PFW | Limi Feu AW 12

Elles ont l’air si parisien avec leurs petites têtes les mannequins de Limi Feu, beaucoup de cheveux courts, des bérets et des bibis… Rousse et frangée, elle est Poil de carotte androgyne; noir de jais, la voici Barbara ou Zizi Jeanmaire moderne; blonde décolorée, elle est néo-Blondie; échevelée romantique, c’est une héroïne grunge. Elle est donc aussi un peu déjantée, tout comme les volumes que Limi Yamamoto se plaît à bousculer pour cet hiver.

Les chemises s’allongent et se métamorphosent en robes. Les robes mutent en manteau. Les pantalons escaladent le corps pour devenir un hybride entre la salopette et la combinaison. Un corset se régénère en robe corsetée.

Les cols, les manches, les rabats de poche et les boutons sont, sur certaines silhouettes sur-dimensionnés. Un travail sur les proportions et la reproduction, rappelant un peu, Martin Margiela (circa. 1999) et son travail sur l’oversize et la reproduction de vêtement de poupée.

Dans ses vêtements trop grand pour elle, la femme Limi Feu semble frêle et perdue. Les mains dans les poches elle fonce la rebellion sous cape.

Et puis des robes, plus ajustées, plus chatoyantes…

…ou plus agitées jouant avec les asymétries et les codes de la famille…

ou ci-dessous, comme un clin d’œil à la grande Mademoiselle.

Chez les Yamamoto on aime Chanel, en 1997 Yohji rendait hommage à Gabrielle Chanel en faisant défiler ses réinterprétations du tailleur en tweed.

Jeux de dos

Ci-dessous un pantalon se fait combinaison (vue de dos)

vue de face

Limi Feu, fille de…

On les aime ces boutiques où la cliente peut prendre le thé en faisant son shopping, profiter du cadre très apaisant du lieu, murs blancs et bois clair, saisir un peu de ce temps suspendu.

Attiré par la tenue très « années 20  » d’un mannequin Stockman au fond d’une cour, c’est ainsi que je me suis retrouvé dans la boutique de Limi Feu, la créatrice « fille de » dont on a pas mal entendu parler ces derniers mois.

Comme Yohji Yamamoto, son père, elle sait rendre hommage aux périodes passées, comme chez lui le noir est de rigueur, les gros plis, les fronces et cette coupe si particulière au créateur japonais. Mais Limi Feu marque sa différence, c’est ce qui vous fait rester dans la boutique pour en voir plus. Des voiles, des formes plus féminines, voire ludique, des jupes courtes plissées généreusement leur donnant alors un beau volume, des top XXL en fine maille découvrant cou et épaule, un style punk-arty-chic, que l’on peu rehausser d’accessoires (mini sacs, mi-bas ajourés, etc.).

Avec Limi Feu on a l’impression de continuer une histoire, celle du style Yamamoto, qui se réactualise et s’adapte avec discrétion à son époque, traverse les époques, indémodable.

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Limi Feu « Paris home » – 13, rue de Turbigo – 75002 Paris