FLUX CRÉATIF

IL SE DÉGAGE DES PHOTOS ISSUES DE LA COLLECTION DE TOM VAN DER BORGHT CRÉATEUR PRIMÉ EN 2020 AU FESTIVAL D’HYÈRES UNE FOLLE EXTASE PAÏENNE.
FOURMILLANTES TENUES AUX COULEURS ACIDES, HABITÉES PAR LES MEMBRES DE TRIBUS AUX POUVOIRS CYBER-CHAMANIQUES.

POINT DE TEE-SHIRT, JUPES, PANTALONS ET VESTE TAILLEUR AUX COUPES RECONNAISSABLES ET RASSURANTES, CELA VIENDRA (OU PAS).

NOS SENS N’ONT ILS PAS BESOIN DE CES ÉLANS, DE CES BOUFFÉES D’ÉNERGIES AFIN D’EXORCISER NOS FRILOSITÉS ET L’ANGOISSE ?

LES TENUES CHIMÉRIQUES DE TOM VAN DER BORGHT SEMBLNT FAIRE PARTI D’UN FLUX DE CONSCIENCE CRÉATIF OÙ SE TÉLESCOPENT LES PORTRAITS DE LA SÉRIE CIMARRON DU PHOTOGRAPHE CHARLES FRÉGER OU ENCORE LES CRÉATIONS ENGAGÉES DE L’ARTISTE NATIVE AMERICAN CANNUPA HANSKA LUGER

TOM VAN DER BORGHT | COLLECTION 2020
UN ARTICLE CHEZ ARTPRESS MAGAZINE
SCIENCE-FICTION ET TRIBALISME | FUTURE ANCESTRAL TECHNOLOGIES
CHARLES FREGER

Semaine de la Mode | Tsolo Munkh

Chers lecteurs,

animal fragile et indomptable, telle semble être Tsolo Munkh, lauréate du Festival d’Hyères en 2010.

La collection de cette hiver tempête son désir de retrouver ses racines créatives. Tsolomandakh de son prénom complet, n’aime pas « faire du sexy pour faire du sexy » et nous livre des vêtements où le travail manuel est poussé encore une fois à son paroxysme.

En éruption perpétuelle, la créatrice originaire de Mongolie doit connaître un état proche de la transe chamanique lorsqu’elle confectionne ses vêtements. Certains ont des structures si complexes qu’elle doit elle-même en assurer le montage, ses assistantes ne pouvant pas encore entrer « dans son cerveau ».

Les cuirs sont minutieusement perforés de centaines de trous, les matières se mélangent, vont dessus-dessous, entrent par ici et ressortent par là en maintes circonvolutions neuronales. La surface et les volumes de ces pièces uniques évoquent des bois d’ébène sculptés ou des roches volcaniques encore en fusion.

Le manteau ci-dessous d’une beauté singulière évoque aussi les écorchés humains, un vêtement armure pour un corps plus que mis à nu… Proche du travail de Boris Bidjan Saberi, qu’elle apprécie, Tsolo Munkh à depuis toujours appréhendé le vêtement par sa fonction première, la protection.

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© image fr.dreamstime.com

Rien ne se perd, ci-dessous, une robe « trois trous » oversize dont la surface est réalisée à partir des rondelles de cuir récupérées des perforations réalisées sur d’autres modèles. Le résultat rappelle la structure de l’astrakan ou celle d’une cotte de mailles.

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Un travail obsessionnel, nécessitant pour le manteau ci-dessous, plusieurs dizaines d’heures à frotter sans cesse à s’en abimer les mains, les seize peaux de cuir et la laine de mouton nécessaires pour que les matières s’hybrident entre elles et forment la matière de ces vêtements sculptures.

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Collier fait de cuir et roches volcaniques

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myHyères Festival 2013 | first impressions

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Rain rain rain…

Vingt huit ans, un bel âge, voilà presqu’une génération que le Festival International de la Mode et de la Photographie d’Hyères présente les jeunes créateurs les plus pointus. Depuis sa création, sont passés par la ville d’Hyères Viktor & Rolf, Felipe Oliveiro Baptista (président du jury cette année), Léa Peckre, Anthony Vacarello, Maxime SImoens, Gaspard Yurkievich, Cunnington & Sanderson ou Sandra Backlund. Tous créateurs établis ou, on le souhaite, en passe de le devenir.

En cette fin de mois d’avril, la météo, c’est un peu au petit bonheur la chance, de gros nuages venus de toutes part se sont amoncelés au dessus de la Villa Noailles. Sous la pluie, le festival n’est pas tout à fait pareil. On ne se presse plus sur la pelouse à siroter des cocktails de jus de fruits, on ne déambule pas sur les terrases ou le long de l’allée… Les échanges n’en resteront cependant pas moins intenses.

Depuis treize ans sous la direction de Michel Mallard, le Festival décerne également ses prix à la jeune création photographique. Camille Vivier ou Sølve Sundsbø en sont parmi les dignes représentants.

Deux compétitions qui font de la France un pays où la créativité, ne serait-ce que pour la partie « mode » du Festival, trouve un réel champ d’expression, contrairement à certaines idées reçues.

Ce fut une surprise de taille d’apprendre, via un tweet de Diane Pernet, que Michel Mallard n’était plus le Directeur Artistique du Festival de Photographie. À ma connaissance et après investigation, nulle communication n’avait été faite à ce sujet, seules les parties concernées étaient au courant.

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Michel Mallard, grandement apprécié par la profession, si l’on se réfère aux nombreux messages de soutien qu’il a reçu, à donc été remercié par la présidence (Didier Grumbach) et la direction du Festival (Jean-Pierre Blanc).

Ce choix de changement de direction artistique a sans doute été motivé par un changement stratégique de la part de la Villa. J’ai évoqué, entre autres, la possible « nuisance », par sa présence aux mêmes dates, du Vogue Festival de Londres mais cette hypothèse fut écartée lors de mes échanges téléphoniques.

La nomination à la direction artistique de Raphaëlle Stopin (ex-assistante de Michel Mallard), la quasi non-communication de la Villa Noailles, le tweet de Diane Pernet (qui a précédemment cessé sa collaboration avec le Festival), mais aussi la lettre de Michel Mallard adressée à M. Didier Grumbach (Le Monde edition électronique du 30/04) dénonçant la manière dont il a été écarté de la direction du Festival laissent planer tout de même un certain malaise, que l’édition 2014 se chargera de dissiper.

D’après la direction « Cela met tout simplement fin à une collaboration professionnelle comme il y en a dans tous les secteurs » (sic)

« There’s too much business now and not enough fantasy » (Suzy Menkes)

Autre point culminant de cette édition 2013 du Festival fut la rencontre The Formers, permettant aux anciens lauréats de rencontrer des industriels ou de potentiel investisseurs. Léa Peckre était ravie de sa rencontre avec M. Ralph Toledano me confiait-elle, c’était la première fois qu’elle rencontrait un PDG.

Ces rencontres font suite au passionnant débat qui avait pris place l’an dernier intitulé « Financement des jeunes marques » où il était pointé cette dangereuse dichotomie existant entre un créatif enfermé dans sa tour d’ivoire et un business man hermétique aux velléités créatives…

L’intervention lors du dîner réservé aux professionnels de M. Ralph Toledano allait aussi dans ce sens. Accompagner, aider au financement des jeunes créateurs est un objectif prioritaire, créer le binôme gagnant afin de rééquilibrer « business » et « fantasy ». Que le Festival soit de plus en plus porteur de ce discours tout en gardant son essence est un beau programme pour les années à venir.

Et la création dans tout çà?

L’essence du Festival est la créativité, Charles Fréger photographe établi, mais dont je ne connaissais pas le travail fut une découverte passionnante. Avec Felipe Oliveira Baptista et Lacoste, Charles Fréger pose la question des rapports que nous entretenons avec le vêtement. Comment nous le regardons, le sentons. Quel rapport établissons-nous avec lui? En quoi est-il un signe d’appartenance à un groupe (processus d’identification)?

Sur certaines prises de vues, les marques sont très présentes (cf. ci-dessous). Le rapport d’échelle entre le crocodile et le logo des autres marques est inversement proportionnel, « dépassée » par le logo des autres marques, Lacoste n’est donc pas dans une communication marketing.

À travers cette série, le photographe nous fait découvrir la chemise Lacoste hors de son contexte habituel à la fois dans des pratiques plus urbaines mais aussi purement formelles.

Charles Fréger explique qu’il a dû pour cette commande aller au plus profond de la réalisation du vêtement, en comprendre sa coupe, le choix des matières, etc., bref le vêtement au-delà de ses fonctions primitives.

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Photo by Charles Fréger

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Photo by Charles Fréger

Philippe Debusschère a l’âge du Festival, 28 ans. Il se officie avec son studio, entre les différents media que sont le print, le web, la musique, la vidéo et l’exposition. Il insiste sur le fait que toutes ces réalisations même si elles « partent de lui » sont avant tout un travail d’équipe.

Pour cette génération, il y a une porosité entre ces média. Lorsque je lui parle du terme « layers » (couches) qu’il emploie en introduction de son livre « I know simply that the sky will last longer than I » et lui fait part de sa similitude avec le terme utilisé dans le logiciel Adobe Photoshop, il me confie que le logiciel est pour lui un medium à part entière, CQFD.

Il faut aussi voir à travers l’utilisation de ce terme la possibilité de lecture multiple (par couches) d’une œuvre, savoir « prendre plus de temps » pour regarder et observer.

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Il replace aussi chaque media dans la réalité de son rapport au temps. Avec internet « on a pas le temps » dit-il, l’information se doit donc d’être rapide, on ne peut, par exemple, que difficilement demander à Instagram d’apporter plus de sens que ce que l’application permet de donner. Cela n’est en quelque sorte pas interdit ou impossible, mais n’est pas la préoccupation de la majorité des utilisateurs.

People i love (and meet during the Festival)

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Kamilya arborant un tee-shirt engagé (Ai Wei Wei)

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Jean Paul Lespagnard arborant fièrement son nouveau tatouage

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Le même avec la talentueuse Nelly Hoffman (qui faisant parti des 50 créateurs de mode pré-sélectionnés)

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Lucas Sponchiado et Léa Peckre

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Miss Marion

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Mon coup de cœur du Festival: Victoria et Tomas de victoria/tomas

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Mes coups de cœur du Festival photo Anna Orlowska (en haut) et Eva Stenram

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Tiia Siren et Steven Tai

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La piscine de notre résidence dont nous n’avons, hélas, pas pu profiter…

FIMPH 2012, what is Hyères? Les lauréats

Formidable lieu de rencontres et d’échanges, véritable bulle dans une année « fashion », le festival accueillait en ouverture le groupe Totally Enormous Extinct Dinosaurs qui nous a livré un set très court mais idéal. Mode, photographie et musique font bon ménage parfois.

Dix ans après l’arrêt du festival rock et techno Aquaplaning, la musique va-t-elle retrouver sa place à Hyères?

La partie mode du Festival accueillait cette année un nouveau prix (Prix Chloé, accompagné d’une dotation de 10000 euros) récompensant une silhouette réalisée dans l’esprit de la maison fondée par Gaby Aghion.

La sélection mode était particulièrement intéressante et pointue et il faudra plusieurs heures pour départager les lauréats.

Grand prix: Siiri Raasakka, Tiia Siren et Elina Laitinen
Prix du public et prix Première Vision: Ragne Kikas
Prix Chloé: Steven Tai
Prix du public Palais de Tokyo: Lucas Sponchiado


Hyères 2011 – Ode à Oda Pausma

 

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Suivant les conseils d’un ami, j’ai pris le temps de découvrir les modèles qu’Oda Pausma présentait lors du Festival. Il s’agit de sa troisième collection, cela explique sans doute la maturité qui se dégage de ses silhouettes. Quand on regarde ses réalisations passées on note une progression vers ce que l’on pourrait qualifier de ligne claire du stylisme.

Oda ou l’art du trompe-l’œil

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Oppositions de matières et asymétrie, bords nets. Ci-dessus, un cuir rigide, plié et pincé formant des bustiers-plastrons défie une soie fluide qui crée une combinaison naissant autour du cou, puis se prolonge sur la poitrine et s’évase en une large jambe de pantalon. Ou peut-être est-ce une robe, un trompe l’œil ?

Une approche quasi ludique, un cadavre exquis des matières (car il y a bien un jeu à faire aller et venir les tissus et à créer des jambes de pantalon qui s’imbriquent l’une dans l’autre). L’ensemble est sobre, chic et rigoureux, un luxe à la néerlandaise.

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Ci-dessous, le type de détails que j’affectionne, discret mais plein de sens. Un col tailleur incrusté, sans relief ou plutôt une découpe forme col tailleur, un autre trompe l’œil. Un decolleté vertigineux et un pli dans le dos du cou complètent l’ensemble et viennent donner rondeur et féminité au cuir et à la silhouette.

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Demain Hyères 2011

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Vue depuis la pelouse de la Villa Noailles

Hyères 2011, le Festival de la mode et de la photographie c’est demain ! L’occasion de rencontrer les Maxime Simoens, Steffie Christiaens, Viktor & Rolf, Jean-Paul Lespagnard, Sølve Sundsbø ou Camille Vivier de demain.

Se baigner dans un univers créatif, faire des rencontres, attendre la navette qui nous monte à la Villa, flâner au soleil, danser sur la plage à la nuit tombée, re-découvrir le vieux Hyères, attendre la navette qui nous monte à la Villa et assister au défilé sis cette année au salin des Pesquiers à la Capte. Voilà le programme de jours à venir.

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Le dédale de la villa où j’aime me perdre chaque année.

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A star and stripes

Stripes !

A future star, Anthony Vaccarello, Paris based fashion designer (born in Belgium), former Fendi fur fashion designer and winner of Festival International de la Mode d’Hyeres 2006 (Grand Prix) taught(1) his techniques of working to the students of the Arts of Fashion summer class.

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It was very graphic, so i made a couple of close up of the stripes applied on the dummies. Some of these stripes even reminds me the Eiffel tower mesh or the Union Jack flag (i know my imagination have no limits ahem…).

These stripes are embellished with pearls, beads, knitting, organza, tulle… Before becoming gorgeous dresses.

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A lire également chez Nardjisse

(1) with Sasiwimol Sreevitoon – Paris based free lance Fashion Designer, born in Thailand, former Lanvin embroidery fashion designer and Natallia Pilipenka – New York based Fashion Designer, born in Ukraine, Anne Valerie Hash Award 07, Fashion design Lecturer at Parsons the New School for Design.

FIMPH 2010 | impressions (back to basics)

Cette année, les organisateurs ont eu la bonne idée cette année d’installer les stylistes à l’intérieur de la villa, chacun occupant une pièce qu’il pouvait aménager à sa guise et ainsi nous faire entrer dans son univers de manière plus complète. Du point de vue esthétique, la collection d’Alexandra Verschueren (grand prix du jury), se situe aux antipodes des créations de la syliste mongole Tsolmandakh Munkhuu (prix du public).

Le vêtement créé par ses soins ou empruntés à sa mère pour être recopiés ont des lignes pures, complexifié ensuite par un impressionnant travail de pliage/repassage/découpage pour un rendu origami. Des vêtements « basic on the outside » comme le dit la créatrice mais qui révèlent leur « trésor » une fois ouvert. Appliquant ainsi, ce vieux principe cher au luxe « aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur ». Alexandra Verschueren Manteau d’Alexandra Verschueren Chemise-origami, d’Alexandra Verschueren

Chemise-origami imprimée « traces de feutre », d’Alexandra Verschueren

Tsolmandakh Munkhuu

J’ai aimé les accessoires de Tsolmandakh Munkhuu et j’ai été impressionné par ses effets matières. Ses vêtements inspirés des moines bouddhistes sont denses, s’inspirant des filtres à air de voitures (!) pour certaines pièces, voire de pièces de plomberie, l’ensemble flirte avec un style gothico-baroque qui a fait l’unanimité parmi le public du festival.

Les sources d’inspirations (filtre à air de voiture, bielle…), les cahiers de recherches et les effets de matières réalisés par la styliste Tsolmandakh Munkhuu

Jasper Sinchai Chadprajong

Des dizaines de mètres de tissus nécessaires pour réaliser une parementure plissée chez la styliste mongol aux deux semaines nécessaires pour réaliser une chemise-origami chez la styliste belge, les lauréates se rejoignent dans ce travail d’une minutie extrême. « Coup de cœur » fut pour le jeune styliste anglais Jasper Sinchai Chadprajong.

Ses histoires sur le temps de l’amour, son humour et son univers tout en illusion (il a réalisé des trompe l’œil en denim et en maille assez bluffants) m’ont interpellé. Bien maitrisés l’humour, la dérision, l’illusion sont à même d’apporter un souffle nouveau à toute démarche créative. Je n’ai pas ressenti le même passion pour ses vêtements, entre l’idée et la réalisation quelque chose s’est perdu en chemin.

Nada Van Dalen

Autre collection sur le temps chez la danoise Nada Van Dalen. Elle retranscrit en vêtement une année difficile qu’elle à passé à Berlin. Un style très DIY, très punk et very angry. Ruban adhésif de bricolage (pour panser les blessures…) et coton se côtoient. Certains vêtements et accessoires sont « bariolés » par des traces de feutres. Collection et installation assez impactante mais somme toute assez anecdotique…

Yiqing Yin

J’ai aimé le travail réalisé par Yiqing Yin, son installation très « art moderne » et les volumes anatomiques de ses vêtements littéralement moulés sur le corps ont beaucoup ému, en laissant aussi une impression de déjà-vu? Résumé en vidéo ci-dessous (featuring un cours d’origami par la lauréate)

Beaucoup de tissus bouleversés à la main (chez Yiqing Yin, Alexandra Verschueren, Tsolmandakh Munkhuu), des imprimés régressifs et bruts fait de traces de feutre et de crayon (chez Alexandra Verschueren, Nada Van Dalen), des références « ethniques » (l’Afrique, la Mongolie, l’Inde) et des rencontres de cultures (Madame Grès en Afrique chez Nora Berger et Kathrin Lugbauer ou encore l’Europe Centrale qui rencontre l’Espagne chez Isabel Mastache Martinez), l’utilisation du Tylvek (le « tissu papier ») chez deux créateurs.

Tout cela donne l’impression que ces créations prônent un retour à un certain essentiel (« basic » comme le dit la lauréate), voire roots (ce qui n’exclu en rien des rendus sophistiqués). En accord avec l’installation très nature de Jean-Paul Lespagnard.

« Dig on for victory », installation de Jean-Paul Lespagnard et Ethan Hayes-Chute Le plus important et la leçon que l’on peut tirer des propos de Dries Van Noten.

Il explique que le choix du jury se porte avant tout sur le potentiel d’un créateur, sa capacité (supposée) à concevoir plus tard des collections originales et non sur l’effet immédiat  et éphémère que celui-ci pourrait provoquer lors d’une manifestation comme celle-ci. De la projection, de l’anticipation, le recherche d’une vision, une attitude raisonnée, bref beaucoup de sagesse. On en attendait pas moins du président de ce jury.

Festival International de la mode d’Hyères 2009, partie 2

Une fois n’est pas coutume, ma révélation du Festival n’est pas designer mais photographe, il s’agit du travail d’Alejandra Laviada mêlant sculpture et photographie .

Elle investi des lieux vides et rassemble des objets de même nature, crée des empilement-sculpture et les photographie. Tantôt elle aligne des rouleaux de peinture créant un nuancier coloré, tantôt ce sont des bidons découpés et réagencés, tantôt ce sont des balais qui s’amoncellent dans un coin.

Dans ces espaces désertés et oubliés, ces sculptures fragiles, ces objets mis en ordre, retrouvent vie l’espace d’un instant plus ou moins long, ils sont témoins du passage de l’Homme et interpellent la mémoire.

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color blind rainbow, 2008

 

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juggling, 2008

 

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the sum of all parts, 2008
Son site à voir absolument !

 

Ci-dessous quelques photos des nouvelles collections des lauréats de l’édition 2008…

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Jean-Paul Lespagnard pour 1.2.3, collection que je vous avais déjà  présenté ici.

 

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Matthew Cunnington, signe une collection moins « angoissante » que l’an dernier, un ressenti sans doute dû à une palette moins sombre et par la présence d’un imprimé.

 

… et pour finir d’autres photos des lauréats de cette année

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Marite Mastina et Rolands Peterkops (Lettonie), Grand Prix du Jury et Prix 1.2., une collection (accompagnée d’une superbe vidéo) inspirée des codes du cinéma noir.

 

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Harald Lunde Helgesen (Norvège), Prix Crystallized – Swarovski Element, une collection basée sur l’idée de l’excavation et des fouilles archéologiques.

 

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Simon-Pierre Toussaint (Belgique), Prix Crystallized – Swarovski Elements et prix du Public, une collection sur les incertitudes de l’adolescence et le souvenir de son passage chez les scouts.