ANDAM | The best is yet to come

Il y a quelques jours le jury de l’ANDAM décernait, dans les salons du Ministère de la Culture, son prix à Anthony Vaccarello et celui des premières collections à Yiqing Yin, deux talents très prometteurs et tous deux ex-participants (lauréat pour Anthony) du festival de la mode d’Hyères.


Anthony Vaccarello, lauréat 2011


Yiqing Yin et son modèle

La relève est belle, la relève est bien là. Autour de ces lauréats c’est toute une nouvelle génération, plus ou moins confirmée et chacune avec son style bien particulier qui se profile à l’horizon. Il s’agit de Julien Fournié, Alexandre Vauthier, Anne-Valérie-Hash ou Maxime Simoens pour ne parler que des français défilant à Paris.

Qui se souvient d’Antonio Berardi, d’Owen Gaster ou Julian Mc Donald? Le génial Alexander McQueen à mis fin à ses jours il y a un peu plus d’un an et « l’affaire Galliano » à définitivement scellé la route de cette génération des talentueux designers apparue au milieu des années 90. Ces trois derniers créateurs dansèrent une valse un brin chaotique, c’est ainsi que l’on pouvait le percevoir à l’époque, autour des maisons Givenchy et Dior, changeant de place, l’un remplaçant l’autre et vice et versa.

Ces talentueux designers « mercenaires-malgré-eux », sont remplacés après les années fin de siècle, le bling-bling et la crise, par une génération plus discrète, low-profile. Un ensemble qui semble décidé à œuvrer pour leur propre compte, défendant leur nom et leur maison de couture naissante, n’ayant pas le désir immédiat de travailler pour une autre marque.

Ils croient en leur bonne étoile et font fi du discours ambiant prétendant qu’il est impossible de se frayer un chemin au milieu des marques mastodontes, ils vont ainsi dans le sens de ce que M. Ralph Toledano professait en concluant son intervention.

« Il y a toujours de la place, quelque soit la force des autres marques présentes sur le marché, mais pour cela il faut réunir trois conditions: du talent, du travail et conserver l’humilité. »


Jeune garde belge, Alexandra Verschueren


M. Pierre Bergé


La mode est une industrie… de la création

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Dans les couloirs de l’Ecole de la Chambre Syndicale de la couture parisienne

Fait rare, politiques et créateurs de mode ensembles avant hier soir au cocktail d’inauguration des nouveaux locaux de l’Ecole de la Chambre Syndicale de Paris, dirigée par François Broca.

Comme l’a justement rappelé alors, le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, Eric Besson, la mode est une industrie.

Il a cent fois raison et n’avait nul besoin de se comparer, alors, à un ancien et so populaire ministre de la Culture(1) pour justifier ses dires… La mode est bel et bien une industrie… de la création.

Tout créatif que l’on soit, il faudra à un moment ou à un autre savoir développer un autre talent, celui de savoir « composer » avec les impératifs industriels(2). Les « mésaventures » de Christian Lacroix ou les derniers événements au sein des maisons Dior ou Balmain montrent combien ces impératifs sont importants. Souvent le créateur tout génial soit-il n’est qu’un fétu de paille qui peut-être broyé sans égards, quand il ne s’en charge pas lui-même…

Mode et industrie

On oppose souvent le créateur à l’industriel ou au financier, comme deux mondes qui ne serait pas compatibles. Un créatif obsédé par des objectifs industriels est suspect, un industriel trop créatif n’est pas sérieux…

Il faut donc trouver le binôme gagnant, la configuration idéale, comme Christian Dior et Marcel Boussac le furent en leur temps…

Mode, industrie et politique

On est loin d’imaginer que l’affaire Hermès-LVMH déjà  si complexe, l’est encore plus (quand politique, finances et maisons de luxe font bon ménage). La maison Hermès, dont la gestion est toujours familiale, est une des rares maisons à avoir traversé la crise sans « trop » de remous. La crise n’affectant ni la création, l’audace ou les résultats financiers. Le sellier de luxe, cible convoitée, détiendrait-il la bonne formule?

Que penser de la dernière déclaration de M. Arnault au New York Times: « Arrêter la vente de produits Hermès dans les duty-free des aéroports, supprimer les soldes et recruter des employés plus jeunes »? L’homme d’affaire donne des conseils stratégiques, qui semblent forts justes, mais on pourrait aussi se demander pourquoi changer une formule qui marche?

Avant hier soir, donc, on pouvait croiser outre les nouveaux élèves, plusieurs générations de créateurs ayant fait leurs armes à l’ECSP (ou ailleurs) Martine Sitbon, Julien Fournié, Anne Valérie Hash, Maxime Simoens, Yiqing Yin, Adeline André…

On souhaite à tous ces créateurs d’être soutenus, d’une manière ou d’une autre, que se soit dans leur reprise d’activité, la continuation ou le démarrage de celle-ci.


Anne-Valérie Hash x Maxime Simoens


Yiqing Yin x Tomek Kolarski


Jean-Claude Jitrois x Sarah Marshall


M. Toledano et Martine Sitbon


Spéciale dédicace à M. Didier Grumbach, président de la Fédération française de la couture


Spéciale dédicace à M. Sidney Toledano, membre du comité de direction de la Chambre syndicale de la haute couture

A lire le parcours de Didier Grumbach, industriel et fils de confectionneur qui crée en 1971 Créateurs & Industriels, une plateforme de rencontres entre créateurs et industriels

Mise-à-jour: Lire cet article issu des Echos sur un désengagement possible d’Hermès de la maison Jean-Paul Gaultier.

 


(1) remember Charles Maurice de Talleyrand « Quand je m’examine, je m’inquiète. Quand je me compare, je me rassure ».

(2) remember le Diable s’habille en Prada (relire la note (1) au pied de ce billet)

 

Gang of four | Maxime Simoens

Chers lecteurs,

Pour l’été 2011, la Fédération Française de la Couture avait inscrit trois nouveaux entrants à son calendrier, trois frenchies au style bien marqué, au parcours passionnant, trois frenchies à suivre. Ajoutés à Quentin Véron, voici quatre shows, un gang of four composé de quatre garçons dans le vent, censés donner un peu de vavavoum à notre chère dame Couture

A la rigidité apparente et compliquée de la jupe répond la fluidité d’un chemisier: Maxime Simoens, l’équilibriste.


Epaules enveloppées et maintenues pour mieux « offrir » la poitrine (mais pas trop), bustier ajusté et hanches ouvertes. Un modèle « très Simoens », entre rigueur, austérité et sensualité. Tout est question d’équilibre.

On aime aime ses silhouettes de jeunes filles, vêtements ajustés, courts, dynamiques et pleins d’élan. On est guère étonné d’entendre que le créateur cite deux films de Sofia Coppola, Virgin Suicides (pour la pré-collection présentée chez Maria-Luisa la saison précédente) et Marie-Antoinette (pour cette collection Couture). Ces tenues iraient à merveilles aux jeunes héroïnes un brin « décalées » dans leur tête, de la réalisatrice.

Que d’évolution depuis le Festival d’Hyères! Sans parler de l’exposition médiatique dûe à l’aventure Gossip Girl, le jeune prodige à un parcours fulgurant, qui ne néglige ni la création, ni les objectifs commerciaux, adaptant sa collection au marché. Jean-Charles de Castelbajac dit de Maxime Simoens, qu’il est « un entrepreneur »…

Dans cette collection on retrouve les basiques de Maxime, les formes géométriques, les découpes en forme de croix (voir dans la vidéo ci-dessous), mais aussi des imprimés or, des lamés(?) et des broderies qui saura séduire aussi une clientèle moyen-orientale, nous confirmera Valentina la nouvelle responsable commerciale.

Ci-dessous, Matière sur matière et ton sur ton pour ses broderies fleurs

Ci-dessous, le retour des robes « mille-feuilles », vues pour la première fois au Festival de la Mode d’Hyères en 2009, un classique désormais.


Le front row composé des actrices-copines Judith Godrèche, Julie Depardieu et Mélanie Laurent en dit long sur l’engouement que suscite le jeune homme. Reste à voir comment le jeune créateur va gérer son statut de nouveau Yves Saint Laurent comme certains aiment déjà à le comparer…

Ci-dessous, jeux d’incrustations et de transparence (on en a vu beaucoup chez Alexandre Vauthier)

Ci-dessous, « Filles enchaînées », les deux superbes robes du final

Un défilé Couture « non-conventionnel », « jeune » comme le souhaitait Maxime Simoens, avec Lilly Wood and the Prick en live et un lieu, l’espace Commines, non-pompeux.

Going underground

During men’s fashion week in Paris, Stealthprojekt and Scoute took over Galerie Eof on a heat-struck sunday night. The showroom of japanese labels The Viridi-Anne, Devoa and Nude served as the haven for friends and associated looking to get away from the fashion week frenzy. Scoute presented a small installation featuring some highlight stories from the past couple of years, while visitors got a peek at the upcoming SS11 collection from the labels.

Une vidéo pour partager avec vous l’univers underground créé au sein de la galerie eof, bunker cyber-steampunk transformé en showroom d’un soir. On y trouve présenté, entre autres, le créateur japonais Julius et on a pu croiser Maxime Simoens, dont le style est aux antipodes de celui des créateurs présenté ce soir là, très ouvert d’esprit donc.

Une anti-party ou l’on pouvait « feel free to bring along friends but kindly leave the vampiric fashion-victim horde at home !! »

Ambiance…

FIMPH 2010 | impressions (back to basics)

Cette année, les organisateurs ont eu la bonne idée cette année d’installer les stylistes à l’intérieur de la villa, chacun occupant une pièce qu’il pouvait aménager à sa guise et ainsi nous faire entrer dans son univers de manière plus complète. Du point de vue esthétique, la collection d’Alexandra Verschueren (grand prix du jury), se situe aux antipodes des créations de la syliste mongole Tsolmandakh Munkhuu (prix du public).

Le vêtement créé par ses soins ou empruntés à sa mère pour être recopiés ont des lignes pures, complexifié ensuite par un impressionnant travail de pliage/repassage/découpage pour un rendu origami. Des vêtements « basic on the outside » comme le dit la créatrice mais qui révèlent leur « trésor » une fois ouvert. Appliquant ainsi, ce vieux principe cher au luxe « aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur ». Alexandra Verschueren Manteau d’Alexandra Verschueren Chemise-origami, d’Alexandra Verschueren

Chemise-origami imprimée « traces de feutre », d’Alexandra Verschueren

Tsolmandakh Munkhuu

J’ai aimé les accessoires de Tsolmandakh Munkhuu et j’ai été impressionné par ses effets matières. Ses vêtements inspirés des moines bouddhistes sont denses, s’inspirant des filtres à air de voitures (!) pour certaines pièces, voire de pièces de plomberie, l’ensemble flirte avec un style gothico-baroque qui a fait l’unanimité parmi le public du festival.

Les sources d’inspirations (filtre à air de voiture, bielle…), les cahiers de recherches et les effets de matières réalisés par la styliste Tsolmandakh Munkhuu

Jasper Sinchai Chadprajong

Des dizaines de mètres de tissus nécessaires pour réaliser une parementure plissée chez la styliste mongol aux deux semaines nécessaires pour réaliser une chemise-origami chez la styliste belge, les lauréates se rejoignent dans ce travail d’une minutie extrême. « Coup de cœur » fut pour le jeune styliste anglais Jasper Sinchai Chadprajong.

Ses histoires sur le temps de l’amour, son humour et son univers tout en illusion (il a réalisé des trompe l’œil en denim et en maille assez bluffants) m’ont interpellé. Bien maitrisés l’humour, la dérision, l’illusion sont à même d’apporter un souffle nouveau à toute démarche créative. Je n’ai pas ressenti le même passion pour ses vêtements, entre l’idée et la réalisation quelque chose s’est perdu en chemin.

Nada Van Dalen

Autre collection sur le temps chez la danoise Nada Van Dalen. Elle retranscrit en vêtement une année difficile qu’elle à passé à Berlin. Un style très DIY, très punk et very angry. Ruban adhésif de bricolage (pour panser les blessures…) et coton se côtoient. Certains vêtements et accessoires sont « bariolés » par des traces de feutres. Collection et installation assez impactante mais somme toute assez anecdotique…

Yiqing Yin

J’ai aimé le travail réalisé par Yiqing Yin, son installation très « art moderne » et les volumes anatomiques de ses vêtements littéralement moulés sur le corps ont beaucoup ému, en laissant aussi une impression de déjà-vu? Résumé en vidéo ci-dessous (featuring un cours d’origami par la lauréate)

Beaucoup de tissus bouleversés à la main (chez Yiqing Yin, Alexandra Verschueren, Tsolmandakh Munkhuu), des imprimés régressifs et bruts fait de traces de feutre et de crayon (chez Alexandra Verschueren, Nada Van Dalen), des références « ethniques » (l’Afrique, la Mongolie, l’Inde) et des rencontres de cultures (Madame Grès en Afrique chez Nora Berger et Kathrin Lugbauer ou encore l’Europe Centrale qui rencontre l’Espagne chez Isabel Mastache Martinez), l’utilisation du Tylvek (le « tissu papier ») chez deux créateurs.

Tout cela donne l’impression que ces créations prônent un retour à un certain essentiel (« basic » comme le dit la lauréate), voire roots (ce qui n’exclu en rien des rendus sophistiqués). En accord avec l’installation très nature de Jean-Paul Lespagnard.

« Dig on for victory », installation de Jean-Paul Lespagnard et Ethan Hayes-Chute Le plus important et la leçon que l’on peut tirer des propos de Dries Van Noten.

Il explique que le choix du jury se porte avant tout sur le potentiel d’un créateur, sa capacité (supposée) à concevoir plus tard des collections originales et non sur l’effet immédiat  et éphémère que celui-ci pourrait provoquer lors d’une manifestation comme celle-ci. De la projection, de l’anticipation, le recherche d’une vision, une attitude raisonnée, bref beaucoup de sagesse. On en attendait pas moins du président de ce jury.

Festival International de la mode d’Hyères 2009

Le plus difficile lors d’un festival comme celui d’Hyères est de savoir faire la part des choses, différencier les créations coup de cœur des créations qui augurent d’un réel potentiel.

L’an dernier Jean-Paul Lespagnard et Matthew Cunnington se trouvaient aux antipodes l’un de l’autre stylistiquement parlant, mais tous les deux jouissaient d’une certaine crédibilité.

Cette année, je suis un peu passé à côté des choses; n’ayant pas pu assister à la première journée du festival, je n’ai pas pu prendre le temps d’apprécier l’ensemble des collections et des expositions. Dimanche j’en étais encore à mes coups de cœur et ne portais qu’une légère attention au buzz autour du duo letton, futur lauréat de l’édition 2009.

De mes échanges avec les différents designers et photographes, voici ce que j’ai retenu/aimé/détesté de ce week-end pluvieux mais toujours passionnant :

J’ai noté

qu’une grande partie des créations présentées cette année étaient finement « ciselées », beaucoup de plissés, de découpes et d’empiècements…

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Création Maxime Simoens, sur le thème du kaléidoscope, multiples découpes et bas de robe mille-feuille.

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Création Thomas Trautwein, « Bandit Couture » : gilet à empiècements multiples, fermeture Perfecto et aux épaules plissées

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Plissés réguliers sur le devant de cette robe « chic et choc », création des lauréats Marite Mastina & Rolands Peterkops

J’ai été étonné

car la moitié des designers sélectionnés se réclament de la Sainte Trilogie « arty-fashion » : Martin Margiela/Rei Kawakubo/Hussein Chalayan, voire des trois à la fois. Une tendance qui m’a fait leur demander naïvement s’ils se considéraient plutôt comme des fashion designer ou des artistes. Bien entendu leur réponse fut unanime: la finalité est de créer des vêtements destinés à être portés (wearable)…

La créatrice la plus emblématique de cette tendance est Melody Deldjou Fard dont le thème explore les transformations corporelles résultant de notre interaction avec les technologies, ses vêtements (sauf un) défilent sur des mannequins de chiffons portés par des mannequins de chair…

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Création Melody Deldjou Fard
Ci dessous deux extraits très courts d’un entretien avec Melody et Anémone Skjoldager lorsque je pose ma « question-piège » (éclats de rire inside) :
[mp3]http://www.lemodalogue.fr/audio/fimh2009-fashion designer vs artist.aif.mp3[/mp3]

J’ai été charmé

par la démarche créative de Steffie Christiaens qui a réalisé sa collection en photographiant des vêtements basiques soumis à l’influence du vent. Ces instants « saisis » font apparaître des formes inédites à partir desquelles elle crée le vêtement. Idem pour les créations d’Anémone Skjoldager qui construit ses vêtements à partir des projections qu’elle réalise sur des acrobates vêtus de blanc; le motif crée le patronnage, générant des formes inattendues. Des démarches proches où photo et vidéo, manipulées par le créateur, sont à la racine du processus créatif.

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Création d’Anémone Skjoldager, bichromie géométrique, sous influence Op Art

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Création de Steffie Christiaens, qui rappelle les réalisations de Rei Kawakubo pour Merce Cunnigham

J’ai aimé les propos

de Camille Vivier sur la fascination qu’exerce l’art contemporain sur les stylistes de mode et la mode sur les artistes contemporains.

Je suis passé à côté

des hermétiques vidéos de Camille Vivier (ci-dessous Boojie Girl, par A Shaded View)

Je me suis effacé

comme les mannequins de Thomas Trautwein, Melody Deldjou Fard et Marite Mastina & Rolands Peterkops.

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Bandit romantique sans visage (très margielesque)

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N’est pas le mannequin qui croit chez Melody Deldjou Fard, le mannequin « sans vie » vole la vedette.

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Coiffure oversize pour détective incognito chez Marite Mastina & Rolands Peterkops

J’ai aimé

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cette veste (bien que j’aurais préféré une manche gauche classique) de Thomas Trautwein, dont j’étais persuadé qu’il allait remporter le grand prix du jury.

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cette robe faite de bandelettes de cuir de Steffie Christiaens

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ce manteau d’Harald Lunde Helgesen lauréat du prix Crystallized-Swarovski Elements

Dans un prochain billet je vous montrerai les modèles des lauréats ainsi que les nouvelles collections des gagnants de l’édition 2008, et vous parlerai de mon coup de cœur pour la photographe mexicaine Alejandra Laviada.740