Comité Colbert, hiver 2016

Le 17 février le Comité Colbert réunissait 8 artisans dans les salons du Ministre de la Culture et de la Communication. Audrey Azoulay, ministre récemment nommée leur remettait les insignes de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

En ces temps troublés par un monde du luxe en pleine dichotomie, le Comité garant du savoir-faire et du luxe français à travers le monde est-il un Don Quichotte? Qu’en pensent Madame Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale ou le président M. Michel Bernardaud?

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De gauche à droite: Monique Bailly, Première d’atelier tailleur Haute-Couture (Christian Dior Couture), Nicolas Cloiseau, Chef chocolatier (La Maison du Chocolat), Philippe Nicolas, Glypticien (Cartier), Patrick Defacq, Graveur, ciseleur (Ercuis), Michel Bernardaud (Président du Comité Colbert), Audrey Azoulay (Ministre de la Culture et de la Communication),  Hervé Deschamps, Chef de caves (Champagne Perrier-Jouët), Clément Leroy, Chef tournant (Le Restaurant Guy Savoy Paris), Peintre et imprimeur sur porcelaine (Bernardaud), Patrice Rock, Maître bottier (Berluti).

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Monique Bailly, Première d’atelier tailleur Haute-Couture (Christian Dior Couture) et M. Sydney Toledano

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Clément Leroy, Chef tournant (Le Restaurant Guy Savoy Paris) et Guy Savoy

 

© Photos Julie Rosier

 

Nouvelles cooptations au Comité Colbert

Trois nouveaux membres ont intégré le Comité Colbert ce mois ci.

Bugatti, fondé en 1909, le constructeur de voitures de luxe français vient d’être coopté par les autres membres afin d’intégrer le Comité Colbert. Comme pour chacun des membres, l’intégration ce fait sur la base de cinq critères: l’ambition internationale et le caractère identitaire de la marque, la qualité, la création, la poésie de l’objet et l’éthique.

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Les Prés d’Eugénie, autre membre adhérent, est une belle histoire familiale. Des hôtel-restaurant situés dans les Landes dont la création remonte à 1861. Le chef actuel Michel Guérard et sa femme Christine propriétaires de ce joyau ont prouvé par leurs actions leur affinité avec les valeurs du Comité Colbert.

Chaîne thermale

L’IRCAM, centre de recherches musicales et sonore fondé en 1969 par Pierre Boulez est unique au monde dans son genre. Transversal il oscille entre centre de recherche, atelier de production et école. Il est depuis ces dernier jours membre associé du Comité Colbert.

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La contrefaçon n’est pas un luxe

En 2011, les articles contrefaits saisis en France sont au nombre de 9 millions soit 45 fois plus qu’en 1994.

Ce matin à l’hôtel Bristol, un petit-déjeuner organisé par le Comité Colbert inaugurait la nouvelle campagne anti-contrefaçon dans l’industrie du luxe.

Parmi les personnalités présentes ce matin à l’hôtel Bristol on pouvait croiser…

Sidney Toledano, PDG de Christian Dior Couture

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« La contrefaçon tue la création » (Sidney Toledano)

Philippe Cassegrain , PDG de Longchamp

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Christophe Rioux, écrivain et professeur en marketing de luxe à l’ISC Paris

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Internet est devenu la bête noire des marques de luxe.

« La croissance de l’e-commerce doit s’accompagner d’un renforcement de l’e-regulation ». (Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale du Comité Colbert)

Deux des visuels de la nouvelle campagne d’information, basé sur l’humour.

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Près de 80% des produits de luxe contrefaits viennent de Chine, cependant les consommateurs de ces produits ne sont ni chinois, ni vietnamiens, mais les européens en vacances… Ces achats « anodins », involontaires et qui parfois peuvent se révéler dangereux (médicaments, pièces mécaniques…) financent un véritable crime organisé.

« Les arguments subjectifs et la prise de conscience de la part du consommateur sont aussi importants que les arguments chiffrés » (Sidney Toledano)


Le Comité Colbert rassemble en 2012, 75 maisons de luxe françaises et 13 institutions culturelles associées pour faire rayonner l’art de vivre français.

Lectures

Quelques magazines que j’ai découvert récemment ou au cours de l’année passée. Tous ces magazines ont, bien sûr, un lien avec l’univers de la mode. J’ai profité des vacances pour en refeuilleter certains, voire lire ceux que je n’avais pas eu le temps d’ouvrir…

Paradis, magazine pour l’homme contemporain

Découvert en début d’année dernière avec le numéro Printemps-Été, ce magazine a rapidement remporté mes suffrages. Couverture noire, un visuel poétique, ludique et recherché. Typo de type institutionnel, non soumise aux tendances éphémères. Papier satiné, mat, épais et chaud, procurant une certaine sensation de confort et de luxe pas clinquant.

La photographie est très belle. Des femmes, beaucoup de femmes, belles, nues ou à demie-nues, jamais vulgaires. Des sujets éclectiques, pointus, sur des personnalités connues ou moins connues sur plus de 300 pages ; pour le numéro 2 citons un article sur le peintre John Currin, les photos « très nature » de Jock Sturges, un article sur le journal The Economist, le commissaire-priseur Simon de Pury, des boxeurs, Juergen Teller, Jerry Hall, les huîtres et j’en passe.

Faisant suite à un article sur un de mes peintres favoris, John Currin, une série de photo inspirée de ses réalisations.

Très belle série photo de Jock Sturges

Un magazine à lire, à feuilleter, à refeuilleter et à conserver.

Le Paradis c’est ici


Playboy, le retour

Juliette Binoche en couverture du premier numéro de la nouvelle formule de Playboy. Une couverture qui n’est pas sans rappeler la série de clichés prises par Bert Stern avec Marilyn Monroe (ci-dessous).

L’année passée a vu la refonte de l’édition française du magazine Playboy.

Invocation de Karl Lagerfeld himself pour le premier numéro. Chroniqueurs du moment (Frédéric Beigbeder, Nick Kent, Éric Dahan, Yan Céh, Ora Ito, etc.). Interviews et chroniques des personnalités hype (Sébastien Tellier, Katerine, Colette, etc.). Des couvertures/playmates à sensation puisque l’on y trouve successivement Juliette Binoche, Julie Ordon ou Ludivine Sagnier.

Bien que le contenu fasse constamment référence aux marques de mode et aux créateurs, la maquette, elle, reste (volontairement ??) basique, voire pauvre, en tout cas pas en accord avec l’univers suggéré par les personnalités sus-cités.

Certes, la couverture avec Juliette Binoche est très belle et laissait augurer d’un contenu à la hauteur de celle-ci. Mais j’ai trouvé la séance photo avec l’actrice peu crédible,on s’attend à des photos moins abstraites de la part d’une actrice si « entière ».

L’ensemble du magazine (articles et photos) déçoit, on ne renoue pas avec l’esprit « club » de ses débuts américains.

Les énièmes interviews de Roberto Cavalli ou Hedi Slimane, très vendeurs en ce moment, me semblent plus être des faire-valoirs pour un magazine en quête de crédibilité mode.

Logiquement, je n’ai donc pas acheté le dernier numéro avec Ludivine Sagnier, Géraldine en fait une chronique plus enthousiaste que la mienne, ce qui vous permet d’avoir un autre point de vue sur le magazine.

Ci-dessous, un exemplaire de ma collection (merci eBay)

Playboy France avant Juliette Binoche c’était çà…

Il serait intéressant de voir l’érotisme et le charme traités à leur manière, par des illustrateurs comme Monsieur Z, Garance Doré, Mateo, Arthur de Pins, Soledad Bravi, ou encore David Downtown (et aussi ici), Jean-Philippe Delhomme, Jason Brooks, Julie Verhoeven


Business l’Officiel

L’Officiel a publié en 2007 deux numéros de Business l’Officiel, magazine dont je ne pensais pas qu’il verrait le jour une deuxième fois. Le magazine s’adresse aux femmes d’affaires ayant de hautes responsabilités au sein de grandes entreprises, aux dirigeantes, aux femmes politiques soucieuses de leur apparence… La cible est bien au-dessus des vingt ans, cet âge où l’on doit encore faire ses preuves.

Les rubriques abordées couvrent les champs de l’actualité (Économie, Relations internationales…), le Luxe et l’Art de vivre (Mode, Accessoires, Culture, Tourisme…), la High-Tech et la Beauté/Forme.

Les différentes pages mode font la part belle au tailleur, vêtement par excellence de la femme de pouvoir ; là où je craignais une sélection ultra-classique (voire ringarde), on trouve un choix assez équilibré (de Escada à Balenciaga), adapté à la vision que l’on peut se faire d’une femme d’affaires/politique d’aujourd’hui(1), le choix des accessoires permet logiquement des écarts et des excentricités puisque l’on trouve dans la sélection du dernier numéro la série « cloutée » (Waow !) de Burberry Prorsum ou les Richelieu un brin SM de Givenchy.

Le magazine s’adresse donc à une passionnée de mode, qui saura savemment doser sa tenue.

Très intéressant aussi, le contenu rédactionnel. Pour ce second numéro : le dossier Pouvoir et séduction, le portrait d’Annie Bois, Directrice des Galeries Lafayette, la série d’interviews de femmes de la com, Chandy Chasal, Donie Mamikunian ou encore Sophie Douzal-Sarkozy, des femmes qui font rarement la une des journaux mais que l’on trouve derrière le Comité Colbert, Swarovski ou encore Vertu.

Un article sur les femmes d’influence dans le monde, de Angela Merkel (première au classement Forbes) à Anne Lauvergeon (présidente d’Areva), en passant par Wu-Yi (vice-premier ministre chinoise), Condolezza Rice, Patricia Russo (présidente d’Alcatel Lucent) ou Ho Ching (présidente de Temasek Holding, une des plus puissantes sociétés d’investissement de Singapour).

Pour finir, je vous cite aussi un intéressant petit sujet sur Sarah Ruston(1), la fashion director de Lane Crawford, le Bergford Goodman asiatique.

Un magazine très intéressant qui nous éclaire sur une cible très précise, mais néanmoins très variée que l’on voit rarement représentée ainsi dans les médias…

(1) que le Sartorialist a shooté il y a quelques mois.


Intelligent Life, lifestyle ‘intelligent »…

Lancé en fin d’année dernière par le journal The Economist, Intelligent Life (un peu snob comme titre ?), se présente comme un magazine d’art de vivre, qui paraîtra quatre fois par an.

Parmi les quatre magazines que je cite dans ce billet, c’est celui qui est le moins axé sur la mode proprement dite, c’est aussi ce qui le rend intéressant. Tourisme, Culture, Nouvelles technologies, Photographie etc. sont au programme de ce magazine qui s’adresse à une clientèle « haut de gamme » et cultivée.

Le numéro de cet hiver propose pour la première fois au cours des 164 ans de parution The Economist une série mode, incluse au sein de la timide rubrique Flair, Style with substance (tout un programme) ; on y trouve un petit article sur la joaillerie et la mémoire familliale, plus précisement les nouveaux bijoux de famille, une brève sur Roland Mouret et deux petits articles de shopping international.

Cette publication propose un autre angle de vue que Wallpaper, Business l’Officiel ou Monocle qui sont peu ou prou sur le même secteur du lifestyle CSP++. Des sujets sur la mode proposés par la rédaction de cet auguste journal, je trouve ça plutôt intéressant à suivre.

Deux photos de la série heirlooms (joaillerie de famille)

Pour avoir un avant-goût.

 

Le luxe et la création contemporaine (épisode 23)

Vous vouliez une confirmation que la mode et l’art contemporain font plus que jamais bon ménage ? Si vous avez eu le temps de passer à la FIAC 2006 vous avez peut-être vu cette exposition, organisée par le Comité Colbert, et comprenant des verres, des sacs ou des bijoux créés spécialement pour l’occasion, par de jeunes designers pour le compte des maisons Puiforcat, Dior ou encore Hermès.

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