Notre ami Gaultier à Montréal

Présentement, je suis à Montréal pour suivre De la rue aux étoiles, l’exposition (et non une rétrospective) magistrale consacrée au créateur français Jean-Paul Gaultier. Pourquoi Montréal et non Paris pour lancer un évènement d’une telle importance?
Quand on lit entre les lignes des interviews qui sont consacrées au créateur dans les journaux locaux, il semble, que de « bêtes » raisons politiques entre la France et le Canada soient à l’origine de ce choix…

Entre temps, Montréal profite de cet évènement au retentissement mondial pour damer le pion à Toronto, sa concurrente de toujours. C’est le résultat d’un travail de longue haleine, une vraie job de bras comme disent nos amis québécois, réalisé par les responsables de la politique culturelle. Réunissant quelques 140 pièces emblématiques couvrant 35 ans de création, il s’agit d’une manifestation qui fera date.

Jean-Paul Gaultier possède les qualités que tout créateur, même un jeune premier d’aujourd’hui, se doit de réunir: humilité, talent et créativité.

Jean-Paul Gaultier est un créateur qui arrive aussi bien à créer une panoplie punk, bondage, ethnique, urbaine ou chic, sans pour autant galvauder aucun de ces domaines.

Jean-Paul Gaultier est un créateur transversal, voire presque super-hybride (cf. Jorg Heiser). Il sait intégrer et réinterpréter les codes et les tendances de notre temps, utiliser les différents médias tout en y ajoutant la dose d’humour et d’intelligence nécessaires pour les rendre accessibles a tout un chacun.

Jean-Paul Gaultier est populaire sans être omniprésent. Il ne prend pas d’assaut notre espace quotidien comme d’autres designers le font au risque de se galvauder. Il défend ses valeurs, celles qui font de sa Maison une référence.