ON A VU ÇA | GALERIE AGNES B. VERNISSAGE MARIPOLARAMA

PARIS CE JOUR,

À LA GALERIE DU JOUR D’AGNÈS B SONT RASSEMBLÉS JUSQU’AU 6 MAI UNE SÉRIE DE POLAROÏD DE MARIPOL. PHOTOGRAPHE ET STYLISTE, ELLE À SU CAPTER L’ATMOSPHÈRE DE L’UNDERGROUND NEW-YORKAISE DES ANNÉES 80 AVEC SON FIDÈLE SX70. ON Y CROISE DONC BASQUIAT, MADONNA, BLONDIE, WARHOL, KEITH HARING  OU GRACE JONES, SOIT UNE BONNE PARTIE DE LA SCÈNE ARTISTIQUE DE CETTE ÉPOQUE.

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Voilà qui donne envie de revoir Downtown 81

Beverly Grant

Beverly Grant (1936-1990) fut une actrice et réalisatrice de films controversés et underground. En 1964 elle posa pour les fameux screen tests d’Andy Warhol.

16 mm, noir et blanc, muet, 4 mn à 16 images par seconde
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Ci-dessous « Flaming Creatures » création de Smith Jack (1963) considérée par certains critiques comme une œuvre d’art cinématographique où Beverly Grant fera une brève apparition.

New Wave, Nouvelles Vagues

La Nouvelle Vague c’est Godard, Truffaut… Bernadette Lafont (RIP).

Nouvelles Vagues s’inspire de cette époque du cinéma français pour titrer une immense exposition qui se tient principalement au Palais de Tokyo et se diffuse dans toute la ville de Paris, jusqu’au 9 septembre. Au menu 21 commissaires d’expositions ont sélectionnés des centaines d’œuvres, éclectisme et richesse des propositions sont au menu.

Au fil de cette monstration naît une réflexion sur le métier de « curateur » (« celui qui prend soin » en français) dont on parle tant aujourd’hui. Le curateur est multidisciplinaire, transversal. C’est une nouvelle génération qui emmène avec elle une nouvelle façon d’appréhender l’art. Le curateur « met en scène » une exposition, il est story-teller, raconte une histoire autour d’un thème ou d’un artiste.

On est tenté de rapprocher le terme de « curateur » de celui de « sélecteur » (cool-hunter) employé depuis une dizaine d’années par les spécialistes de la mode et de tout ce qui touche de près ou de loin au lifestyle? Sarah de chez Colette n’est-elle pas « curatrice » d’objets certes « de consommation » mais qui sont souvent produits en édition limité? Andy Warhol disait bien « Quand on y songe les grands magasins sont un peu comme des musées. »

Pour compléter: Lire l’article passionnant d’Emmanuelle Lequeux, « Curateur, le plus jeune métier du monde ».

Ci-dessous: Ricardo Brey, Wing Beats, 2006, curateur Jesse McKee (Canada)

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Emilie Pitoiset dont les réalisations et la démarche rappellent celles du collectif berlinois Bless. Ici l’objet (le vêtement) est dans un entre-deux temporel, passant du rang d’objet à celui d’objet ritualisé (objet d’art).

Ci-dessous: Emilie Pitoiset, The story teller, 2013, curatrice Sinziana Ravini (Suède)

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Ci-dessous: Emilie Pitoiset, La Doublure, 2013, curatrice Sinziana Ravini (Suède)

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Ci-dessous: Emilie Pitoiset, Les indiscrets, 2013, curatrice Sinziana Ravini (Suède)

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Au sein du Palais de Tokyo, les passages entre les différents lieux d’expositions sont laissés à l’état brut.

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Un dessin représentant le Palais de Tokyo, méticuleusement gratté par l’artiste Leyla Cárdenas. Œuvre éphémère, où le mur support de la création, révèle ses secrets et son histoire avant d’être nettoyé et recouvert par la peinture blanche, prêt à recevoir les nouveaux accrochages.

Ci-dessous: Leyla Cárdenas, Removido, 2013, curatrice Anca Rujoiu (Roumanie)

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L’installation « Going away » réalisée par les étudiants de la Columbia University’s Graduate School of Architecture et avec le concours de Phillip Anzalone (directeur du LABS) et de Michel Serratrice (architecte) étudie les frontières entre art plastique et architecture et notre rapport à l’espace.

Les étudiants de la Columbia University’s Graduate School of Architecture (Arkadiusz Piegdon – Claire Kao – Da vi Weber – Diego Rodriguez – Harry Byron – Jaclyn Jung – Jim Stoddart – Mondrian Hsieh – Sissily Harrell – Taylor Miller – Tianhui Shen – Vahe Markosian) avec l’artiste Tomas Saraceno, « Going away », 2013

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Véritable nœud gordien, les hybridations « synaptiques » urbaines et végétales de l’artiste brésilien Henrique Oliveira (ci-dessous). Tout comme chez Leyla Cárdenas (plus haut), la structure du bâtiment fait corps avec l’œuvre et semble ouvrir une troisième voie d’interprétation.

Ci-dessous: Henrique Oliveira, Baitogogo, curateur Marc Bembekoff (France)

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Ci-dessous: Henrique Oliveira, Baitogogo, curateur Marc Bembekoff (France)

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Liberty enlightening fashion !

Bernhard Willhelm, Autumn-Winter 2010-2011

Si j’avais eu 17 ans en 1975, me serais-je baladé en perfecto clouté et crête punk au 430 King’s Road a Chelsea?

Cette statue de la liberté portant une baguette de pain en guise de flamme est signée Bernhard Willehlm… Liberté sur fond rouge, elle porte boubou bigarré, crête punk faite de baguettes, rouge à lèvres sombre et rimmel qui dégouline. Un symbole détourné et mis au goût du jour comme La Marseillaise reggae de Serge Gainsbourg le fût en son temps.

Il fut un temps où Jeremy Scott (autre designer iconoclaste) fréquentait assidument Karl Lagerfeld, maître de la maison Chanel. Le DIY et le Luxe, deux univers apparemment si éloignés peuvent se rencontrer. On peut se rememorer la rencontre au début des années 80, entre Jean-Michel Basquiat le graff’artiste de rue et Andy Warhol le peintre socialite pop.

La mode n’est pas que le glamour de Gucci, la faste de Chanel ou la folie créative de Dior. Le Luxe est audace, prise de risque et innovation, l’humour, la dérision, le choc des rencontres en sont donc des parties intrinsèque.

Contrairement aux idées reçues le Luxe est loin d’être passéiste et immobile, bien au contraire. Dynamiques, il n’est donc pas étonnant que les entreprises de ce secteur soient les premières à sortir de la crise économique.

« Enlightening » (éclairant en français) que l’on pourrait aussi rapprocher du terme enchanter (éblouir d’une lumière vive au point de provoquer une grande admiration) est ce vers quoi tend le Luxe, à la recherche d’un ré-enchantement(voir la dernière ligne de ce billet).

M. Bernard Arnault à intégré John Galliano, un punk, à la direction artistique de Dior, Vivienne Westwood, initiatrice du mouvement punk avec Macom Mc Laren fait aujourd’hui parti de l’establishment anglais. Quelle marque de Luxe va oser intégrer un esprit frondeur comme Bernard Willhelm (ou un Jean Paul Lespagnard…) à sa direction artistique?

— English text

If I had 17 years old in 1975, would I wandered in studded jacket and punk mohawk hairstyle in front of the 430 King’s Road in Chelsea?

The Liberty Enlightening the World wearing a french bread as a flame is created by Bernhard Willehlm… Liberty in red, wearing a colorful robe, a mohawk made of sticks, dark lipstick and a dripping mascara. A symbol hijacked and set up to date as Sex Pistols’ God save the queen was in its time.

There was a time when Jeremy Scott (another iconoclastic fashion designer) was a dear friend of Karl Lagerfeld. It would be interesting to see if the DIY world of the american designer and the luxury world of Chanel can meet and mix. Somewhere it reminds me the meeting in the early 80s, between Jean-Michel Basquiat, the graffiti artist and Andy Warhol, the socialite pop painter.

Fashion need all these talents, it is not only the glamour of Gucci, the luxury of Chanel or Dior’s creativeness. Humor and mockery is part of Luxury. Luxury is daring, risk, and innovation. Unlike popular belief Luxury is not stationary. Therefore it is not surprising to see companies like Hermès to be the first to emerge from the economic crisis.

John Galliano, punk, is since 1996 the artistic director of Dior. Vivienne Westwood, mother of punks, is from years now, part of the british establishment. The challenge: which Luxury brand will incorporate a mind like Bernard Willhelm in his artistic direction?

 

Yvon Lambert | L’insoutenable légèreté de l’être

Vernissage de l’exposition L’insoutenable légèreté de l’être à la galerie Yvon Lambert

Une exposition multi-disciplinaire, dont le titre provient du roman de Milan Kundera, qui laisse une large part à la reflexion. On y croise du beau, de l’horreur, de l’inaccessible, mais aussi des œuvres peu connues d’artistes très connus, le tout dans un lieu parfaitement adapté.

Neon lights – Stefan Brüggemann, « this work should be turned off when i die », 2010

Coup de cœur pour les ombres découpées et lacérées de Jean Charles Blais, « 1 12 10. », crayon, fusain, papier découpé, épingles, 2010

Jenny Holzer, « Living series », 1981

Inaccessibes – A quelques mètres de hauteur les 365 boîtes d’allumettes de Julieta Hanono, « 365 veces raspar », 2010

Politique? – La faucille et le marteau, dessin d’Andy Warhol, « Still-life (hammer and sickle) », 1977

Pop – Sculpture et peinture, une représentation des objets quotidiens qui n’est pas sans rappeler le pop-art, Kaz Oshiro, « Washer/Dryer #2. », 2005

Drôle – Bertrand Lavier l’ustensile ménager ou une version moderne du sabre? « Bosch/Klagenthal », 2011

Coup de cœur et interrogation sur la conservation des œuvres modernes à la vue de ces photographies brûlées qui doivent se décomposer d’exposition en exposition… Douglas Gordon, « Self portrait of you + me (David Bowie 03) », 2010

Ci-dessus, une œuvre étonnante et… déroutante que je vous invite à découvrir par vous même… Je vous défie de trouver l’œuvre au sein de la galerie, puis le nom de l’artiste.

Ci-dessous, les étincelles aquatiques jaillissant sur les corps des performeurs sont comme des rayons lumineux. Ils accompagnent le passage d’un état à l’autre de l’être humain, la naissance (l’arrivée dans la lumière), puis la vie et pour finir la mort (ou le retour à l’obscurité). L’eau source de toute vie. Sublime.
« Incarnation », Bill Viola, 2008

Une vidéo qui me rappelle Vollmond de Pina Bausch, vue il y a quelques années à Paris.


Vollmond, 2006, photo Laurent Philippe, Tanztheater Wuppertal