Après Comme des Garçonse et Juun J. suite de la thématique « dark » de cette fashion week.
Ce sont des silhouettes gigeriennes (1) que le créateur japonais Julius fait défiler cette saison. Il nous entraine dans un monde post apocalyptique où les mannequins au teint livide et au regard rayé de noir ont vu la fin du monde, des cyberpunks survivants du chaos…
Les tenues sont lacérées, froissées et figées, comme si elles étaient restées sous les décombres. Les tons sont noir, anthracite, étain, ivoire, vert de gris et un rouge… sang. Tout est sens dessus-dessous, les tissus tourbillonnent, sont contrariés, ils sont en mutation…
Fashion-sculpture
Les vestes en cuir bouilli (ci-dessous) à la large encolure ou celles dont le col dégueule (elles donnent l’impression de tenir toutes seules !) sont particulièrement belles. Elles semblent être des sculptures de bois ou de résine, saisies par des chaleurs extrêmes provoqués par une… explosion atomique.
Ce que l’on pourrait prendre pour des lacérations sont en fait de complexes jeux de sangles et de plis (voir ci-dessous et dans la vidéo). Au final des effets matières qui ne laissent pas indifférents.
Julius est aussi un adepte lui aussi de la superposition
Julius à aussi des envies de ce que Juun J. appelle le Street tailoring. Tout comme le coréen, Julius propose également des vestes plus traditionnelles et des manteaux d’été à la coupe classique. Comme pour montrer son savoir-faire, ou donner une dimension artisanale (DIY)certaines de ces pièces classiques ont gardé uniquement la doublure et les pièces de montage intérieur (voir vidéo). Est-ce là encore, le résultat du chaos, qui aurait démonté ces vêtements ?
Julius sur le web
(1) du peintre suisse Hans Ruedi Giger, créateur du monstre Alien (voir ci-dessous). Comparer les reliefs des peintures de Giger avec les reliefs, sangles et autres plis de la collection de Julius.