What is cashmere ? – partie 1

Invité par Éric Bompard dans son studio de création, j’ai vécu une expérience étalée sur plus d’un mois que j’ai partagé avec Julie, Nadia, Francesca et Stéphane.

Éric Bompard, Lorraine Bompard, sa fille et une partie du personnel ont pris le temps de nous expliquer la fabrication d’un fil de cachemire ainsi que le processus de création d’un pull Éric Bompard, de la tonte de la chèvre jusqu’à  son arrivée sur nos épaules. Une expérience bespoke, qui nous amenait à créer notre pull, en choisissant le type de maille, la couleur et la forme de celui-ci.

Dans cette première partie, Lucille Léorat, styliste, nous parle des chèvres Capra Hisca, du twist et de techniques de lavage qui permettent aux pulls Éric Bompard d’obtenir une qualité sans égale. Je vous laisse écouter le podcast que j’ai réalisé pour l’occasion ainsi que les premières photos de l’événement.

Le poil après la tonte…

Après la tonte...

Le poil nettoyé

Le poil nettoyé
Le poil teint

Le poil teint

Un fil non twisté

Un fil non twisté

Un fil en bobine, prêt à l’utilisation

Un fil en bobine, prêt à  l'utilisation

Le croquis de mon pull…

Le croquis de mon pull...

Dans la seconde partie, nous découvrirons les différentes fantaisies que l’on peut apporter sur un Bompard ainsi que nos pulls revenus de Mongolie !

Shopping 2.0 (collaboratif inside)

Ce qui est fantastique avec les nombreux outils collaboratifs dont nous disposons aujourd’hui et même si Google tombe en panne de temps en temps c’est le détournement que l’on peut en faire, les applications multiples auxquelles on peut les associer.

À partir de l’application Google Maps et avec l’aide de 6 amies, nous avons réalisé une carte collaborative du shopping parisien malin et intelligent, on y trouve du vintage (Falbalas Marché Dauphine), des coiffeurs à l’ancienne mais hype (Living Room), des dépôts-vente de luxe (Réciproque) et plein d’autres choses encore.

Je vous invite a jeter un coup d’œil en cliquant Fashion Maps

Ykone = (Wikipédia+Facebook) puissance Luxe

On n’en pouvait plus d’attendre, voilà qui est fait. Après un an de travail, Mathieu Lebreton et Olivier Billon ont ouvert les portes d’Ykone le média social nouvelle génération dédié à la mode et aux tendances (béta publique).

Ykone c’est à la fois une encyclopédie de la mode (mise à jour régulièrement), un espace où trouver des news et des infos sur ceux qui font la mode, les défilés, des scoops.

C’est aussi un vaste espace communautaire destiné à échanger, partager et construire son propre réseau (dans un premier temps des passerelles avec Twitter et Facebook seront disponibles). Olivier Billon, directeur général, promet d’autres fonctions:

« Nous souhaitons aller plus loin encore. Au printemps, une fonctionnalité permettra aux membres d’échanger sur leur look, de tagger leurs photos et participer à l’émergence de styles. Nous avons dans nos projets une application permettant aux membres d’échanger leurs idées shopping avec la communauté via leur téléphone».

Pour finir on y trouve un espace baptisé Limited offrant un décryptage à 360° sur une marque ou un créateur, y interviendront des experts de la mode mais aussi des influenceurs d’autres sphères.

Du 9 au 15 février, Limited est en mode Dior Homme. Découvrez l’univers Dior Homme dès aujourd’hui et demain lisez l’interview de Kris Van Assche que j’ai réalisé récemment.

Ykone = (Wikipédia + Facebook) puissance Luxe c’est ici

Nathalie Massenet

Un court billet pour vous inviter à lire une interview de Nathalie Massenet, femme d’exception, qui effectue un formidable travail avec son site haut de gamme netaporter.com.

Dès 1999 elle propose de vendre online des vêtements haut de gamme, monte son projet contre toutes les critiques, gère aujourd’hui près de 350 employés et distribue via son entreprise aussi bien du Vanessa Bruno, que du Roksanda Ilincic ou du Alexander Mc Queen et ce à travers 160 destinations.

Bel exemple de réussite (des bruits ont couru concernant un éventuel rachat par LVMH) et de l’importance du réseau internet dans notre quotidien. Le vêtement, notre seconde peau, quelque soit sa gamme de prix peut aussi se consommer online.

À lire ici sur Business of Fashion

There is a riot going on at Lanvin

Je pensais récemment au concept de la beauté, à la définition d’un chef-d’œuvre et toutes ces choses. Posé à mes côtés un magazine de mode annonçait un « spécial beauté » avec une couverture des plus morbide… Qu’est ce qui fait que l’on trouve une robe, une paire de chaussures, un manteau ou tout autre vêtement beau ? Je ne parle pas du vêtement porté, mais de celui que l’on voit en vitrine, sur un portant, en photo dans une revue, un vêtement qui exhale la beauté par sa seule présence…
Ci-dessous nulle explication, juste une expérience, du vécu.

Ce jour-là au sortir d’un rendez-vous je m’engouffrais dans la boutique sise au 213, rue Saint honoré, pour flâner. Arrivé au premier étage du concept store parisien, je tombais en arrêt devant une robe que j’attribuais à quelque créateur japonnais. Gris anthracite, toute en bandelettes sculptant la silhouette, sa conception, sa modernité me confortait dans mon choix. Quelques pas et je vis une veste appartenant à la même collection, bandelettes enroulant le corps, pas de boutons, une ligne simple, un zip discret, à côté la jupe complète le tailleur, toute en rubans modelant la taille, les hanches et les cuisses, pas de détails inutiles, une construction complexe qui ne laisse voir que simplicité, élégance et suscite le désir : beau.

Automne-hiver 2009 (c) vogue.fr

Automne-Hiver 2009 (c) vogue.fr

Il y a quelques années, alors que j’achetais ma place dans un cinéma d’art et d’essais du quartier Beaubourg je me retrouvais nez à nez avec ce drôle de monsieur qu’est Alber Elbaz. Il venait juste de quitter la maison Saint Laurent où son passage n’avait apparemment pas fait l’unanimité (puisque remplacé par un designer radicalement différent en la personne de Tom Ford). Il semblait si fragile dans ce petit cinéma de quartier, me dis-je, des tonnes de talents et de sensibilité en sourdine, comme sous cloche, attendant le moment propice…

Je me décidais enfin à regarder l’étiquette : Lanvin bien sûr ! Quelques jours avant j’avais acheté le livre Lanvin de Dean L. Merceron.

Il y a maintenant chez Alber Elbaz de l’assurance, quelque chose de paisible, de la maîtrise. Avec le départ de M. Saint Laurent, Alber Elbaz serait ainsi le garant d’un prêt-à-porter de luxe sans spectacle inutile, sans heurts et sans concept touffu et confus, juste la recherche de la « beauté », ce que certains appellent le luxe à la française.

On dit souvent de Karl Lagerfeld qu’il est la réincarnation au masculin de Mademoiselle Chanel, même goût de l’exposition médiatique et des mondanités. On pourrait en dire de même pour Alber Elbaz et Jeanne Lanvin qui ont en commun le goût de la discrétion et du mystère, avec pour résultante, la même ignorance de la part du grand public, alors que le talent est identique.

On pourrait en rester là, mais la marque se projette et noue des partenariats fort intéressants qui l’éloignent par la même de tout risque de mémérisation, tentant lorsque l’on crée des nouveaux classiques dans l’ombre.

Tout d’abord un positionnement plus que réussi sur le marché des sneakers de luxe en proposant des chaussures « so dope »(1) dessinées par Lucas Ossendrijver, designer de l’Homme Lanvin ou encore lancement d’une ligne de jean (très attendue) en collaboration avec la marque suédoise « so hype » Acne: Lanvin (love) Acne. La dernière campagne de communication est, à mon sens, très bien aussi, abandonnant les symétries ou les déformations du corps des campagnes précédentes.

Sneakers « à tomber », (c) photo Mathieu Lebreton

sneakers, (c) photo Mathieu Lebreton

Lanvin (love) Acne, collection « jean » pour homme et femme

Lanvin (love) Acne, collection "jean" pour homme et femme

Printemps-été 2009, prêt-à-porte de luxe narcissique sur un canapé lacéré… Attention rien est acquis semble signifier la photo.

printemps-été 2009

Pour finir, deux visuels montrant que le travail de bandelettes chez Lanvin est depuis longtemps inscrit dans l’histoire de la maison.

Brimborion (1923), Jeanne Lanvin lacère et réactualise les manches d’un kimono

brimborion (1923), Jeanne Lanvin lacère et réactualise les manches d'un kimono

Brimborion (que l’on pourrait traduire par robe de « peu de rien ») revue pour l’automne-hiver 2005, sensualité a fleur de peau par Alber Elbaz

automne-hiver 2005

Actuellement chez Lanvin tout est Beau.

Et si vous avez manqué les photos du Préfall 2009, çà continue ici

(1) Kanye West, ici

 

Le Modalogue weekly #4

Positively Melancholy
très beau blog divisé en quatre parties (design/fashion/phtography/life), bien rédigé, d’une designer qui dit aimer la mode sans la suivre (…) et qui se met joliment en scène avec ses American Apparel. Très bientôt elle mettra en ligne une boutique de vintage clothing. À suivre…

le costume dans tous ses états
une autre façon de voir les vêtements, parce que l’histoire du costume nous en apprend beaucoup sur les mœurs vestimentaires d’aujourd’hui.

The Selby
the selby features photographs, paintings and videos by Todd Selby of interesting people and their creative spaces.
Ce n’est pas du face hunting, c’est de l’interior hunting. Le site à un côté hand-made; une petite aquarelle en haut de page pour le titre, pour présenter la personnalité, des photos de son intérieur qui n’ont se sont pas digitally enhanced (la balance des blancs est rarement faite) et une interview rédigée à la main, le tout apporte une touche intimiste bien reposante. On y croise Jérôme Sans et Audrey Mascina (Liquid Architecture), Frédéric Beigbeder, Michael Stipe, Nadège Winter ou encore Daniela Kamiliotis (Ralph Lauren, vice-presidente des collections femmes). Mon préféré de la semaine.
Booooooom !
un site canadien qui parle de design/art/photo etc. Très créatif.

et aussi

Robin Hureau et Vincent Lavoux ont changé l’habillage graphique de leur excellent blog redingote. Très sobre, toujours pointu, à voir !

Mathieu Lebreton en solo sur le non moins excellent daaamn !

Isabelle Oziol de Pignol et deux copines sont parties à l’assault des mecs sur Men dpt.

Jetez un œil (voire deux) au blog que j’alimente quotidiennement et qui a passé fièrement les 1500 visites/jour la première semaine : vip.wearpalettes

Luxe et luxure (licence de luxe)

 

Les jeunes gens des toiles de Terry Rodgers mis en scène de façon quasi-photo (et porno)graphique appartiennent à n’en pas douter à l’upper class, ils sont beaux, jeunes, multi-ethniques, riches et surtout blasés, des personnages de cire dont le regard ne se croise jamais…

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Screening room, 2006

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Artificial boundaries

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Love big

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Resting on her laurels, 2006

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This is our youth

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Terry Rodgers leaving his studio

Outre le style figuratif du peintre arrêtons-nous sur le côté fashion decadent de ces parties fines. Elles se déroulent dans des intérieurs feutrés, oscillants entre un style « à la palais de Venise » et une Nouvelle-Angleterre en plein relâchement.

A n’en pas douter ces « happy fews » ne laissent choir que des vêtements et des parures de créateurs.

Au petit matin on trouverait éparpillés deci delà, des déshabillés La Perla, des culottes Agent Provocateur, des petites choses Prada, des colliers d’Erickson Beamon, des caleçons Emporio Armani, des bijoux Heart de Swarovski ou Chanel, des chemises Dolce, des trucs en plumes, des tulles fins et précieux, des soieries, etc… Le tout porté par des jeunes gens alanguis tout droit sortis d’une pub Calvin Klein.

Tout çà est gentiment porno et surtout très chic.

Un tohu-bohu sexuel et sensuel qui rappelle la dernière campagne Pirates et Season of the witch d’Agent Provocateur, à la différence près que la luxure pour la maison créée par Joe Corre est festive et parodique, il y a là une dimension théâtrale.


Pirates


« Season of the witch » ou l’excentricité britannique au service de l’orgie.

Dans la campagne de communication de la marque du fils de Vivienne Westwood, ci-dessus, on entendrait presque les rires, les cris et les hourras, nous sommes au spectacle.

Dans la peinture de l’américain Terry Rodgers, on entendrait presque les râles et les soupirs, le bruissement des perles et des étoffes, on ressent l’atmosphère torride, la moiteur des corps, on respire le parfum de la luxure, il fait chaud on y est.

Sur le thème de la luxure et du luxe je vous invite à visiter le très beau site de Coco de Mer, autre enseigne britannique néo-baroque de lingerie érotique de luxe.

coco-de-mer-john-midgley-1

 

Typographie de luxe

En 2000, Christian Schwartz et Dino Sanchez designers et fondateurs de la fonderie Orange Italic ont mis en évidence certains traits caractéristiques des marques sybaritiques, soucieuse de procurer un plaisir raffiné: soucis du détail, qualité, artisanat, aisance, volupté, etc. Dès lors ils ont appliqué ces principes afin de créer une famille de polices de caractères justement nommée Luxury Display.

Rien est à négliger lors de la vente d’un produit de luxe, du choix de la couleur de l’étiquette, à la couleur du fil, au papier de soie pour l’emballage, au choix de la typographie.


Les polices de caractères de la famille Luxury Display disponibles chez House Industries


Ci-dessus la fonte Giorgio commandée en 2007 par l’excellent T Magazine et dessinée par Christian Schwartz.

La Giorgio répond a des attentes précises alliant minimalisme excentrique, élégance inspirée du tailoring et un regard modernisé sur les années 30.

Pour en savoir plus sur cette fonte.

Yohji arrive bientôt

La vidéo est de plus en plus utilisée pour présenter les nouvelles collections, après Yves Saint Laurent pour l’Automne-Hiver 2008, voici Yohji Yamamoto, que je viens de découvrir, pour sa nouvelle ligne Coming soon, réalisant ainsi, un beau crossover mode-danse-vidéo.

Présenté par deux danseurs, cette ligne casual sera disponible en juillet dans des boutiques sélectionnées; déjà  styliste pour sa marque éponyme, puis d’Y-3, d’Y’S, travaillant en collaboration avec Mandarina Duck et s’occupant d’une collection de bijoux édité en collaboration avec Mikimoto, le créateur japonais est donc infatiguable !

D’après Keizo Tamoto (président de Yohji Yamamoto), cette ligne, abordable, s’adresse à « ceux qui veulent passer du streetwear à une tenue plus élégante ». Mais aussi à ceux qui « veulent s’habiller sans se soucier du nom du créateur », en effet son nom est absent des vêtements, seul un point noir subsiste (qui sera évidemment immédiatement identifié par les fashionistas…)

logo de Coming Soon

Coming Soon est fabriqué et distribué par Sinv, déjà  partenaire de See by Chloé, Moschino Jeans et Valentino Red. C’est aussi une façon pour le créateur de se frotter au marché des gros volumes(1) en s’écartant de l’expérimental, tout en conservant (on le souhaite) une bonne dose de créativité.

Nous l’avons vu dans les billets précédents les marques de luxe sont enclins autant à monter en gamme qu’à s’adresser à une clientèle plus jeune et moins fortunée.


Videocaps du film

Le site de Coming Soon


(1) 170 pièces pour hommes et 200 pour femme, accessoires non compris !

et si le vrai luxe c’était l’espace ?

 

J’emprunte le titre de ce billet à une célèbre pub du créateur d’automobile

Après vous avoir entraîné dans des profondeurs abyssales, je vous propose un voyage vers l’infini de l’espace.

Le constat

Le luxe a besoin de se redéfinir, de retrouver du sens. H&M featuring Karl Lagerfeld jusqu’à Canderel featuring Swarovski créent un luxe industriel, rompant avec les codes habituels du luxe. Rien dans ces opérations promotionnelles ne rappelle les codes du luxe: ni dans le cadre de mise en vente de ces produits, ni dans les matières utilisées et encore moins par le service. Pourtant ces ventes créent une certaine hystérie chaque saison générant des files d’attente interminables lors des premiers jours. Des trois acteurs présents, qui sort son épingle du jeu?

  • le consommateur : a la possibilité d’acheter des produits labellisés luxe à bas prix ;
  • l’enseigne de mass-market : crée un effet halo, dynamisant son image et lui permettant de se démarquer de la concurrence ;
  • l’enseigne de luxe : dilue et multiplie son image tout en se créant de nouvelles sources de profits via des produits rendus accessibles.

Ce que l’on peut résumer par les schémas ci-dessous :


1. Deux marchés distincts, chacun ayant sa dynamique concurrentielle.

2. Un marché mixte où se crée une nouvelle dynamique, permettant à certains acteurs (marque alpha) de se démarquer. L’enseigne de luxe, entre en scène en proposant des produits industriels et en créant des opérations promotionnelles avec la marque alpha. Le consommateur de masse profite de cette nouvelle dynamique, opère un « déplacement » et découvre de nouveaux produits.

3. Pour éviter tout risque de confusion, l’enseigne de luxe propose à ces clients historiques des produits toujours plus audacieux, mais reste également sur le marché de masse.

L’ensemble crée une dynamique certaine entre ces trois protagonistes, mais qu’en est-il du quatrième acteur, plus discret, le consommateur du luxe ?

Cabine d’essayage de luxe…

le dressing room de Christian Dior, Paris, par Peter Marino

Louis Vuitton a démocratisé la toile monogramme, on la croise sur maints accessoires et pour toutes les bourses, du porte-clef au sac à main, dans la rue, le métro, sur les bancs de la fac, au bureau, etc. Il a sans doute fallu proposer d’autres produits pour satisfaire sa clientèle haut de gamme, l’enseigne a fait intervenir des œuvres d’artistes (reprise des graffitis de Stephen Sprouse) ou a collaboré avec eux (l’artiste contemporain Takashi Murakami) afin de re-créer la toile monogramme, créant un repositionnement à la fois dans la gamme des produits mais aussi culturel, qui lui n’est pas toujours identifiable par le grand public.

  • valeur : rare=cher=luxe
  • culturel : qualité de service+connaissance du savoir-faire+fidélité+référant artistique pointu…=luxe

Il manque à ces deux éléments constitutifs du luxe, une troisième dimension rarement abordée, celle qui fait que le luxe est bien autre chose qu’un simple acte de consommation. D’ordre immatériel cette dimension englobe des notions comme l’excentricité (une certaine extravagance), le temps, le silence, la discrétion; je m’attarderai ici sur la première.

Décrocher la lune...

J’ai sélectionné dans l’actualité quelques réalisations et projets (voir ci-dessous) mêlant rareté, service et le combo excentricité/folie/innovation, de quoi satisfaire et repousser les limites de la plus exigeante clientèle du luxe…

l’hélicoptère by Hermès

6 exemplaires par an construits en collaboration avec Eurocopter, une collaboration qui va plus loin que la simple esthétique. Gabriele Pezzini, le designer a également apporté des améliorations techniques en remodelant l’espace intérieur et en l’adaptant à la clientèle visée, faisant broder par exemple la signalétique intérieure en lieu et place des plaques imprimées.

Prix pour acquérir cette monture volante : 5 millions d’euros

La tour Burj Dubaï

Dubaï, où se construit à un rythme effréné le plus grand gratte-ciel du monde. Il fait déjà  plus de 500m et sa hauteur finale serait comprise entre 820 et 850 m pour une livraison en 2009, il abritera dans ses derniers étages des appartements et boutique de luxe ainsi que le premier hôtel de… Giorgio Armani. Une véritable tour d’ivoire en quelque sorte.

Toujours plus haut avec Virgin Galactic

vue sur le spatioport imaginé et dessiné par l’agence Foster + Partners


Projet fou du milliardaire britannique Richard Branson, fondateur de Virgin : emmener dans l’atmosphère quelques happy fews pour un voyage de quelques minutes. Le projet qui semblait utopique est passé en phase de réalisation, le design de la navette civile et du spatioport ayant été révélés en début d’année.
Prix du billet : 200 000 $
À voir absolument la galerie photo du projet (cliquez sur le menu images)

Toujours plus grand

250 passagers triés sur le volet, pourraient monter à bord de ce super zeppelin, ce Queen Mary 2 des airs. Se déplaçant à un train de sénateur (environ 300 km/h), il concernerait des voyageurs ayant le temps(1) et qui sont plus intéressés par le cadre luxueux du voyage que par la destination. Plusieurs compagnies aériennes seraient intéressés par ce projet qui devrait aboutir à la réalisation d’un prototype à l’horizon 2010.

Preuve de l’engouement pour l’espace, l’an dernier une exposition sur le thème se tenait à l’Espace Louis Vuitton, réunissant des artistes aussi divers que : Russell Crotty, Yves Klein, Philippe Starck(2) ou Pierre Huyghe.

campagne de communication Lacoste SS2008

Lacoste pour éviter tout détournement de son image a changé sa stratégie de communication depuis plusieurs saisons. Les mannequins sautent, flottent et quittent les basses considérations terrestres pour apprivoiser, je vous le donne en mille: l’espace.

L’Espace, les folles inspirations et aspirations qu’il procure est à même de définir une nouvelle frontière pour le luxe alors qu’en dites vous : et si le vrai luxe c’était l’espace ?

En combinant ces trois ingrédients (valeur, culturel et immatériel), les marques sont à même de proposer à leur clients privilégiés, ceux qui consomment quotidiennement du luxe, des produits et des services à leur mesure, adaptés, personnalisés. Recréant avec eux, le lien et la complicité qui risquait d’être mise à mal.

Yves Carcelle, résume cette idée en citant cette cliente qui s’est faite confectionner des étuis sur-mesure pour chacune de ses flutes à champagne qu’elle emportait en voyage avec elle. Plaisir un brin extravagant et luxueux, nécessaire au bien-être de cette cliente ouvrant par la-même le champ à un autre impératif immatériel du luxe, l’intime. Comme le dit si bien Victoire de Castellane : « Le luxe, c’est la qualité, l’intime, le non montré. » telle la doublure d’un vêtement, mais çà c’est une autre histoire.


A consulter :

cet article du Figaro et le numéro spécial luxe de novembre -décembre 2007 de Psychologies magazine.

Notes
(1) « Ô temps ! suspend ton vol… »
(2) Ci-dessous vue « vers le haut », par Philippe Starck