Madonna in ou out ? (ou Madonna au Café Muller)


Prestation musicale, plutôt moyenne, qui ne restera pas dans les annales. Pochette de cédé, oscillant entre vulgarité et mauvais goût…

Régressive pour la couleur rose sucette et le bleu layette, la typo arrondie infantile;

Violente pour la photo légèrement sur-ex, les jambes écartées, engoncée dans un body-gaine noir, les cuissardes, la bague bling-bling deux doigts et la ceinture de catch WWE (1). Je passe sur le symbole christique qui fait partie de la panoplie de l’artiste.
(1) le catch, une tendance 2009 ?

Jouant sur deux registres apparemment opposés (régression et violence) Madonna est une trashmamie. Un badtrash qui laisse indifférent, décevant lorsqu’il s’agit d’une artiste que l’on apprécie. On sent un manque de conviction évident dans cette production.

Néanmoins pour la saison prochaine on retrouve Madonna toujours les jambes écartées (!), une once de provocation donc, de défi et de la sensualité… Une métamorphose signée Steven Meisel pour Louis Vuitton, ici point de vulgarité dans ce cadre qui s’inspire des cafés parisiens. Une collection chargée d’accessoires, le sac monogrammé est agrémenté de pampilles et de grosses perles, un été très african-chic mêlant des mini-jupes à larges plumes, des motifs animaliers et des chaussures à donner le vertige.
Rien d’étonnant à ce que l’on arrive à un tel résultat, une entente parfaite existe entre le célèbre photographe et la chanteuse puisqu’il ont réalisé ensemble le sulfureux livre Sex en 1992.


Louis Vuitton, campagne printemps-été 2009
A des lieux de Hard Candy, Madonna au milieu de toutes ces chaises vides, nous fait « son » Café Muller, certes en beaucoup moins tragique et beaucoup plus fashion. Osciller entre les extrêmes de la création, sans doute une part du talent de l’artiste.

 

Steven Meisel et Léon Bakst en rehab’

Encore et toujours dans l’inégalable Vogue Italie de décembre, une superbe série photo de Steven Meisel. Un époustouflant jeu de camouflage entre le corps des mannequins, les tenues et les décors, le tout inspiré par les imprimés de l’été 2008. Overdose inhabituelle de couleurs et de motifs à consommer sans modération.

Quelques notes sur cette série photo et les liens que j’ai établi entre elle et d’autres artistes.
Les tatouages, le maquillage et même les coiffures (choucroute effondrées) des mannequins m’ont immédiatement rappelé Amy Winehouse…


Steven Meisel a déjà  réalisé des séries mode plus décadentes que celle-ci sur le theme de la Rehab’, cela ne semble donc pas étonnant qu’il creuse le thème et fasse référence à cette chanteuse.

Ces photos m’ont également rappellé les dessins de Léon Bakst, costumier et décorateur attitré des Ballets Russes (de 1909 à 1921)

Steven Meisel, Vogue Italie, décembre 2007

Léon Bakst, L’oiseau de feu d’Igor Stravinski (1910)

Steven Meisel, Vogue Italie, décembre 2007

Léon Bakst, L’oiseau de feu d’Igor Stravinski (1910)


Poses similaires, profusion baroque des imprimés et des couleurs, sensualité évidente. A creuser et à développer.

Les photos du Vogue Italie sont tirées de l’album Flickr’ de Fashion addict