Balenciaga : la rigueur du geste et la pureté de la forme, Anvers, juin 2016

Chez Balenciaga, la couture devient un art d’équilibre. Cristobal Balenciaga « le seul vrai couturier » disait Gabrielle Chanel, a redéfinit la silhouette féminine où la rigueur technique rejoint la poésie du mouvement.

L’épure: hormis la ceinture, la robe est composée de deux grandes pièces de patronage
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L’exposition de Demna chez Balenciaga mérite plus qu’une visite

C’est un hommage comme la mode en produit rarement. Et une fin de chapitre comme peu de créateurs peuvent s’en vanter.
Dans le silence ouaté de l’ancien hôpital Laennec du VIIᵉ arrondissement, au cœur même du siège de Kering, Demna Gvasalia orchestre sa propre sortie. Une exposition sans tapage, ni triomphalisme — mais qui dit tout de l’impact qu’il a eu, en dix ans, sur Balenciaga, sur le vêtement et sur la culture contemporaine.

Le dernier événement de ce type fut sans doute l’exposition dédiée à Marc Jacobs en 2012, célébrant la fin de ses quinze années chez Louis Vuitton qu’il avait transformée en marque de mode. Là aussi, un hommage qui avait pris place au musée du Louvre.

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BALENCIAGA OR ACTION-COUTURE

Whether it’s the 1951 cocktail dress, the 1962 summer collection, or the « Rose dress » worn by Veruschka and immortalized by Irving Penn for summer 1967 (see below), these three creations constitute clear references for Demna Gvasalia’s recent proposals, who, during Couture shows, remains resolutely faithful to the house’s heritage.

Demna Gvasalia, although he may not possess the genius of John Galliano or Alexander McQueen, nor the marketing acumen of Tom Ford (during his Gucci era), undeniably asserts himself as one of the few designers capable of reinterpreting the fundamentals of the Spanish house.
He gravely aligns these codes with our hyper-modern era, often with a touch of cynicism, addressing economic, social, and political themes.

The two dresses (No. 25 and 39) from Winter 2024 are, after all, « distressed » versions of those created by Cristobal Balenciaga, completely in tune with our times.

Moreover, in this show, as always, Demna Gvasilia incorporates streetwear elements into Couture. This doesn’t make it more accessible but situates it in its time. Fashion in action as a means of expression and social critique.
Photos: Fashion Network, Balenciaga Paris ed. Thames & Hudson

SCOTCHÉES !

Il ne fait pratiquement aucun doute que Jonathan Jacobson, scénariste du fameux The Kill Room, s’est inspiré du « costume » de Kim Kardashian imaginé par Demna Gvasilia pour le show Hiver 2022 de Balenciaga…

Business et Pop Culture, le couple parfait

Dans l’arène du luxe, les marques ont progressivement mué, adoptant les traits de véritables entreprises de divertissement. Délaissant les tactiques publicitaires orthodoxes pour des stratégies plus immersives, elles puisent désormais dans le registre journalistique et muséal, usant de termes tels que « ligne éditoriale » et « curation » pour créer des scénarii captivants.

L’objectif étant de plonger le consommateur dans un univers cohérent et qu’un lien émotionnel se crée entre la marque et lui…

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MARIÉS À LA VIE À LA MORT

On pourrait débattre de longues heures sur l’art de la réinterprétaion, l’opportunisme parfois provocateur de Demna Gvasilia.
On préfère retenir certaines de ses explorations qu’il dissémine tantôt au sein des boutiques, lors des défilés ou sur les réseaux sociaux, affirmant par là même son talent individuel autant que son allégeance à la maison Balenciaga.

Serions-nous face au créateur de mode qui capture et interroge le mieux notre époque?

Robe de mariée, Cristobal Balenciaga, 1967

Demna Gvasilia fragmente et dilate son champ de création via sa marque VETEMENTS, déclinée en VETEMENTS UNCENSORED ou encore VTMNTS, par la création de produits dont une jeunesse est parfois prête à tout pour se les procurer comme la Triple »S ».

Warholien il pousse le bouchon en créant des boucles d’oreilles capsules de bouteille ou en reproduisant le sac Ikea. Flirte avec le groupe très controversé Ramstein et pousse au sublime via la direction artistique de Balenciaga dont le dernier show Couture (ci-dessous) reprend les codes de la maison et réalise un bel écho aux créations du maître.

Robe de mariée, Demna Gvasilia pour Balenciaga Haute Couture, 2021

MODE, ART ET COMMUNICATION

MARCIE HUNT POUR COURRÈGES, 1981

PETER KNAPP AUTEUR DE CETTE PHOTO DATANT DE 1981, DÉCLENCHE UNE INTERROGATION CONCERNANT LA REPRÉSENTATION DE LA MODE: DEVANT QUEL TYPE D’IMAGE SOMMES-NOUS?

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Les codes Balenciaga remixés par Demna Gvasalia

On peut considérer les boxed-jacket du défilé homme de la Maison Balenciaga non pas comme une mise en volume, mais au contraire une mise à plat, en 2D. Tout comme l’ont fait avant lui Madeleine Vionnet ou Martin Margiela, inspirés par la bidimensionnalité orientale (japonaise).

Dans la dernière campagne shootée par Mark Borthwick, le créateur Demna Gvasalia montre des épaules et des encolures basculées, des doudounes oversize, des volumes pouf aux hanches. Un autre travail sur le volume donc, comme une mise en 3D. Mais il ne réinvente pas une silhouette, il update, met à jour le style du Maître.

Tout comme les vêtements surdimensionnés (cf. plus bas) de Cristobal Balenciaga, les doudounes de Demna Gvasalia créent un espace entre le corps et la matière. N’étant plus contraint à suivre la morphologie (coutume occidentale), le vêtement acquiert une forme d’indépendance et il perd son genre.

Le manteau d’hier que Cristobal Balenciaga à tant exploré est aujourd’hui doudonne XXXL et les mannequins adoptent une version revisitée (café au bec et cadrage serré) des poses sophistiquées des années 50.

Balenciaga Automne-Hiver 2016-2017
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Balenciaga, manteau, 1954
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Balenciaga Automne-Hiver 2016-2017, par Mark Borthwick et Lotta Volkova
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Balenciaga by Henry Clarke, 1955 balenciaga-henry-clarke-1955

Balenciaga by Henry Clarke, 1955 balenciaga-henry-clarke-1955-2

Balenciaga by Henry Clarke, 1959balenciaga-henry-clarke-1959

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Balenciaga by Philippe Pottier, 1952balenciaga-philippe-pottier-1952

Balenciaga Automne-Hiver 2016-2017, par Mark Borthwick et Lotta Volkova
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Balenciaga by Tom Kublin, 1964balenciaga-tom-kublin-1964

Balenciaga by Irving Penn, Vogue, 1950balenciaga-vogue-1950-irving-penn balenciaga-4 balenciaga-3

Iconoclaste le style du designer russe ne véhicule sans doute pas l’idéal de beauté et d’élégance de celui que l’on appelait « l’architecte de la Couture ». Ces jackets et doudounes désaxées flirtent entre extrême coolitude et entrave (miroir de l’époque sans doute). Cependant gageons que Demna Gvasalia reste respectueux de certains codes « maison » qu’il offre et remixe pour une nouvelle génération, rendant ainsi un vibrant hommage au Maître.

Voir aussi la Design Glitch Story consacrée au Maître espagnol

LA VESTE AU CARRÉ

CH.ER.ÈRE.S LECT.EUR.RICE.S,

LES BOXED-JACKET DE LA COLLECTION HOMME DE LA MAISON BALENCIAGA POUR LA SAISON SS 2017 ONT MARQUÉ LES ESPRITS. UN ENIÈME GESTE ICONOCLASTE DU NOUVEAU DIRECTEUR ARTISTIQUE DEMNA GVASALIA?

CES DERNIÈRES FONT ÉCHO AU ‘FELT SUIT’ (1970) DE JOSEPH BEUYS, ŒUVRE MULTIPRODUITE (UNE CENTAINE D’EXEMPLAIRES) CRÉÉE À PARTIR D’UN DES COSTUMES DE L’ARTISTE DONT LES MANCHES ET LES JAMBES ONT ÉTÉ LÉGÈREMENT RALLONGÉES.

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Chronique du Printemps

Après les vitrines de Noël, on nous a présentés last week le nouvel aménagement intérieur du mégastore parisien. Le nouveau positionnement est ouvertement positionné luxe, vers une montée en gamme tout en gardant l’accessibilité. Penser avant tout à la notion de service plutôt que retail.

Les allées ont été agrandies, l’espace à été repensé de façon verticale afin de lier les trois niveaux le lower ground floor, le ground floor et le first floor (soit respectivement les produits avec un positionnement accessible, la maroquinerie de luxe et tout en haut la Haute Joaillerie – Haute Horlogerie). Le luxe c’est l’espace n’oubliez pas…

Des « espace de marques » ont été créés et aménagés à la fois pour trouver the next big thing et pour essayer de résoudre la problématique suivante : comment faire vivre et cohabiter à la fois Céline, Burberry, Sonia Rykiel, Proenza Schouler et Alexander Wang ou David Yurman et Philippe Ferrandis?

L’équipe de création à apporté une nouvelle couleur institutionnelle pour accompagner ces changements: le Rubine Red. Avec le bleu elle était dès 1865 une des couleurs de l’institution. Cette couleur n’est pas sans nous rappeler le Shocking Pink de la Schiap’ non?

Patrimoine: illustration issue des archives de la maison remise au goût du jour

Le totem des marques, une installation proche d’une œuvre d’art contemporain


Espace de marque: Maison Lanvin

Puits de lumière, miroirs, nouvelle couleur tout cela confère à ce shopping mall quelque chose d’assez moderne et dynamique tout en restant personnel, qui veut rester parisien!

Tout comme pour les vitrines de Noël les marques (de Balenciaga au Qee de chez Artoyz) ont joué le jeu et ont créé des modèles exclusive Rubine Red de leur produits à découvrir dans un pop-up store qui leur est dédié.

Interview de Benoît Rigaut