Conférence | Textile intelligents

Conférence du 21 avril au sein des nouveaux locaux de la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin et de la Maison du Savoir-Faire et de la Création.
Intervenant: Pascal Denizart, DG du CETI (Centre Européen des textile Innovants)

Quelques points à retenir:

Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin et de la Maison du Savoir-Faire et de la Création

+ Sont des institutions qui ont pour vocation de valoriser le savoir-faire français auprès des fabricants, façonniers, des prestataires de services –brodeurs, plisseurs, imprimeur numérique, imprimeurs 3D et les fabricants de matières et composants — boutons, épaulettes, etc.—

Le CETI

+ Créé depuis deux ans
+ Le CETI à pour objectif d’être leader en Europe sur les textiles innovants
+ Le CETI collabore avec les entreprises et développe de nouveaux produits
+ Le CETI crée des innovations de “rupture” qui appartiennent au future “immédiat” et non au domaine du rêve
+ Le CETI délivre un message sur l’innovation qui sort des idées reçues

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Quelles innovations dans les prochaines collections?

+ Le textile est partout il n’est pas seulement lié à la personne quand on parle d’innovation. son lien avec la mode ou les autres domaines n’est que “sémantique”. Le tissu est toujours technique.
+ Nos nouveaux styles de vie, notre profil socio-style (travail, loisirs, connections…) impactent sur l’innovation
+ Penser textile innovant (textiles bio-sourcés, bio-composants, upcycling, recyclage…) c’est le faire dès le début de la conception de celui-ci.
+ Penser au composite textile, mélanger les structures (tissé et non-tissé)
+ Penser à intégrer la notion de “marché” c’est combiner innovation et invention.
+ Une des raisons de l’engouement pour l’innovation est sa capacité à générer de l’émotion (cf plus bas)
+ Un des axes de recherche principal est de revenir au cœur de la fibre (cf. par exemple les tissus à mémoire de forme)
+ Le cycle de vie est intégré à la conception
+ Les Polymères bio-sourcés
+ La recyclabilité avec l’idée de « montée en valeur » en intégrant dès la conception des matières nobles. Ne pas voir dans la recyclabilité uniquement la transformation future.
+ Il est possible aujourd’hui d’associer matières bio-sourcées et matières naturelles, on optimise par rapport à l’usage et au besoin.
+ Tout ceci avec en ligne de mire une idée du prix que le consommateur est prêt à payer

Smart textiles

+ Etre connecté en permanence influe sur le marché, il y aura des milliards d’objets connectés à l’horizon 2020
+ Il y a deux moyens de rendre le textile intelligent, soit elle vient du support lui-même (moyen terme), soit on lui confère une intelligence (court terme) via un device, c’est le wearable computer.

Service

+ Le textile connecté n’a de sens que s’il y a un service (ex: le diagnostic)
+ Potentiellement nous sommes capables de traiter de l’information en permanence et ce depuis 2008 (date de sortie de l’iPhone 3)
+ Dans un premier temps les applications seront limitées dans le domaine textile contrairement à la santé ou l’horlogerie.

La “Vraie Vie”

+ Le bonnet Archos à trouvé son marché à un prix de vente correct (65 €)
+ Ralph Lauren x OM Signal (ici)
+ Hexoskin Arctic (ici)
+ La technologie et le logiciel des objets connectés (ex: Bluetooth 4.0) ne cessent de se développer aux Etats-Unis
+ Le “diagnostic” rend le textile intelligent connecté à la vie réelle, c’est le service. Cependant il peut y avoir autre chose que le diagnostic, cf la raquette connectée de Babolat qui propose une expérience ludique. Plus que de mesurer ses performances quotidiennes, il s’agit de mesurer ses statistiques à celles de son joueur préféré, il s’agit d’un service de gaming.
+ Le jeu de demain sera immersif et la meilleure enveloppe (avatar) en est… le vêtement.
+ Dans la “vraie vie” l’Armée est aussi un domaine propice au développement des textiles connectés, cf Ohmatex
+ La mode aussi à des applications dans la “vraie vie”, cf. Cute Circuit (et ici)
+ Francesca Rosella, directrice artistique et Ryan Genz, PDG, sont des précurseurs, ils œuvrent avec leur marque Cute Circuit dans le textile connecté depuis 2004. Leur créations composées de taffetas de soie où sont intégrées des LED sont portées par Kathy Perry ou Bono. Ce vêtement événementiel va “descendre” dans la rue, un tee-shirt lumineux coûte aujourd’hui 200 € sur internet.
+ Le vêtement connecté ne transmet pas que de la lumière, mais aussi des émotions. A travers le logiciel il y a possibilité de faire réagir un autre objet.
+ La fibre de café, fibre en devenir, issue du marc de café, apporte du confort, de la chaleur, de la légèreté et de la tonicité.
+ Une veste qui serait composée en PVDF (Polyfluorure de vinylidène) permettrait de recharger un smartphone en une heure, grâce à ses capacités piezolélectriques (10 W/m2 de tissu).
+ Les expérimentations au cœur de la fibre sont l’avenir
+ Possibilité de graver le nom d’une marque sur la fibre
+ Des précautions sont à prendre concernant l’utilisation des nano-particules dans les cosméto-textiles. La France est très vigilante à ce sujet.
+ L’impression 3D est une innovation de rupture. Son principal enjeu sera de sortir de l’univers du composite (du plastique) pour aller vers le tissu.
+ L’impression 3D permet de travailler directement le volume en oubliant le patronage et la mise à plat, on est directement en 3D.
+ Pour la mode, l’impression 3D devra mettre au point les bons polymères, ceux qui ont la bonne souplesse.
+ Il n’y a pas d’antagonisme entre les pratiques traditionnelles et les nouvelles technologies (dentelles, lingerie et impression 3D)

+ Il faut considérer cette technologie comme un complément de gamme et pas seulement dans l’univers des “plasticiens” mais aussi dans celui des “textiliens”.
+ Iris Van Herpen, dont les créations vibrent et scintillent lorsqu’elles sont mises en mouvement investi beaucoup en R&D et fait beaucoup de recherche sur les nouvelles matières.
+ Evolution future, le partage d’émotions via le logiciel, soit faire réagir un autre objet (tissu) à distance en activant certains capteurs intégrés à la matière. L’exemple donné par Pascal Denizart est le suivant et n’est pas si farfelu: Je caresse mon tee-shirt au niveau de mon épaule, déclenchant ainsi les senseurs concentrés dans la fibre et fait ainsi réagir le tee-shirt connecté, “partageant une caresse” et situé à plusieurs kilomètres de ma localisation…

Addendum

+ A suivre, le foulard anti-pollution connecté de la marque WAIR

 

 

Mode, futur et formation

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Conférence du 10 Mars 2015 à L’ENSAD organisée par GEMODE (Groupe d’étude sur la Mode/CeaQ-Sorbonne)
Intervenante : Annick Jehanne – Consultante et fondatrice de HUBMODE

Quelques points à retenir de cette rencontre qui s’interroge sur la place que prennent les nouvelles technologies, la géopolitique et l’éducation dans la filière mode et luxe.

« INNOVATE OR DIE », LES GRANDES TENDANCES

Le développement du textile, les accessoires connectés 

Le textile connecté va apporter de nombreuses évolutions

Ringly : la bague connectée (GPS)
Cute Circuit, Francesca Rosella, directrice artistique et le PDG Ryan Genz sont dans le textile connecté depuis 2004

L’impression 3D

– Il y a un gros potentiel de développement notamment pour l’accessoire et la joaillerie
– En la matière, la référence est la créatrice néerlandaise Iris Van Herpen et sa mode en 3D

Territoires à explorer : « label conscience », mode équitable et durable (éthique, transparence, durabilité, authenticité et cohérence)

– Un « grand terrain de jeu « inexploité, alors qu’il y a beaucoup de sujets possibles autour de l’idée « comment peut-on changer le monde? »
– L’industrie de la mode n’est éthiquement pas « correcte » (textile chimique, teintures polluantes, etc…)
– Des nouveaux business models sont à inventer, incluant une part de « générosité », Il y a de nouvelles questions à se poser : « Qu’est-ce que je fais pour les autres? », « Quel est l’impact social de mes actions? »

Quelques rares MOOC existent pour se former à ces sujets

Big Data

Comment traite-on les informations (massives) sur ses clients et comment les utilise-t-on…

Interactive Fashion

La mode est maintenant instantanée. Il faut être prêt à réagir rapidement avec tout ce qui se passe, avoir l’esprit agile afin d’être hyper-réactif et malin.
Cependant il faut aussi prendre le temps de réfléchir, se replonger dans ses sources pour ne pas se laisser envahir.
Exemple de marque interactive : Le Slip français

Networking

Développement du networking, building partnerships, …
Co-branding, co-design, co-funding et cross boundaries (décloisonnement des expertises)

Fashion education

Constat :
– Les formations sont très chères
– Les formations sont très spécialisées
– Il y a en France un sérieux manque de formations, alors qu’il faudrait s’adapter tout le temps!
– Qui forme sur l’impression 3D (notamment pour les bijoux) et le vêtement connecté?
– Qui forme sur la Data?
– Quelles formations sur le Social Business? (en dehors de quelques MOOC)
– Quid de l’approche internationale? (chacun des élèves d’Annick Jehanne, issus de différentes cultures, doivent réaliser un exposé sur la façon dont on se marie dans leur pays)

Annick Jehanne donne l’exemple de la société Le Fab Shop qui fait de l’impression 3D en Bretagne. La société était désireuse d’ouvrir des points de vente mais n’à pas trouvé les personnes adéquates, car non formées pour présenter ces technologies. Annick Jehanne à réfléchit et créé avec eux une formation en 3 mois.

Initiatives intéressantes: incubateurs spécialisés dans la mode et divers

Manufacture New-York
Strawberry Earth Academy (Hollande), est une académie internationale rassemblant des professionnels expérimentés de la mode et du design. Les leaders des deux industries travailleront avec des instituts de recherche pour créer des innovations responsables qui pourront être fabriquées largement.
La Paillasse: Centre d’expérimentation à Paris, laboratoire communautaire pour les biotechnologies citoyennes
Le Tricodeur : quand le numérique et la maille se rencontrent
Atelier 42: l’école d’ingénieurs créée par Xavier Niel (PDG de Free)

Evénements

A Nantes, à l’initiative de Stéréolux, il y aura des workshop sur la mode en juin (à suivre)

Discussions

Il y a de plus en plus d’initiatives en région (Angers, Cholet, Lyon, etc…). L’idée étant de décloisonner et de faire se rencontrer les gens et les experts… Il faut mixer les courants, hybrider les disciplines (design/médiéval/mode/géopolitique…), favoriser la mise en réseau et l’utilisation de celui-ci

Résumé par Cécile Chevalier pour Le Modalogue

Collision de particules élémentaires

La mode n’a eu de cesse ces dernières années de créer des collaborations auxquelles on ne croit plus depuis belle lurette. Lanvin, Comme des Garçons ou Viktor & Rolf ne sont au final descendus dans la rue que l’espace de quelques heures…

Plutôt que de promouvoir une réelle mixité (mélange), ces collaborations bâties sur l’autel du marketing n’en sont que plus segmentantes. Elles ne mettent guère en avant quelque élan créatif que ce soit mais accentuent l’écart qui existe entre les créateurs de mode et les marques populaires, signifiant l’inaccessibilité des premières.  L’effet désiré s’en trouve inversé et l’on jette en pâture des ersatz de vêtements de luxe que le peuple s’empressera de s’arracher au sein du magasin devenu arène avant d’aller les revendre en ligne.

Pour demeurer sur le plan créatif c’est à une réelle collision des idées, des rencontres, des genres dont nous avons besoin. La mode à besoin d’une forme de perversité créative. Une collision venant de toutes parts, transversale et prenant tous les formes, assumant comme le souligne Marc Jacobs, ses volte-face, versatile. Transversale et versatile: TransVersatile comme le nom de ce blog. Collision génératrice de nouveautés et de partages en parfait accord avec notre époque qui via la révolution de la Culture Numérique à la possibilité de redécouvrir le sens du terme « collaboratif », voire  l’attitude épistémique ancrée en chacun de nous et qui se manifeste par le désir de mettre en commun nos connaissances.

Au regard d’une certaine actualité, c’est un évitement que nous avons. Fuite en avant, attitude de repli sur soi. A voir le style, les attitudes et le nom de certaines nouvelles marques de mode, il fleure un parfum de néo-réactionnisme dans les lookbooks. L’antithèse de la curiosité créatrice.

Le CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire, ex-Conseil européen pour la recherche nucléaire) est un laboratoire où se trouve depuis 2008 le LHC (Large Hadron Collider Grand Collisionneur de Hadrons), le plus puissant accélérateur de particules du monde. Au sein du centre de recherche existent des activités n’ayant pas uniquement un lien direct avec l’action des neutrinos, des antiprotons ou la matière noire… Pour preuve Sir Tim Berners-Lee y à inventé le World Wide Web au début des années 90.

« Particle physics and the arts are inextricably linked: both are ways to explore our existence – what it is to be human and our place in the universe. The two fields are natural creative partners for innovation, research and development in the 21st century. »

Depuis 2011, photographes, chorégraphes, musiciens, designers, &c sont sollicités, invités à visiter le Centre de recherche, voire à collaborer et y résider pendant 3 mois. Avec les scientifiques en place, les artistes prennent le temps de découvrir le monde de la physique des particules et échangent des idées qui vont nourrir leur travail. Le photographe Wolfgang Tillmans, la compositrice Cheryl Frances-Hoad ou la designer Iris Van Herpen sont parmi les artistes qui ont résidé.

Iris Van Herpen, Spring 2015, 3D printing and particle physics…

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Le programme initié par Ariane Koek et baptisé Arts@CERN manifeste que des domaines en apparence fort éloignés peuvent en se « collisionnant » comme les atomes au sein du LHC, générer des particules créatives insoupçonnées, que la peur est l’ennemie de l’innovation.

L’artiste ne doit pas craindre de provoquer et de se projeter dans des lieux inconnus pour faire bouger nos consciences.

Semaine de la mode | Iris van Herpen

Chers lecteurs,

Piet Mondrian, Li Edelkoort, Droog design, Viktor & Rolf… non la Hollande n’est pas que le pays des fromages et des tulipes…

Mélange des genres chez la créatrice néerlandaise Iris Van Herpen où Art et Mode ne font décidément qu’un. A la Cité de la Mode et du Design on découvre une mise en scène étonnante, qui fait crépiter d’excitation les heureux invités de ce qui promet d’être un show singulier, certes un euphémisme quand il s’agit d’Iris Van Herpen.

Trois mannequins emballés sous vide dans d’immenses pochettes plastiques, une installation réalisée avec l’artiste belge Lawrence Malstaf, laissent un brin perplexe. Inside et outside, vie et mort, entre position fœtale et congélation pre-mortem (en vue d’une cryogénisation?) on oscille entre malaise et enthousiasme, un constant va et vient émotionnel, essence du travail d’IVH. La créatrice (doit-on dire l’artiste?) par cette collaboration, nous invite dans cette présentation pré-défilé, à une réflexion sur le corps et son interaction avec son environnement.

interdisciplinarité

Les chaussures toujours réalisées en collaboration avec United Nude sont l’expression parfaite de cette interaction vêtement/corps, ou quand la forme vient modifier le comportement, le mouvement.

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Iris Van Herpen n’envisage pas son travail sans collaboration avec des créateurs venus d’autres horizons, ce qui n’est pas monnaie courante dans la mode. Architecture (les robes en 3D sont issues d’uen collaboration avec l’architecte australienne Julia Koerner), science, technologie ou design industriel, l’Homme est toujours au centre de ces disciplines, il en va de même, pour un designer de mode.

Elle pratique l’interdisciplinarité au-delà des « classiques » imprimés réalisés par un artiste pour une collection… Les choix et les collaborations artistiques d’IVH n’ont pas de visées commerciales préméditées.

flou 2.0 et tailleur 2.0

La collection, pour ceux qui en seraient restés aux vêtements sculptures, est saison après saison de plus en portable. Il y a de nouvelles fluidités et proportions. La technologie évoluant, l’impression 3D permet de réaliser des vêtements de plus plus souples commente la créatrice. Robes, jupes (le flou), vestes (tailleur) et pantalons côtoient les robes-sculptures issues de son imaginaire.

À la sortie du défilé, il y a inévitablement quelques piques de ci de là: « ce n’est pas un défilé de mode, il n’y a pas d’accessoires, pas de sacs » entend-on. Et l’envie de répondre que dans cette fashion week marathon, des shows comme celui-ci sont aussi de véritables ballons d’oxygène, abolissant les frontières et permettant d’étendre le champ d’attention sur la discipline. Rick Owens, autre décloisonneur des diktats, Felipe Oliveira Baptista, Michèle Lamy et Jean Jacques Picart (ci-dessous) ne s’y sont pas trompés.

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artisanat 2.0

Autre versant important du travail d’IVH est le rapport intime qu’entretiennent artisanat et technologie, cela va d’une robe élaborée entièrement à la main (2 à 3 mois de travail) jusqu’à  un modèle confectionné par une imprimante 3D (pouvant nécessiter 8 mois de travail). Pour l’hiver 2014, plusieurs modèles de la collection (ci-dessous) montrent des broderies originales faites de grosses perles intriquées dans des fibres.

Iris Van Herpen est une de rares créatrices à mettre en avant de manière aussi poussée, l’inclusion de la technologie dans la mode ou la naissance d’un artisanat 2.0 en quelque sorte. Une vision de la mode de demain où l’on imprimera chez soi des vêtements téléchargés sur le réseau.

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Oui, c’est bien Hannelore Knuts qui s’est faite emballée…

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Pour continuer la lecture:
+ Iris Van Herpen Explains Her Plastic Costumes for the New York City Ballet (ici)

3D Fashion, a new ‘savoir-faire’?

 

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Dear readers,

I am a subscriber of Wired magazine for years now, in october 2012, they launch an issue with a 3D printer on the cover. This issue tell us more than technique: 3D printer were a few months to become the next christmas gift (and not only for geek). That’s mean that 3D printing is gonna go mainstream…

Accessory makers already have a perfect field of expression. Look at these shoes non-workable whitout 3D techniques.

Marieka Ratsma-Kostika Spaho.


‘Morphogenesis’ 3D printed shoe by dutch designer Pauline Van Dongen

‘Strvct’ 3D printed shoe by Continuum, $900, here

3D printers is the next big thing for creatives, just look at Iris Van Herpen « Hybrid Holism » striking looks made with belgian-based atelier MGX by Materialise. The possibilities of creation seems to be infinite as you avoid some technicals difficulties due to seams and joining.

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Iris Van Herpen, « Hybrid Holism » collection AW 2012/2013, read a review here

Technologies evolves quickly and actually 3D printers can create object containing different materials. Application fields seems endless (living cells, fooding, etc.)

Some people thinks that 3D printing is much more revolutionary than internet, I am not that far from their point of view. But as with internet, are we gonna create an other virtual world sometimes too far from certain realities and production system? Actually most of the shoes design are not really wearable, the materials are too weak, but things are going fast.

Design it, print it, sell it !

Internet help democratizes the information, today it’s a 5 mn process to launch a blog a talk about anything you want. Will 3D printing help the democratization of little productions? In a few years « we will be able » to print iPhone cases, kitchenware, bangles or with a giant 3D printer, our house!

Also, fashion design schools will find a tool to help their students at creating and exploring new designs.

A new « savoir-faire » for luxury businesses?

Does 3D printing a next field for luxury brands, helping them create made to measure and exclusive furnitures using luxury materials?

E-artcrafting, a new kind of artcrafting and ‘savoir-faire’ is about to be created. As giant 3D printers are a subject of thinking by certains companies, imagine a luxury yacht with very exclusive (and crazy) design for very wealthy people…

« Your imagination is the limit ».

Also check, Nicolas Theil 3D-printed glasses here

Iris Van Herpen, Yiqing Yin | Créatrices hybrides

Iris Van Herpen et Yiqing Yin ont créés des shows impressionnants lors de la dernière semaine de la couture. Entre spectacle, futurisme, prouesse technique et art.

Quelle place occupe le corps chez ces créatrices? Simple support ou véritable medium? Comment se positionnent-elles entre le métier de designer et d’artiste? Comment cohabitent savoir-faire artisanal et nouvelles technologies auxquelles elles font appel pour réaliser certains de leur modèles? Quelles sont les nouvelles approches du volume?

Parallèles

Suivant toutes les deux les courbes du corps: poitrine, taille, hanches et cuisses, la robe squelette d’Iris Van Herpen et la forme de l’empiècement de la robe de Yiqing Yin.


Iris Van Herpen, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Yiqing Yin, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012

Rapprochement entre la splash-water dress d’Iris Van Herpen et la robe fluide, tel un liquide, de Yiqing Yin.


Iris Van Herpen, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Yiqing Yin, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012

Découpages, lacets et bandelettes…


Iris Van Herpen, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Iris Van Herpen, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012

Ci-dessus, les tenues sculptées faites de bandelettes d’Iris Van Herpen me rappellent le travail de papiers découpés de l’artiste Georgia Boyd-Russell (ci-dessous)…


Georgia Boyd Russel, Slick 2009


Iris Van Herpen, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Iris Van Herpen, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Iris Van Herpen, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Iris Van Herpen, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Yiqing Yin, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012

Jumpsuit moulant en lacets chez Iris et robe bandelette de Yiqing Yin.

Chez Yiqing Yin, qui avait déjà  fait sensation lors du Festival d’Hyères 2010, sans pour autant remporter de prix, la dimension artistique est peut-être moins revendiquée. Cependant on retrouve cette envie quasi-obsessionnelle de travail sur la matière. Bandelettes et lacets chez l’une, plissés très serrés chez l’autre, un travail de sculpture minutieuse.

Sur les corps on peut voir des faisceaux qui cisèlent finement la structure de la robe en cercles concentriques, des envies de fractales, des plissés tectoniques ou encore des excroissances minérales.


Yiqing Yin, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Yiqing Yin, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Yiqing Yin, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012


Yiqing Yin, Haute-Couture, Fall-Winter 2011-2012

La femme d’Iris Van Herpen, véritable mutante, femme hybride arty-mode ou celle de Yinqing Yin n’en reste pas moins très féminine. Pour ces créatrices, chaque vêtement à un sens profond, semble porter avec elle tout un univers. L’effet matière rendu par la modélisation 3D, les plissés ou le laçage revêt une dimension très importante dans ces créations leur conférant une dimension extra-portable indéniable.

Pour illustrer cette hybridité art et mode, on peut, jusqu’au 14 novembre, en profiter pour sauter dans le Thalys et se rendre chez Sien, superbe boutique d’Anvers pour y découvrir à la fois une exposition de pièces d’archives d’Iris Van Herpen ainsi qu’une sélection de sa nouvelle collection.


Sien, Nationalestraat 91


Un portant réunissant les créations d’Iris Van Herpen et de Sandra Backlund,  autre créatrice, spécialiste de la maille et qui navigue elle aussi à la frontière entre art et mode.