Chez Balenciaga, la couture devient un art d’équilibre. Cristobal Balenciaga « le seul vrai couturier » disait Gabrielle Chanel, a redéfinit la silhouette féminine où la rigueur technique rejoint la poésie du mouvement.

Chez Balenciaga, la couture devient un art d’équilibre. Cristobal Balenciaga « le seul vrai couturier » disait Gabrielle Chanel, a redéfinit la silhouette féminine où la rigueur technique rejoint la poésie du mouvement.

Mélange des genres Chanel et les codes de la musique Métal, 2018.


Que l’on situe les prémices de ce que l’on appelle la mode au XIVe siècle au sein de l’aristocratie, à la cour de Louis XIV ou encore à la création de la haute-couture au XIXe siècle par Charles-Frederick Worth, cette activité, bien que s’imposant quotidiennement à des degrés divers, à tout un chacun, est, et à souvent été considérée comme secondaire voire « futile ».
Serge Diaghilev fréquentait assidûment Gabrielle Chanel et Misia Sert qui le lui rendait si bien, amies, conseillères et mécènes.
« Pour lui, Chanel représentait la mode et l’industrie – eaux peu profondes, traitresses, qui ne l’intéressaient guère – alors que dans la hiérarchie des valeurs de Misia, l’art passait en premier et la mode n’était qu’un amusant divertissement. Chanel trouvait indigne le pardessus élimé de Diaghilev ; Misia le jugeait attendrissant et n’en aimait que d’avantage celui qui le portait. »
La lecture de « Misia, la vie de Misia Sert » par Arthur Gold et Robert Fizdale (Folio) de cette pensée du maitre incontesté de la scène artistique parisienne du début du XXe siècle. Créateur, entre autre, des Ballets russes et organisateur des scandaleux Sacre du Printemps (1913) et Parade (1917) m’interroge sur le fait que rares sont les créateurs de mode, même parmi les plus fameux dont le statut atteint au sein du grand public, celui, plus considéré, d’artiste.
A l’instar de Rei Kawakubo ou d’Yves Saint-Laurent, Yohji Yamamoto fait sans doute parti des couturiers ayant franchi la frontière entre mode et art. Il défini aussi une frontière entre l’art et la mode. Pour, lui l’artiste « can make people think, can make people change » (in “Designing men’s clothing is very difficult for me”, Victoria & Albert museum). Parle-t-il de lui? Considère-t-il son travail comme étant celui d’un artiste?
Le couturier (est-ce dû au fait qu’il a été longtemps été considéré comme un « simple » fournisseur) est très logiquement lié à des fonctionnements industriels et saisonniers.
L’artiste, lui, « fait écho à », « est impliqué », « absout », « transcende », « révèle« , il est écouté et via son œuvre déclenche des engagements sociaux, voire politiques…
D’où la seconde question soulevée par cette lecture. Le secteur de la mode n’ayant de cesse de se préoccuper d’art, depuis la création des costumes du Train Bleu (1924) pour les Ballets russes par Chanel en passant par Schiaparelli et ses amis surréalistes, Yves Saint-Laurent et ses robes Mondrian ou encore Louis Vuitton et Takashi Murakami (2009) cherche-t-il à infiltrer nos quotidiens au-delà du divertissement?
Dear readers,
A quick overview before the finale


+ White, chalk colours
+ A cosy, lazy man
+ Hats made with polyéthylène
+ Synthetic material « because is more cosy and less strict »
+ Handmade paintings





















Franck Banchet, directeur artistique du Printemps, nous parle de la collaboration entre Le Printemps, Karl Lagerfeld et le studio de la Maison Chane
– « Nous avons créé avec les vitrines et les vitrines animées un Noël rêve d’évasion. Ainsi tout le boulevard Haussmann est un voyage autour du monde, en 24 heures et en onze villes. On commence par Los Angeles au début du jour et on termine à Tokyo en pleine nuit à l’autre extrémité du bâtiment. »
« Nous avons mêlé les codes de la maison Chanel et ceux des onze villes emblématiques de la mode et de l’élégance. La difficulté était de conserver un ton commun entre ces onze villes très differentes.
Chaque vitrine est composée en arc de cercle, réalisé façon « lame de miroir » sur lesquelles on a imprimé un fond de ville. Les lames de miroir rappelant bien entendu, l’escalier iconique du 31, rue Cambon. »

L’effet de « lames de miroir » dans la vitrine consacrée à Shangaï
– « Nous proposons un Noël holistique avec la maison Chanel cette année, tout le boulevard Haussmann lui est dédié.
Karl Lagerfeld et son studio nous ont raconté des histoires, ils ont réalisés des moodboards par villes et nous avons illustré leurs planches d’inspiration. Chaque ville représentant une partie de l’histoire de la maison Chanel vue à travers ses collections Croisière ou ses métiers d’art. »
– »Deux grandes périodes orchestrent notre année:
Les périodes de fashion week sont dédiées et plus appropriées aux jeunes créateurs, c’est une véritable porte ouverte.
La période de Noël, par contre, c’est l’idée de partage et de générosité qui est mise en avant. L’univers d’un créateur à cette période de l’année risquerait d’être moins bien perçue. »
– « Notre rôle est d’offrir du rêve et du partage. C’est une vraie tradition.
Le soir, j’écoute la foule en face des vitrines, de voir les gens émerveillés, les yeux grands ouverts, c’est pour moi la meilleure critique.
Il faut être capable de répéter cela tous les ans et ce depuis 1973 année où le Printemps a commencé les vitrines animées avec la famille Dehix. »
– « Etre tout le temps innovant, de surprendre et d’offrir a notre client une expérience shopping incroyable.
Cela consiste en fonction des valeurs et de la personnalité du Printemps d’être toujours en phase d’innovation, de savoir faire appel autant à des personnalités comme Karl Lagerfeld qu’à de jeunes créateurs ou photographes. »
Les vitrines de Noël du Printemps, toujours « très fashion », ont cette année été réalisées en collaboration avec Karl Lagerfeld et le studio de création de la maison Chanel.
Chaque vitrine fait référence à des éléments emblématiques de la maison ou de la vie de Mademoiselle Chanel.
La vitrine Moscou, collection métiers d’art, fait référence à un pays qui à fasciné Mademoiselle Chanel et auquel Karl Lagerfeld à dédié un défilé en 2009

La vitrine Venise, collection Croisère où le bijou est dans tous ces états…
… est bâtie autour du lion, animal qu’affectionnait la grande Mademoiselle et que l’on retrouve en plusieurs exemplaires dans son appartement de la rue Cambon.

La vitrine Shangaï en référence à l’attrait que la Chine provoquait chez Gabrielle Chanel.
Pour preuve les nombreux (huit) paravents chinois de Coromandel, qu’elle possédait dans son appartement (ci-dessous).
La vitrine Tokyo, Croisière de 2005, collection qui fait suite à la création du magasin de Ginza en 2004.
Vitrine Biarritz, où la couturière ouvrit une boutique en 1915 et sa première maison de couture
Et Paris avec Karl himself !
Bernhard Willhelm, Autumn-Winter 2010-2011
Si j’avais eu 17 ans en 1975, me serais-je baladé en perfecto clouté et crête punk au 430 King’s Road a Chelsea?
Cette statue de la liberté portant une baguette de pain en guise de flamme est signée Bernhard Willehlm… Liberté sur fond rouge, elle porte boubou bigarré, crête punk faite de baguettes, rouge à lèvres sombre et rimmel qui dégouline. Un symbole détourné et mis au goût du jour comme La Marseillaise reggae de Serge Gainsbourg le fût en son temps.
Il fut un temps où Jeremy Scott (autre designer iconoclaste) fréquentait assidument Karl Lagerfeld, maître de la maison Chanel. Le DIY et le Luxe, deux univers apparemment si éloignés peuvent se rencontrer. On peut se rememorer la rencontre au début des années 80, entre Jean-Michel Basquiat le graff’artiste de rue et Andy Warhol le peintre socialite pop.
La mode n’est pas que le glamour de Gucci, la faste de Chanel ou la folie créative de Dior. Le Luxe est audace, prise de risque et innovation, l’humour, la dérision, le choc des rencontres en sont donc des parties intrinsèque.
Contrairement aux idées reçues le Luxe est loin d’être passéiste et immobile, bien au contraire. Dynamiques, il n’est donc pas étonnant que les entreprises de ce secteur soient les premières à sortir de la crise économique.
« Enlightening » (éclairant en français) que l’on pourrait aussi rapprocher du terme enchanter (éblouir d’une lumière vive au point de provoquer une grande admiration) est ce vers quoi tend le Luxe, à la recherche d’un ré-enchantement(voir la dernière ligne de ce billet).
M. Bernard Arnault à intégré John Galliano, un punk, à la direction artistique de Dior, Vivienne Westwood, initiatrice du mouvement punk avec Macom Mc Laren fait aujourd’hui parti de l’establishment anglais. Quelle marque de Luxe va oser intégrer un esprit frondeur comme Bernard Willhelm (ou un Jean Paul Lespagnard…) à sa direction artistique?
— English text
If I had 17 years old in 1975, would I wandered in studded jacket and punk mohawk hairstyle in front of the 430 King’s Road in Chelsea?
The Liberty Enlightening the World wearing a french bread as a flame is created by Bernhard Willehlm… Liberty in red, wearing a colorful robe, a mohawk made of sticks, dark lipstick and a dripping mascara. A symbol hijacked and set up to date as Sex Pistols’ God save the queen was in its time.
There was a time when Jeremy Scott (another iconoclastic fashion designer) was a dear friend of Karl Lagerfeld. It would be interesting to see if the DIY world of the american designer and the luxury world of Chanel can meet and mix. Somewhere it reminds me the meeting in the early 80s, between Jean-Michel Basquiat, the graffiti artist and Andy Warhol, the socialite pop painter.
Fashion need all these talents, it is not only the glamour of Gucci, the luxury of Chanel or Dior’s creativeness. Humor and mockery is part of Luxury. Luxury is daring, risk, and innovation. Unlike popular belief Luxury is not stationary. Therefore it is not surprising to see companies like Hermès to be the first to emerge from the economic crisis.
John Galliano, punk, is since 1996 the artistic director of Dior. Vivienne Westwood, mother of punks, is from years now, part of the british establishment. The challenge: which Luxury brand will incorporate a mind like Bernard Willhelm in his artistic direction?
Exceptionnelle l’exposition parisienne des 600 pièces retraçant 125 ans d’histoire de la maison de haute joaillerie italienne ! Le soir du vernissage on pouvait déjà supputer la magnificence des créations de la Maison Bulgari, mais ce n’était rien comparé à la visite proprement dite que j’ai pu faire quelques jours plus tard.
Pour des raisons d’affluence, ma visite fut anti-chronologique ce qui ne m’a pas empêché de la dévorer… Un terme de bouche, allant de pair avec les mots opulence et générosité. Une explosion luxueuse où se mêlent rubis, émeraudes, saphirs, diamants, le platine et les ors. Une outrance chic et chromatique qui sied à une bohémienne internationale, une femme au caractère enlevé, vive comme ces belles et talentueuses actrices italiennes que sont Sophia Loren, Claudia Cardinale, Anna Magnani ou encore Monica Vitti toutes liées à la marque.
Ci-dessous, 1988, collier à 5 festons ornés de 64 saphirs jaunes et bleus taille coussin (total 399,22 carats), diamants, perles de culture et or.
Le monde de la création sera alors sensibilisé par l’ascension de la Maison italienne.
Hollywood sera conquit, Jessica Lange, Grace Kelly, Ingrid Bergman ou Elizabeth Taylor (une partie de l’exposition est d’ailleurs reservé à sa splendide collection) seront de fidèles ambassadrices.
Bulgari sera une marque « à la mode », on comparera la griffe italienne à Chanel: « un bijou Bulgari se reconnaît comme se reconnaît un tailleur Chanel » (in Connaissance des Arts, 1963). La profusion de la couleur présente à cette époque (les années 60) dans les créations du joailler italien peuvent être mises en regard avec les créations des maisons Pucci ou Léonard quelques années plus tard.
Et les artistes dont Andy Warhol himself émettra plusieurs avis sur la question, notamment en déclarant: « I always visit Bulgari, because it’s the most important Museum of Contemporary Art ».
L’exposition montre une maison fortement receptive aux changements de son époque. Les années 70, sont créatives, provocantes et pop. Des objets du quotidien (cornet à glace, cartes à jouer…) sont alors magnifiés par les artisans joailliers. Dans les années 80 Andy Warhol parlera de « look Bulgari » un terme emprunté au prêt-à-porter triomphant. Aujourd’hui on parle de design bi-dimensionnel et flexible et les créations sont portées par Julianne Moore.
Au cours des années cinquante, la Maison italienne inverse l’usage courant qui réservait la taille cabochon (on dit pierres montées en cabochon) aux pierres secondaires. Bulgari invente ainsi une forme de luxueuse désinvolture (comme le ras du cou de 1979 ci-dessus). Quelque que soit la haute valeur des pierres, une haute-joaillerie qui se porterait presque en toute occasion…
1961, le fameux bracelet-montre d’Elizabeth Taylor, le serpent abrite dans sa gueule un boîtier Jaeger-Lecoultre

1971, sautoir en or, corail et diamants
An exceptional exhibition of 600 masterpieces depicting 125 years of history of Italian fine jewelry house Bulgari.
Wealth and generosity, an explosion of luxury, where rubies, emeralds, sapphires, diamonds, platinum and gold mix together. A chic and colorful galore fitting an international gypsy, a woman with a strong character, with a vivacious mind as the beautiful and talented Italian actresses (Sophia Loren, Claudia Cardinale, Anna Magnani, Monica Vitti) all of them linked to the famous italian house.
All the art field will then be sensitized by the rise of the Italian house. First of all Hollywood actresses will be conquered and will be faithful ambassadors, Jessica Lange, Grace Kelly, Ingrid Bergman and Elizabeth Taylor (part of the exhibition is booked for her personal collection).
circa 1979, ras du cou, style très en vogue alors dans la maison Bulgari (or, rubis, saphirs, lapis-lazuli et diamants)
1986, broches, « sucette glacée » et « cornet de glace » en or, calcédoines, corail et diamants
1991, collier en or, émeraudes, améthystes, citrines, tourmalines roses, saphirs et diamants
1994, collier Chandra en or, porcelaine blanche, tourmaline roses, rouges et vertes
Then the fashion world as the Italian label will be compared to Chanel: « Bulgari jewelry is recognized as a Chanel suit can be recognized » (in Connaissance des Arts, 1963).
Then the Art world with Andy Warhol declaring: » I always visit Bulgari, because it’s the most important Museum of Contemporary Art. »
Bringing the cabochon techniques from the secondary stones to the fine stones during the fifties, creating such appealing jewels that people want to wear them anytime-anywher, Bulgari’s challenge was to create a fine jewelry that people could wear in almost any occasion a sort of casual « high end » luxury…
The exhibition shows a house highly receptive to the changes of its time. The 70’s were creative, provocative and pop, everyday items (ice cream cones, playing cards …) are magnified by master jewelers. In the 80’s Andy Warhol talk about « the Bulgari look » a term borrowed from the ready-to-wear. Today Bulgari talk about flexible and two-dimensional design and the jewels are worn by Julianne Moore.
A brief history Bulgari from the end of the 60’s to the 80’s (recorded during the exhibition)
Rrrrock it Irina !
Paris Fashion week- La journée avait été riche en défilés et rencontres diverses et nous nous rendions à une de ces nombreuses fêtes qui ont pris place à Paris pendant la semaine des défilés. Irina Lazareanu, actuelle égérie de la campagne Lanvin loves H&M, devait interpréter live quelques morceaux qui lui sont chers (à ne manquer sous aucun pretexte donc), elle sera rejoint par Lou Doillon et Olivier Zahm un peu plus tard dans la soirée.
We saw many fashion show and meet nice people during that day. At noon we was walking to one of this many parties that took place in Paris during Fashion Week. Irina Lazareanu, current face of Lanvin Loves H&M campaign, had to interpret some rock songs tonight and we don’t want to miss that ! Lou Doillon and Olivier Zahm will join later !
The basement of Le Montana was the perfect place for this mini-showcase organized by Maison Michel (propriety of Maison Chanel since 1996, read)…
Photos and a really shitty video below.

Irina wearing Anthony Vaccarello‘s top
Lou Doillon
Catwoman wearing Maison Michel
Olivier Zahm x Lou
An other kitten wearing Maison Michel
Mon ami Pierrot (negative version)…
… let’s rock now ! with the shitty video !
Paris Fashion week was like crazy this season. Parties followings fashion shows, as if confidence was back in town, no more crisis. However it was in the softly boutique-workshop of Maison Guillet (one the seven art workshops of Chanel) that everything started…
We were invited to discover in exclusivity, the first collection of head accessories and the workshop.
Maison Guillet was created in 1896. Everything is still handcrafted and « everything is possible » as they told us, from finished product to the bespoke. It’s la Haute-Couture for the flowers!
Today, Maison Guillet is doing the emblematic camelia of Chanel as working for famous houses like Louis Vuitton, Christian Dior, etc.
Faisant partie d’une des sept(1) maisons d’art de la Maison Chanel, la Maison Guillet nous a fait l’honneur de nous présenter en exclusivité leur première collection d’accessoires de tête ainsi que leur atelier d’artisanat de luxe.
Depuis 1896, tout est entièrement fait main, tout est possible, du produit fini au produit sur-mesure autant que les décorations de vitrines. Aujourd’hui Maison Guillet réalise les camélias de la maison Chanel, mais collabore également avec les autres maisons pour des commandes spécifiques.
De parurier floral, la Maison Guillet devient fleuriste couturier. La Haute-Couture pour les fleurs !
A video
(1) Maison Desrues (parurier), Maison Lemarié (plumassier), Lesage (brodeur), Massaro (bottier), Maison Michel (modiste), Maison Goossens (orfèvre), Maison Guillet (parurier floral)