Allez zou une nouvelle rubrique où je posterai quelques lignes sur un magazine de mode (français ou étranger) choisi parmi les dizaines qui existent. Aujourd’hui je commence par i-D « The Worldwide Manual of Style », qui mérite tous les honneurs tant son impact stylistique, visuel, graphique et « idéologique » quelques vingt-six ans après sa création résonne encore dans les mémoires et dans les publications les plus récentes.
J’ai découvert i-D en 1989 par le plus grand des hasards.
i-D août 1989
Ce magazine à radicalement changé ma vision de la mode, il présentait une mode plus dynamique, plus cosmopolite, plus jeune, avec un graphisme que je n’avais jamais osé imaginé, aux antipodes de Vogue que je lisais alors…
Vogue décembre 1986 (gasp…)
i-D était en parfaite harmonie avec un Jean-Paul Gaultier que je découvrais et qui se lançait dans la chanson avec un super morceau intitulé « Aou tou dou zat » (clippé par Mondino ?) et qui tournait en boucle au Virgin Mégastore, l’année d’après il habillait Madonna pour le « Blonde Ambition Tour ». La planète mode était encore pleine de vraie énergie créative.
Un point de vue décalé mais ancré dans le présent et se projetant dans le futur, des créateurs d’avant-garde, des mannequins atypiques (Kristen McMenamy, Anja Auermann, Karen Elson, Alek Wek), des artistes en marge ou pas encore rattrapés par la hype (punks, Courtney Love, PJ Harvey, Chloé Sevigny…) la découverte de la House Music, de la jungle music, le traitement de sujets importants comme le HIV, l’homosexualité tout cela bien avant l’heure ; i-D « magazine de style » à toujours mixé ces sujets au sein d’une mise en page novatrice et juste et en faisant intervenir des photographes de qualité.
Mise en page typique du début et du milieu des années 90 « façon i-D », on retrouve ce style propre au magazine avec une part très importante réservée à l’image, des photos de gens au style vestimentaire très différents prises dans des clubs, dans la rue (streetsyling), créant une proximité certaine avec le lecteur, ces photos sont mises côte à côte avec quelques lignes de texte nous renseignant sur l’activité et les goûts de l’intéressé.
Couverture très graphique d’avril 1998 avec Alek Wek.
Mise en page typique du i-D de la fin des années 90, le style reste le même en plus épuré, plus radical peut-être, avec un besoin évident d’aller à l’essentiel. Le tout a un aspect un peu plus chic aussi, sans doute pour remplir de nouvelles exigences et coller à son lectorat qui a mûri. Des photos pleine page, des designers et des mannequins scrupuleusement choisis. Ce style graphique va influencer bon nombre de magazines.
Aujourd’hui la mode ne rime pas seulement avec notre façon de porter des vêtements, mais également avec notre façon de marcher, parler, danser, bouger c’est une évidentce aujourd’hui, mais il y a 17 ans cela n’était pas tout à fait le cas. i-D défend la mode depuis 1980, date de sa création, ce qui fait de ce magazine LE magazine indépendant, qui évite de traiter des sujets uniquement « hype » ou consensuels, se concentrant sur l’essentiel de son sujet c’est-à-dire « nous ».
lemodalogue.com 