Conférence | Textile intelligents

Conférence du 21 avril au sein des nouveaux locaux de la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin et de la Maison du Savoir-Faire et de la Création.
Intervenant: Pascal Denizart, DG du CETI (Centre Européen des textile Innovants)

Quelques points à retenir:

Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin et de la Maison du Savoir-Faire et de la Création

+ Sont des institutions qui ont pour vocation de valoriser le savoir-faire français auprès des fabricants, façonniers, des prestataires de services –brodeurs, plisseurs, imprimeur numérique, imprimeurs 3D et les fabricants de matières et composants — boutons, épaulettes, etc.—

Le CETI

+ Créé depuis deux ans
+ Le CETI à pour objectif d’être leader en Europe sur les textiles innovants
+ Le CETI collabore avec les entreprises et développe de nouveaux produits
+ Le CETI crée des innovations de “rupture” qui appartiennent au future “immédiat” et non au domaine du rêve
+ Le CETI délivre un message sur l’innovation qui sort des idées reçues

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Quelles innovations dans les prochaines collections?

+ Le textile est partout il n’est pas seulement lié à la personne quand on parle d’innovation. son lien avec la mode ou les autres domaines n’est que “sémantique”. Le tissu est toujours technique.
+ Nos nouveaux styles de vie, notre profil socio-style (travail, loisirs, connections…) impactent sur l’innovation
+ Penser textile innovant (textiles bio-sourcés, bio-composants, upcycling, recyclage…) c’est le faire dès le début de la conception de celui-ci.
+ Penser au composite textile, mélanger les structures (tissé et non-tissé)
+ Penser à intégrer la notion de “marché” c’est combiner innovation et invention.
+ Une des raisons de l’engouement pour l’innovation est sa capacité à générer de l’émotion (cf plus bas)
+ Un des axes de recherche principal est de revenir au cœur de la fibre (cf. par exemple les tissus à mémoire de forme)
+ Le cycle de vie est intégré à la conception
+ Les Polymères bio-sourcés
+ La recyclabilité avec l’idée de « montée en valeur » en intégrant dès la conception des matières nobles. Ne pas voir dans la recyclabilité uniquement la transformation future.
+ Il est possible aujourd’hui d’associer matières bio-sourcées et matières naturelles, on optimise par rapport à l’usage et au besoin.
+ Tout ceci avec en ligne de mire une idée du prix que le consommateur est prêt à payer

Smart textiles

+ Etre connecté en permanence influe sur le marché, il y aura des milliards d’objets connectés à l’horizon 2020
+ Il y a deux moyens de rendre le textile intelligent, soit elle vient du support lui-même (moyen terme), soit on lui confère une intelligence (court terme) via un device, c’est le wearable computer.

Service

+ Le textile connecté n’a de sens que s’il y a un service (ex: le diagnostic)
+ Potentiellement nous sommes capables de traiter de l’information en permanence et ce depuis 2008 (date de sortie de l’iPhone 3)
+ Dans un premier temps les applications seront limitées dans le domaine textile contrairement à la santé ou l’horlogerie.

La “Vraie Vie”

+ Le bonnet Archos à trouvé son marché à un prix de vente correct (65 €)
+ Ralph Lauren x OM Signal (ici)
+ Hexoskin Arctic (ici)
+ La technologie et le logiciel des objets connectés (ex: Bluetooth 4.0) ne cessent de se développer aux Etats-Unis
+ Le “diagnostic” rend le textile intelligent connecté à la vie réelle, c’est le service. Cependant il peut y avoir autre chose que le diagnostic, cf la raquette connectée de Babolat qui propose une expérience ludique. Plus que de mesurer ses performances quotidiennes, il s’agit de mesurer ses statistiques à celles de son joueur préféré, il s’agit d’un service de gaming.
+ Le jeu de demain sera immersif et la meilleure enveloppe (avatar) en est… le vêtement.
+ Dans la “vraie vie” l’Armée est aussi un domaine propice au développement des textiles connectés, cf Ohmatex
+ La mode aussi à des applications dans la “vraie vie”, cf. Cute Circuit (et ici)
+ Francesca Rosella, directrice artistique et Ryan Genz, PDG, sont des précurseurs, ils œuvrent avec leur marque Cute Circuit dans le textile connecté depuis 2004. Leur créations composées de taffetas de soie où sont intégrées des LED sont portées par Kathy Perry ou Bono. Ce vêtement événementiel va “descendre” dans la rue, un tee-shirt lumineux coûte aujourd’hui 200 € sur internet.
+ Le vêtement connecté ne transmet pas que de la lumière, mais aussi des émotions. A travers le logiciel il y a possibilité de faire réagir un autre objet.
+ La fibre de café, fibre en devenir, issue du marc de café, apporte du confort, de la chaleur, de la légèreté et de la tonicité.
+ Une veste qui serait composée en PVDF (Polyfluorure de vinylidène) permettrait de recharger un smartphone en une heure, grâce à ses capacités piezolélectriques (10 W/m2 de tissu).
+ Les expérimentations au cœur de la fibre sont l’avenir
+ Possibilité de graver le nom d’une marque sur la fibre
+ Des précautions sont à prendre concernant l’utilisation des nano-particules dans les cosméto-textiles. La France est très vigilante à ce sujet.
+ L’impression 3D est une innovation de rupture. Son principal enjeu sera de sortir de l’univers du composite (du plastique) pour aller vers le tissu.
+ L’impression 3D permet de travailler directement le volume en oubliant le patronage et la mise à plat, on est directement en 3D.
+ Pour la mode, l’impression 3D devra mettre au point les bons polymères, ceux qui ont la bonne souplesse.
+ Il n’y a pas d’antagonisme entre les pratiques traditionnelles et les nouvelles technologies (dentelles, lingerie et impression 3D)

+ Il faut considérer cette technologie comme un complément de gamme et pas seulement dans l’univers des “plasticiens” mais aussi dans celui des “textiliens”.
+ Iris Van Herpen, dont les créations vibrent et scintillent lorsqu’elles sont mises en mouvement investi beaucoup en R&D et fait beaucoup de recherche sur les nouvelles matières.
+ Evolution future, le partage d’émotions via le logiciel, soit faire réagir un autre objet (tissu) à distance en activant certains capteurs intégrés à la matière. L’exemple donné par Pascal Denizart est le suivant et n’est pas si farfelu: Je caresse mon tee-shirt au niveau de mon épaule, déclenchant ainsi les senseurs concentrés dans la fibre et fait ainsi réagir le tee-shirt connecté, “partageant une caresse” et situé à plusieurs kilomètres de ma localisation…

Addendum

+ A suivre, le foulard anti-pollution connecté de la marque WAIR

 

 

Mode, futur et formation

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Conférence du 10 Mars 2015 à L’ENSAD organisée par GEMODE (Groupe d’étude sur la Mode/CeaQ-Sorbonne)
Intervenante : Annick Jehanne – Consultante et fondatrice de HUBMODE

Quelques points à retenir de cette rencontre qui s’interroge sur la place que prennent les nouvelles technologies, la géopolitique et l’éducation dans la filière mode et luxe.

« INNOVATE OR DIE », LES GRANDES TENDANCES

Le développement du textile, les accessoires connectés 

Le textile connecté va apporter de nombreuses évolutions

Ringly : la bague connectée (GPS)
Cute Circuit, Francesca Rosella, directrice artistique et le PDG Ryan Genz sont dans le textile connecté depuis 2004

L’impression 3D

– Il y a un gros potentiel de développement notamment pour l’accessoire et la joaillerie
– En la matière, la référence est la créatrice néerlandaise Iris Van Herpen et sa mode en 3D

Territoires à explorer : « label conscience », mode équitable et durable (éthique, transparence, durabilité, authenticité et cohérence)

– Un « grand terrain de jeu « inexploité, alors qu’il y a beaucoup de sujets possibles autour de l’idée « comment peut-on changer le monde? »
– L’industrie de la mode n’est éthiquement pas « correcte » (textile chimique, teintures polluantes, etc…)
– Des nouveaux business models sont à inventer, incluant une part de « générosité », Il y a de nouvelles questions à se poser : « Qu’est-ce que je fais pour les autres? », « Quel est l’impact social de mes actions? »

Quelques rares MOOC existent pour se former à ces sujets

Big Data

Comment traite-on les informations (massives) sur ses clients et comment les utilise-t-on…

Interactive Fashion

La mode est maintenant instantanée. Il faut être prêt à réagir rapidement avec tout ce qui se passe, avoir l’esprit agile afin d’être hyper-réactif et malin.
Cependant il faut aussi prendre le temps de réfléchir, se replonger dans ses sources pour ne pas se laisser envahir.
Exemple de marque interactive : Le Slip français

Networking

Développement du networking, building partnerships, …
Co-branding, co-design, co-funding et cross boundaries (décloisonnement des expertises)

Fashion education

Constat :
– Les formations sont très chères
– Les formations sont très spécialisées
– Il y a en France un sérieux manque de formations, alors qu’il faudrait s’adapter tout le temps!
– Qui forme sur l’impression 3D (notamment pour les bijoux) et le vêtement connecté?
– Qui forme sur la Data?
– Quelles formations sur le Social Business? (en dehors de quelques MOOC)
– Quid de l’approche internationale? (chacun des élèves d’Annick Jehanne, issus de différentes cultures, doivent réaliser un exposé sur la façon dont on se marie dans leur pays)

Annick Jehanne donne l’exemple de la société Le Fab Shop qui fait de l’impression 3D en Bretagne. La société était désireuse d’ouvrir des points de vente mais n’à pas trouvé les personnes adéquates, car non formées pour présenter ces technologies. Annick Jehanne à réfléchit et créé avec eux une formation en 3 mois.

Initiatives intéressantes: incubateurs spécialisés dans la mode et divers

Manufacture New-York
Strawberry Earth Academy (Hollande), est une académie internationale rassemblant des professionnels expérimentés de la mode et du design. Les leaders des deux industries travailleront avec des instituts de recherche pour créer des innovations responsables qui pourront être fabriquées largement.
La Paillasse: Centre d’expérimentation à Paris, laboratoire communautaire pour les biotechnologies citoyennes
Le Tricodeur : quand le numérique et la maille se rencontrent
Atelier 42: l’école d’ingénieurs créée par Xavier Niel (PDG de Free)

Evénements

A Nantes, à l’initiative de Stéréolux, il y aura des workshop sur la mode en juin (à suivre)

Discussions

Il y a de plus en plus d’initiatives en région (Angers, Cholet, Lyon, etc…). L’idée étant de décloisonner et de faire se rencontrer les gens et les experts… Il faut mixer les courants, hybrider les disciplines (design/médiéval/mode/géopolitique…), favoriser la mise en réseau et l’utilisation de celui-ci

Résumé par Cécile Chevalier pour Le Modalogue

Die Antwoord, ou l’occasion de parler de la trans-culture

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Génération Trans-X

Plus tout à fait underground, pas encore mainstream, révélé au public en 2010, Die Antwoord est à l’image de notre société: TRANS-culturel.

Cantonné dans la nomenclature musicale au rap-rave un genre que l’on pourrait rapprocher du psyché rock des années 60, le style Die Antwoord embrasse cependant plus large.
“I represent South African culture. In this place you get a lot of different things: Blacks, Whites, Coloured, English, Afrikaans, Xhosa, Zulu, watookal. I’m like all these different things, all these different people, fucked into one person.”
Tirée de Whatever man, cette phrase chantée par Ninja le leader du groupe sud-africain est en quelque sorte une forme de synthèse d’une youth culture des “années 10” qui baigne dans une forme de chaos culturel.

Trans et Transe

Tout semble se télescoper sur scène, ce n’est pas que du rap, de la techno, du hip-hop. En fermant les yeux, emportés par la TRANSe on perçoit des accents rock voire pop (comme le défend Ninja dans Interview magazine), bref TRANS-musical.

TRANSgressifs à force de vidéos agressives honorées des milliers de fois sur Youtube. Réveillant nos instincts primaires, nos peurs enfouies, nos désirs inavoués, malaise et jouissance… suscitant (of course) et dès leurs débuts la curiosité d’un David Lynch.

X, Y et Z toutes les générations communient dans la fosse où se mixent des jeunes lolcore tendance bonkers et des gothiques oldschool à la coupe de Billy Idol (ex-leader de Generation X). TRANSgenerationnel, des mix inimaginables pour les générations précédentes où des donzelles afropunks moulées dans des combinaisons en cuir et masque de catcheuse à oreilles de Minnie Mouse croisent des jeunes hommes extatiques en salopette XXL fluo bariolées d’idéogrammes japonais. Des quadras en Louboutin font la queue à la buvette avec des individus en pyjama en pilou imprimé zèbre… C’est une joyeuse anarchie qui prend place.

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On y voit Leon Botha qui nous interroge sur un hypothétique TRANShumanisme qui lui aurait peut-être allongé son espérance de vie. Casper le gentil fantôme à des érections cyclopéennes. Les fébriles graffitis, habillage scénique, évoquant des dessins d’enfants autant que l’art brut, entre Keith Haring et SAMO© s’opposent à la typo large et stable utilisée par le groupe. Hyperconnection et tribalisme, à l’image des hippies californiens des années 60, adeptes du LSD et de la vie au grand air et futurs créateurs de la micro-informatique. Sur scène c’est un show TRANSmédia, c’est un grand mash-up,

Là où au mitan des années 70 les punks optaient pour une radicalité excluant les autres influences afin de contrer le Système (sauf certains groupes comme The Clash, The Slits…), Die Antwoord s’engage dans une attitude tout aussi dénonciatrice mais ouverte. N’hésitant pas sur Ugly Boy, morceau samplé et repris à l’obscur Aphex Twin à inviter des personnalités ayant conservé un brin de souffre auprès du grand public (Marilyn Manson, Cara Delevigne et Dita Von Teese).

Le modèle des communautés, le grand élan hippie des années 60 désireux de proposer des alternatives sociales à connu un formidable changement avec l’avènement d’internet et l’essor de la culture numérique à l’aube des années 90. Les communautés sont alors devenues virtuelles, les interactions au sein de celles-ci et entre celles-ci se sont enrichies et complexifiées, créant des TRANSversalités insoupçonnées que l’on retrouve dans ces rassemblements.

Dès lors, plus aucun courant culturel n’est aujourd’hui exclusif à un seul groupe, une seule communauté et inversement. L’apparence extérieure ne suffit plus à nous définir.

Le microcosme du monde des tatoués ou le street-art attirent foule aux billetteries des musées, tout comme les impressionnistes et Salvador Dali.

Nos goûts traversent les genres, ils sont TRANSgenre. On hésite plus à affirmer des amours culturelles variées, une versatilité assumée, témoignant ainsi d’une sorte d’ubiquité culturelle. Nos goûts ne sont plus unilinéaires, mais ils se propagent comme le réseau, ils sont multipolaires.

Que cette multiplicité culturelle quasi schizophrénique nous vienne d’un pays situé au bout du continent le plus oublié de la planète en termes culturel, politique ou économique et qui 24 ans après la fin de l’apartheid influence une partie de la jeunesse occidentale ne doit pas nous laisser indifférent.

Couture graphique

Univers identitaire des marques de mode par le biais du design graphique.

Des sacs de Paul Smith qui pris un par un sont très différents, mais qui mis côte à côte forment un ensemble cohérent. Aux créations à l’impact visuel très riche de Walter Van Beirendonck ou Bernhard Wilhelm, qui créent des histoires sur chaque vêtement par l’utilisation de codes graphiques très forts.

Cette vidéo décrit les modes de communication des marques situé dans un champ expérimental ludique et plein d’humour où puiser des inspirations.

Vidéo, graphisme, 3D, toutes ces techniques se combinent pour explorer une nouvelle manière de communiquer et pourquoi pas de faire de la couture. S’exprimant aussi bien sur des tee-shirts, des robes ou des accessoires, inter-agissant avec l’extérieur et colportant si besoin est un message (politique, social ou esthétique…).

L’art en l’entreprise | L’agence Mazarine accueille Claude Lévêque

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L’art au sein de l’entreprise se résume encore malheureusement souvent à un alibi, plus qu’à une véritable démarche envers un échange culturel.

L’œuvre d’art, prisme nous permettant d’appréhender le monde de manière différente, ne vend rien. Même au sein de l’entreprise, dont la raison d’être est de vendre des services et produits. Il semble y avoir une dichotomie entre ces deux domaines.

Intégrer les œuvres d’art au sein des firmes, y accorder un réel intérêt, sans être obligé d’avoir la connaissance des critères objectifs pour les apprécier (la valeur d’invention, l’intelligence de conception ou le rapport entre la forme et la fonction) n’est au final pas très courant.

L’entreprise n’est pas un musée

La topologie du lieu ne se prête pas toujours à l’exposition de certaines œuvres. Ces contraintes peuvent cependant tourner à l’avantage de l’oeuvre elle-même ou du lieu. Exposer la Joconde dans les couloirs d’une PME n’est pas une finalité!

L’entreprise où nous passons une grande partie de notre temps, mais aussi le lieu des mixités, reste un domaine à investir. L’art contemporain souvent hermétique, qui se déplacerait vers le public, est le candidat idéal pour décloisonner les cubicules où habitent nos pensées et ainsi provoquer de nouveaux échanges. Tout un pan de la création artistique contemporaine, notamment ceux utilisant les nouveaux médium (photographie, vidéo, internet…), mais aussi les jeunes artistes sont concernés.

L’art investit l’entreprise, l’entreprise accueille l’art

Une démarche engagée, il y a quelques semaines par le fondateur de l’agence de communication Mazarine, spécialisée dans le monde du luxe et de la mode, M. Paul-Emmanuel Reiffers. Il s’agit ici d’un cas exceptionnel, M. Reiffers étant amateur et collectionneur de l’œuvre de Claude Lévêque, il lui à semblé logique d’associer son ami galériste Kamel Mennour à cette opération.

Le résultat est à la mesure de cette triade, subtile et non-intrusive. Un parcours idéal où l’œuvre s’intègre parfaitement au site. Lors de la visite, on ne ressent pas une quelconque cannibalisation de l’espace de travail sur l’œuvre et vice-versa. La fée électricité doit orchestrer savamment le dialogue entre l’activité « digitale » de l’entreprise et l’écriture tremblée et électrique de Claude Lévêque.

On imagine aisément que ces œuvres au néon doivent, au quotidien, stimuler les esprits créatifs de l’agence ou les clients de passage. Le temps de l’installation, la persistance des œuvres accrochées aux cimaises (dont certaines ont été spécialement créées pour l’occasion) entre en résonance avec la célérité des informations qui défilent sur les écrans des collaborateurs de l’agence.

L’entreprise et ses valeurs

L’entreprise est une personne morale avec ses propres valeurs, le choix d’un artiste « en résidence » n’est donc pas anodin et doit donc être en phase avec celui des dirigeants quelque soit leurs affinités. On ne peut se contenter de la forme.

« RIEZ ! », « ta gueule », « MY WAY », « nous sommes heureux », « SPLENDID » ou « tomorrow is my turn » sont autant de messages subliminaux déclamés provoquant humour, contemplation, réflexion ou subversion! Le fond tout autant que la forme. On obtient une subtile alchimie contribuant à donner une image plus incarnée de l’entreprise.

L’artiste à donc investi l’espace de la société, instaurant un vrai dialogue avec le lieu et ses occupants. Son attitude et sa singularité créent une nouvelle dynamique au sein de l’entreprise.

Il y a quelques décennies l’entreprise intégrait des profils transversaux, à l’aube des années 80 la psychologie du travail renaissait. A quand les curator d’entreprise?

« RIEZ », 2012, néon multicolores, 32 x 105 cm, écriture Jiaxuan Huang

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« Le grand soir », 2009, néon blanc, 200 x 180 cm, dessin Léon Carbonnier

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« ta gueule », 2013, néon rouge, 13 x 42 cm, écriture Romaric Etienne

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« MY WAY », 1996, néon blanc, 15 x 60 cm, écriture Gilberte Lévêque

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« j’ai peur », 2012, néon rouge, 34 x 63 cm, écriture Amine Ibn El Karaa

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« Élie », 1990,néon blanc, 170 x 300 cm, dessin Élie Morin

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« never say never », 2013, néon bleu argon, 12 x 84 cm, écriture Romaric Etienne – « Fear », 2012, portière de voiture, néon blanc, 100 x 110 cm – « nous sommes heureux », 2012, néon bleu, 15 x 130 cm, écriture Aby Diankha Dioum

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« ANORMAL », 2003, tubes fluorescents blancs, 140 x 550 cm

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3D Fashion, a new ‘savoir-faire’?

 

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Dear readers,

I am a subscriber of Wired magazine for years now, in october 2012, they launch an issue with a 3D printer on the cover. This issue tell us more than technique: 3D printer were a few months to become the next christmas gift (and not only for geek). That’s mean that 3D printing is gonna go mainstream…

Accessory makers already have a perfect field of expression. Look at these shoes non-workable whitout 3D techniques.

Marieka Ratsma-Kostika Spaho.


‘Morphogenesis’ 3D printed shoe by dutch designer Pauline Van Dongen

‘Strvct’ 3D printed shoe by Continuum, $900, here

3D printers is the next big thing for creatives, just look at Iris Van Herpen « Hybrid Holism » striking looks made with belgian-based atelier MGX by Materialise. The possibilities of creation seems to be infinite as you avoid some technicals difficulties due to seams and joining.

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Iris Van Herpen, « Hybrid Holism » collection AW 2012/2013, read a review here

Technologies evolves quickly and actually 3D printers can create object containing different materials. Application fields seems endless (living cells, fooding, etc.)

Some people thinks that 3D printing is much more revolutionary than internet, I am not that far from their point of view. But as with internet, are we gonna create an other virtual world sometimes too far from certain realities and production system? Actually most of the shoes design are not really wearable, the materials are too weak, but things are going fast.

Design it, print it, sell it !

Internet help democratizes the information, today it’s a 5 mn process to launch a blog a talk about anything you want. Will 3D printing help the democratization of little productions? In a few years « we will be able » to print iPhone cases, kitchenware, bangles or with a giant 3D printer, our house!

Also, fashion design schools will find a tool to help their students at creating and exploring new designs.

A new « savoir-faire » for luxury businesses?

Does 3D printing a next field for luxury brands, helping them create made to measure and exclusive furnitures using luxury materials?

E-artcrafting, a new kind of artcrafting and ‘savoir-faire’ is about to be created. As giant 3D printers are a subject of thinking by certains companies, imagine a luxury yacht with very exclusive (and crazy) design for very wealthy people…

« Your imagination is the limit ».

Also check, Nicolas Theil 3D-printed glasses here

A demi mot


Luis Buchinho printemps-été 2013

Internet est essentiellement « image » et on oublie et néglige souvent la valeur des mots, qui ont tout autant de pouvoir. Guère étonnant que Linda Loppa m’annonça lors d’une interview qu’un Master en Fashion Writing avait été développé au sein de son école Polimoda.

On a jamais autant écrit depuis l’avènement d’internet, avoir un blog est un moyen formidable d’expression. Quand on a la possibilité de manipuler à sa guise texte et images il faut cependant bien réfléchir à ce que l’on publie. Il y va d’une certaine forme de responsabilité. C’est la réflexion que je me suis faite en relisant mon écrit d’hier, j’ai constaté que mon propos n’était pas suffisamment développé et pouvait ainsi être mal interprété.

L’idée était de mettre face à face ces deux créateurs portugais, que je suis depuis plusieurs saisons, chacun ayant un style situé à l’opposé l’un de l’autre. Loin de moi l’idée de les opposer, mais plutôt de se demander où se situe la frontière de l’ « acceptance ».

Luis Buchinho, avec ses 20 ans d’expérience, n’est pas à considérer comme un ersatz. Mon propos est le fruit d’une frustration ressentie lors de ses défilés et au regard des compte-rendus de la presse et d’internet. Le créateur, reconnu au Portugal, est très peu cité par ici, or son style est à même de remporter l’adhésion d’un nombre croissant de fans.

Il fait parti des créateurs qui devrait être soutenu et encouragé par les journalistes et les blogueurs.

Le défilé de Luis fut assez limpide, il s’adresse, comme je l’ai écrit, à une « dame chic » et de citer Kirsten Dunst en exemple.

Quant à Fatima Lopes, je reviens sur certains points sur lesquels je n’ai pas suffisamment insisté, ne faisant que citer les propos qui ces dernières semaines m’ont irrités. Je reviens notamment sur ceux qualifiant les réalisations de la créatrice lusitanienne comme « manquant de finesse » là où on peut y voir plutôt une féminité exacerbée.

J’ai par conséquent peu parlé de la collection de Fatima Lopes, mais m’en suis servi, cette saison, comme moyen pour défendre le travail de ceux qui ne vont pas forcément dans le sens du courant. Les termes de « chauffeuse de salle », « d’exotique » ou les références, qui parleront aux spécialistes, à un style plus consensuel (blouses transparentes, la couleur beige…) sont les paragons de ce que je déteste.

La collection de Fatima Lopes évoque le foisonnement de la forêt équatoriale, le corps dévoilé qui est son terrain de jeu favori, est révélé parfois sans pudeur (pas de politically correct) et non avec vulgarité comme lu parfois. Son style, non consensuel,  à cette saison la crudité de la nature amazonienne, d’ailleurs clairement signifiée par le décor floral luxuriant.

Les créateurs aux identités uniques nous incitent à regarder ailleurs (humour, sexualité, politique…). Par delà les impératifs industriels et économiques ils nous proposent une vision différente et nécessaire de la mode.

 

Kusama’s obession on Samsung vision

Yayoï Kusama is obsessed by dots, these days i am obsessed by Samsung… Early yesterday morning I was in the taxi for the airport not thinking of my flight for NYC but the korean firm.

Is it the huge neons above the buldings showing the name of the Korean conglomerate?
Is it my trip to Seoul last year?
Is it the fantastic Juun J show i saw last week during men’s fashion week where my dear friend Sun told me all about Samsung family and the acquisition of the fashion brand?
Samsung is planing to help Juun J expand his brand through Europe.
Is it because i’ve just discover that Samsung is sponsoring young designers around the world through an award created in 2005?

Can we see something like this in our country? Does Orange could invest in young designers and launch new mobile phones all together?

Time is money

Creative process is very long.

Creation, selling, recover the revenue of previous season and sometimes it’s 3 seasons that overleap. During this time the young designer is struggling. Money is mostly what is waiting for, being with a marketing manager is also welcomed as he let the designer concentrates only into creation.

Organizations like Mode et Finances, Les Anges de la Mode or IFCIC in France are helping creativity by establishing financial tools, explaining to banks the designer’s needs. But the selection is harsh and edgy, for Mode et Finances the designer must have 500000 euros of sales and the season overleap discourages the investors and the banks.

Last year Dassault Systèmes part of Dassault group teamed with french young designer Julien Fournié to develop a 3D software for designing clothes. It’s not yet a sponsorship, but perhaps the premises of something.

Mercedes-Benz is sponsoring many fashion events in the world (Australia, Germany, Japan, Russia…).

Conglomerates (a corporation consisting of several companies in different businesses which allow diversification of business, for exemple in France we have Bolloré) are not culturally as implemented in everyday life in France as it’s seems to be in Asia.

Before the crisis, french car brand Renault was defining itself as a luxury brand, trying to use the same codes. Fashion and creativity, as arts, could give business companies an image boost, many firms collects arts in their offices and not only well known artists (even if we know that it’s not only for philanthropy).

Can we see designers like Alexandre Vauthier sponsored by a car firm?

Snobbery?

Paris is the capital of fashion, France the historic country of Haute Couture… Does this strong heritage allows a french fashion brand to team with a cellphone company?

Creativity need to be feeded by new designers and new houses. It’s a tricky move as investing in new designers is a 5 to 10 years with little or no rentability. But actually for the survival of french fashion is (perhaps) the only way.

 

 

La Goth…


Yuka in the backstage of Bloom

La Goth loves skulls, ripper tights and darkness…

Many years ago (by the end of the eighties), being « a goth » was first of all about listening very specific music, then wearing special outfits and as i heard one day before a live show, « prefer death to life »… If you were a goth you had to assume to be scary for the others.

Today everyone has is goth day, you can listen to Lady Gaga, being a fan of japanimation, don’t know anything about Lovecraft, watching Sex and the City and spend your « holidays in the sun » and not in a cave.

All you have to do is having your hair dyed (blue, red, indigo), a ripped outfit, dark lipstick or some studs on your shoes and « Oh my God your daughter* is a goth ! » and if you have all of this, then you’re cursed!

Fashion takes it all (thanks to all the Versace, Galliano and McQueen) that made it glamour(!) and pretty. Goth is today, nothing related only with music, it’s a common word, still a bit borderline. It’s a trend, as color blocking, nude or the various trend of this summer…

Below, backstages at Bloom fashion show, march 2012, Lisboa and Porto

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TENDANCE ECCLÉSIASTIQUE

L’ESPACE TRENDSWASH, AU SALON DU PRÊT-À-PORTER PARIS, MIS EN SCÈNE PAR SAS (SOCIÉTÉ D’ALEXANDRA SENÈS), DÉCRIVAIT CETTE SAISON SIX SOUS-TENDANCES (AMEUBLEMENT, ÉCAILLES, ECCLÉSIASTIQUE, FRONTIÈRES, MAINS, PAYSAN) AUTOUR DU CONCEPT « RETOUR-ALLER ».

DÉCRYPTAGE

« ALORS QUE LA SORTIE DE CRISE EST LANCÉE, LES UNS SE RECENTRENT SUR LES ACQUIS IMPÉRISSABLES DU PASSÉ (RETOUR), LES AUTRES SE PROJETTENT DANS UN MONDE À VENIR (ALLER). L’HOMME D’AUJOURD’HUI EST AU CŒUR DE CE DUALISME OÙ PASSÉ ET FUTUR SONT MIS AU SERVICE D’UNE MODERNITÉ ET D’UNE ACTUALITÉ FORTES. »

CI-DESSOUS DEUX PANNEAUX QUE J’AI RÉALISÉ, POUR ALEXANDRA SENÈS,  ORGANIGRAMMES STYLISÉS DÉCRYPTANT BRIÈVEMENT LA TENDANCE ECCLÉSIASTIQUE.

RETOUR OU ALLER? LA TENDANCE ECCLÉSIASTIQUE NOUS INVITE À UNE QUÊTE, UN CHEMIN DE CROIX.

QUE L’ON SOUHAITE CONSERVER LES CODES D’ANTAN AFIN DE RETROUVER CERTAINES VALEURS (EMBOURGEOISEMENT) OU QUE L’ON DÉTOURNE CEUX-CI POUR S’EN CRÉER DE NOUVELLES EN Y INTÉGRANT DE NOUVELLES RÉFÉRENCES (HYBRIDATION), L’ACTE DE CONSOMMATION ECCLÉSIASTIQUE À COMME FINALITÉ DE CONSOMMER « MIEUX ». IL N’EST PLUS QUESTION D’OSTENTATION OU DE BLING-BLING COMME LES ÉPOQUES PRÉCÉDENTES.

LA MODE AIMANT À JOUER AVEC LES CODES, AIMANT À MANIER LES CONTRAIRES, VOIRE À EMBRASSER LES CONTRADICTIONS, ECCLÉSIASTIQUE N’EST-CE-PAS LA MEILLEURE MANIÈRE D’ÊTRE SUBVERSIF AUJOURD’HUI?

VOIR AUSSI LES CRÉATIONS DE LÉA PECKRE