le premier article, issu du FashionMag, fait état de l’ouverture de la première boutique Gucci en Inde (Mumbai, ex-Bombay), Mark Lee, PDG de Gucci s’y exprime en ces termes :
« … nous sommes absolument certains que notre héritage, fort de quatre-vingt-six années, incarné dans nos produits de grande qualité, made in Italy, encensant le luxe et l’innovation, sera apprécié par les clients indiens. »
Le second est un extrait issu du compte-rendu des défilés parisiens S/S 2008 écrit par Suzy Menkès dans l’IHT, elle fait référence au défilé Hermès entièrement dédié à l’Inde, je cite :
« Backstage at Hermès, it looked like Old Delhi during the Hindu festival of Holi. The models were shaking the leather turbans and silken hair twists and Jean-Paul Gaultier was wiping from his face the russet powder that had been falling in colorful puffs off the backdrop.
It was a Hermès-goes-to-India moment – literally, in that the house is planning to open a store in Mumbai and as a theme for the spring/summer 2008 show.
« The sari is the most elegant garment for women in the world, » said Gaultier, after his finale of saris in jewel shades of purple, orange and blue. But he added that he was fascinated by the Raj colonial world of polo and safari. All these ideas – and themed shows now seem a cliché – were given a coat of super luxury.
And often it worked beautifully for Hermès, as in the white crocodile jodhpurs, or just the same pants in a stone beige with a ultra-fine cashmere knitted vest over a full-sleeved white blouse.
The Hermès silk prints treated as free-floating tops and sari drapery, on the lines of the toga, looked very fine. Accessories like carved bangles, scarves and bags in colors of curry and spice carried only a light dusting of India. »
Hermès met donc le paquet pour aborder le marché indien, en dédiant un défilé à son nouvel objectif. Mais lorsque Jean-Paul Gaultier, parle de sa fascination pour l’Inde et ses traditions, du sari et des accessoires aux couleurs et matières adaptées aux coutumes locales, Mark Lee parle des produits « Made in Italy » appréciés par les clients indiens, une attitude que je trouve opposée. D’un côté on fait référence à la culture indienne, où le luxe n’est pas comme en Chine, une nouveauté, les maharajas élevés avec la joaillerie Cartier et les bagages Louis Vuitton en sont un bel exemple ; de l’autre on parle de produits qui s’imposeront d’eux-mêmes par leurs qualités intrinsèques. Or l’Inde, qui possède depuis longtemps ses propres marques de luxe, est plus un marché à apprendre qu’un marché à conquérir. Ces différences d’approches sont-elles juste le fait que l’un est designer et l’autre PDG ?
Le troisième est un lien chez BoF annoncant la sortie du premier numéro de Vogue India, avec qui les marques devront compter, en effet son éditrice, Priya Tanna prévoit de mixer mode locale et internationale. Pour finir, une citation de celle-ci concernant sa vision de l’Inde aujourd’hui :
» … There’s no cultural revolution that’s been thrust upon us. It’s not as if we’re seeing our first red lipstick and going out and buying it in hundreds of thousands. India is getting richer. At a very micro level, I think every Indian woman who is now financially independant is realizing the joys of guilt-free consumption. We are kind of moving from a ‘we’ culture to a ‘me’ culture. »
Comment va réagir le marché indien et comment les marques vont-elles s’y adapter ? À suivre…
Quelques photos du défilé Hermès S/S 2008, la patte de Jean-Paul Gaultier




… et deux modèles « qui se battent en duel » chez Gucci (collection A/W 2007 et S/S 2008) où l’opération séduction est moins évidente.


Photos madame figaro et style.com
Lu la semaine dernière dans la presse (Le Figaro), un état des lieux des directions artistiques des différentes maisons de couture. Force est de constater que cela a énormément bougé, que ce soit pour la mode homme ou la mode femme.
La tendance est d’intégrer sur la plus haute marche de la création non pas une diva, mais un créateur au profil « studio de création ». Chloé et Gucci avaient lancé la tendance, précise l’article ; en effet Phoebe Philo a remplacé Stella Mc Cartney et Frida Giannini a succédé à Tom Ford ; le mouvement s’est accéléré et d’autres maisons ont suivi (Calvin Klein…).
En plus de cette tendance de fond, une série de « transferts » se sont opérés depuis le début de l’automne, chamboulant la carte des DA des maisons de couture parisiennes ; ainsi on retrouve Paulo Melim Andersson chez Chloé (exit Phoebe !), le talentueux Olivier Theyskens chez Nina Ricci, Dai Fujiwara chez Issey Miyake, Giles Deacon chez Daks, Nicolas Andreas Taralis chez Cerruti, Sophia Kokosalaki chez Vionnet, Damian Yee chez Guy Laroche ou encore Peter Dundas chez Ungaro.
Plus dure est la situation de la mode masculine : plusieurs maisons ont en effet pris le virage du relifting, mais sans le succès connu par Dior Homme, hélas… Au vu du travail réalisé par Oswald Boateng chez Givenchy, ou encore Jason Basmajian pour ST Dupont, cela me semblait prendre bonne tournure, les lignes se modernisant, attirant de facto une nouvelle clientèle. Mais les résultats financiers n’étant pas bons, ou en tout cas pas assez rapidement bons, Franck Boclet a ainsi quitté Smalto, Oswald Boateng est sur le départ, Jason Basmajian a été remercié et Pierre-Henri Mattout est également sur le départ chez Dormeuil…
Les maisons de couture masculine ou féminine n’ont aujourd’hui plus le temps, ni l’argent, les résultats financiers doivent se voir quasi-immédiatement ; les créateurs ont donc pour mission de « générer du cash » le plus rapidement possible, sous peine de se voir remercier rapidement, et ce, quel que soit leur talent.
Dans un autre registre, mais concernant toujours les changements de créateurs, Irène Leroux a quitté Erès (groupe Chanel), LA marque de maillots de bain et de lingerie qu’elle avait créée en 1968. Elle sera remplacée par la styliste Valérie Delafosse. Il sera intéressant de suivre les nouvelles (?) orientations de style que cette dernière va y apporter.
Au milieu de ce constat, seule la maison LVMH et ses énormes moyens financiers peut se donner le temps de « recadrer » un John Galliano – avec le succès que l’on sait – et de redéfinir la mode masculine avec Hedi Slimane. Karl Lagerfeld et ses 24 ans chez Chanel fait figure de héros… génial héros, qui a su relancer, moderniser, recréer et propulser la maison de la famille Wertheimer. Quel créateur intégrant une maison peut « espérer durer » autant que lui aujourd’hui ?
J’ai retrouvé dans mes archives numériques cet excellent article de Gérard Caron, sur la mode, les marques et ses logos. A lire et à méditer.
La mode utilise ses marques de la même façon que n’importe quelle autre industrie ? En attendent-elle les mêmes effets ? Un logotype d’une marque de mode se différencie-t-il de celui d’une compagnie aérienne ou d’un jus de fruit ? Quels sont ses évolutions ?
À y réfléchir de près, il n’y a aucune raison objective de se poser ces questions ; une marque est une marque et un logotype est un logotype !! Qu’il soit pour prôner une marque de vêtement ou une marque alimentaire on pourrait penser que les critères déterminants pour son choix, sa conception graphique et son mode d’utilisation sont identiques.
Or, il n’en est rien. Les marques de mode les plus récentes montrent une évolution intéressante vers le minimalisme, la transparence, l’absence absolue de tout élément visuel accrocheur. Une simple typographie bien choisie suffit.
Effet de mode ou tendance de fond ?
Autant la haute couture française a longtemps été réputée pour sa créativité, ses excès dans l’élégance, autant les identités visuelles des grandes maisons restaient d’une discrétion exemplaire. Lanvin, Chanel, Givenchy, Grès, Carven se contentaient d’une extrême sobriété dans leur signature : des caractères typographiques dessinés par un créateur de lettres, légion à l’époque (il n’y avait pas de Macintosh pour les graphistes paresseux…). Ils s’agrémentait au mieux d’un sigle ou d’un symbole joué sur le mode mineur. Le tout généralement en noir sur fond blanc.
Cette tendance directement inspirée de la modernité du style Art Déco faisait suite à une période de créateurs comme Poiret et autres. Ils utilisaient leurs noms plus comme une griffe que comme une marque. On les retrouvait sur les étiquettes des vêtements, les boîtes et cartons à chapeaux et robes…La signature était souvent utilisée en tant que telle avec toutes les arabesques calligraphiques caractéristiques des écritures de plume de l’époque.
Coco Chanel devait mettre un terme à cela en créant une véritable marque qui sortait de la couture pour se retrouver dans l’univers de la parfumerie. Elle la créa selon son tempérament et sa philosophie de la mode : libérée, rivalisant avec l’univers masculin et simple. Tout le monde connaît les lettres » antiques « , c’est-à-dire lettres bâton, sans fioritures spécialement créées pour elle. Sans oublier le sigle composé d’un double » c » entrelacé.
Mais il faut convenir que tout cela restait d’une extrême sobriété que ne renieraient pas les marques de prêt-à-porter d’aujourd’hui.Le paradoxe de ce minimalisme à la française qui devait devenir le signe visuel de la haute couture est qu’il est là pour marquer un territoire de frivolité, de luxe éphémères. Le signifiant ne reflète en rien le signifié. Si ce n’est que l’on peut y retrouver des valeurs en commun, peut-être : distinction, sélectivité, rareté…
La suite de l’article est consultable sur le site d’Admirable Design
La mode ce n’est pas seulement la haute-couture, New-York-Milan-Tokyo-Londres, Kate Moss ou encore Gucci.
Pour preuve l’article ci-dessous nous rappelle que la solution est parfois tout près de chez soi.
Cliquez sur le lien ci-dessous pour lire l’article
A l’initiative de l’office du tourisme de la ville, la station Courchevel vient de lancer une ligne textile de 110 références pour hommes et femmes, en attendant une collection de bijoux haut de gamme.Depuis le début de l’année, Mathias Chaize, un créateur installé à Barbès propose, sous sa marque Barbes Business School, des vestes militaires, des T-shirts et des sweat-shirts qui rappellent ceux des universités américaines. Quant à la marque de T-shirts branchés 64, elle célèbre depuis plusieurs années les valeurs du Sud Ouest. Il n’y a pas que Gap et H&M dans la vie.Hier, regardé avec une sympathique condescendance et apprécié pour la part d’exotisme que portaient ses « spécialités », le local trouve, plus que jamais en France, un nouveau rôle. Il devient signe de fierté d’appartenance, vecteur de revendication pour des alter consommateurs désireux de reprendre le pouvoir sur une offre de plus en plus standardisée.
Les marques « nationales », qui traversent actuellement une zone de turbulence, pourraient tirer profit de ce retour du local. Elles ont toutes dans leur portefeuille des recettes d’ici ou d’ailleurs : les valorisent-elles assez ? Ne les étouffent-elles pas un peu trop au nom de valeurs davantage définies pour une marque unique que pour un groupe de produits hétérogènes ? Leurs packagings jouent-ils assez la couleur locale ?
Le commerce équitable de proximité est peut-être en train de naître. Ne passons pas à côté.