PFW | Alexis Mabille

Hotel Meurice, Paris

L’homme précieux

Les silhouettes d’Alexis Mabille confèrent à la tenue masculine une forme de préciosité. Un raffinement qu’il se plaît à décliner autant chez l’homme que chez la femme depuis ses débuts.

Broderies et guipures, dentelles et organza, volants et matelassés, jabots et nœuds ornent les vêtements de la collection proposée pour l’hiver 2012. Les modèles présentés ne semblent à aucun moment « too much », trop efféminés ou trop caricaturaux, même les chemises à basques en dentelles portés sur des pantalons sarouel(!)

Bel équilibre qu’Alexis Mabille réalise en oscillant subtilement de la cour d’Henri VIII aux bikers d’Easy Rider. Preuve en est, ci-dessous, cette chemise brodée qui côtoie une veste en cuir (elle même-finement ciselée).

alexis-mabille-aw2012-8nb
© Alexis Mabille

Alexis Mabille crée pour un homme vivant sans conflits intérieurs dans notre époque transitoire. Un homme à la fois raffiné, rebelle et hors-la loi, qui assume toutes ses facettes.

Entre baroque et rock’n’roll on le verrai bien prendre place dans un grand opéra rock façon Orange Mécanique, non pour la violence mais pour le caractère esthétique de la figure du outlaw présentée dans l’œuvre de Stanley Kubrick.

Profils singuliers

Un tee-shirt dont le devant est retravaillé avec de la dentelle révèle le torse, un pantalon sarouel très fluide, très urban et tatouage sur le bras, Alexis Mabille crée la silhouette audacieuse d’un bad boy chic.

 

ANDAM | The best is yet to come

Il y a quelques jours le jury de l’ANDAM décernait, dans les salons du Ministère de la Culture, son prix à Anthony Vaccarello et celui des premières collections à Yiqing Yin, deux talents très prometteurs et tous deux ex-participants (lauréat pour Anthony) du festival de la mode d’Hyères.


Anthony Vaccarello, lauréat 2011


Yiqing Yin et son modèle

La relève est belle, la relève est bien là. Autour de ces lauréats c’est toute une nouvelle génération, plus ou moins confirmée et chacune avec son style bien particulier qui se profile à l’horizon. Il s’agit de Julien Fournié, Alexandre Vauthier, Anne-Valérie-Hash ou Maxime Simoens pour ne parler que des français défilant à Paris.

Qui se souvient d’Antonio Berardi, d’Owen Gaster ou Julian Mc Donald? Le génial Alexander McQueen à mis fin à ses jours il y a un peu plus d’un an et « l’affaire Galliano » à définitivement scellé la route de cette génération des talentueux designers apparue au milieu des années 90. Ces trois derniers créateurs dansèrent une valse un brin chaotique, c’est ainsi que l’on pouvait le percevoir à l’époque, autour des maisons Givenchy et Dior, changeant de place, l’un remplaçant l’autre et vice et versa.

Ces talentueux designers « mercenaires-malgré-eux », sont remplacés après les années fin de siècle, le bling-bling et la crise, par une génération plus discrète, low-profile. Un ensemble qui semble décidé à œuvrer pour leur propre compte, défendant leur nom et leur maison de couture naissante, n’ayant pas le désir immédiat de travailler pour une autre marque.

Ils croient en leur bonne étoile et font fi du discours ambiant prétendant qu’il est impossible de se frayer un chemin au milieu des marques mastodontes, ils vont ainsi dans le sens de ce que M. Ralph Toledano professait en concluant son intervention.

« Il y a toujours de la place, quelque soit la force des autres marques présentes sur le marché, mais pour cela il faut réunir trois conditions: du talent, du travail et conserver l’humilité. »


Jeune garde belge, Alexandra Verschueren


M. Pierre Bergé