SHE EXPLORE AND MIX EXPERIMENTAL COMPUTER-BASED MUSIC, PROGRAMMING, VISUAL BOARDS AND VOCAL EXPERIMENTS.
Étiquette : vidéo
vidéo star (maj 23.12)
Une personnalité, un grand photographe pour communiquer en print, c’est la formule utilisée par beaucoup de marques.
Louis Vuitton, Annie Leibovitz et Mikhail Gorbatchev devant le mur de Berlin.
Ironiquement, une des campagnes les plus plébiscités cette année est celle mettant en scène certes, un créateur en la personne de Karl Lagerfeld, mais pour la Sécurité Routière…
Karl en « Lagerfeld jacket », nom de baptême du gilet jaune donné par les anglais.
La vidéo semble être le nouveau champ d’expression des marques de mode.
De la campagne coming soon de Yohji Yamamoto,
Voir également : ce billet
Au défilé Homme Automne-Hiver 2008-2009 d’Yves Saint Laurent,
En passant par l’intriguant Trembled blossoms de Prada,
Le défilé printemps-été 2009 de Viktor & Rolf, présenté sur leur site
Le projet surréaliste Make up your mind de la Maison Martin Margiela
visible ici,
Le dernier film-défilé de Jean-Charles de Castelbajac, JCDC vs Lego,
Karl Lagerfeld (encore lui) et son court métrage sur les débuts de Mademoiselle Chanel,
voire la collaboration Dita von Teese x Agent Provocateur.
Historique, humoristique, conceptuelle, la vidéo se pose comme une nouvelle façon de diffuser un univers et de faire la promotion de la marque. Média, encore marginal dans le secteur, il permet tout type d’expérimentations dans le champ créatif.
La vidéo n’est certes pas destinée à remplacer le défilé mais permet de renforcer le lien émotionnel avec le consommateur. Comme l’ensemble du secteur industriel, la mode ne peut rester insensible à la profusion des écrans (smartphone, iPods, mini laptops, etc.). On peut légitimement se demander si les DailyMotion, Youtube et autres Google Video seront envahis de ces mini-films en 2009.
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Mise-à-jour du 23.12
La vidéo et les marques de luxe sont des domaines que certains comme Darkplanneur et ses Balades de luxe explorent depuis bien longtemps.
Et plus récemment Benjamin Boccas à réalisé FarWeb.
Ce qui laisse des premiers indices pour la tournure que va prendre l’année 2009 : Blogs, Luxe et Vidéo.
Yohji arrive bientôt
La vidéo est de plus en plus utilisée pour présenter les nouvelles collections, après Yves Saint Laurent pour l’Automne-Hiver 2008, voici Yohji Yamamoto, que je viens de découvrir, pour sa nouvelle ligne Coming soon, réalisant ainsi, un beau crossover mode-danse-vidéo.
Présenté par deux danseurs, cette ligne casual sera disponible en juillet dans des boutiques sélectionnées; déjà styliste pour sa marque éponyme, puis d’Y-3, d’Y’S, travaillant en collaboration avec Mandarina Duck et s’occupant d’une collection de bijoux édité en collaboration avec Mikimoto, le créateur japonais est donc infatiguable !
D’après Keizo Tamoto (président de Yohji Yamamoto), cette ligne, abordable, s’adresse à « ceux qui veulent passer du streetwear à une tenue plus élégante ». Mais aussi à ceux qui « veulent s’habiller sans se soucier du nom du créateur », en effet son nom est absent des vêtements, seul un point noir subsiste (qui sera évidemment immédiatement identifié par les fashionistas…)
logo de Coming Soon
Coming Soon est fabriqué et distribué par Sinv, déjà partenaire de See by Chloé, Moschino Jeans et Valentino Red. C’est aussi une façon pour le créateur de se frotter au marché des gros volumes(1) en s’écartant de l’expérimental, tout en conservant (on le souhaite) une bonne dose de créativité.
Nous l’avons vu dans les billets précédents les marques de luxe sont enclins autant à monter en gamme qu’à s’adresser à une clientèle plus jeune et moins fortunée.
Videocaps du film
Le site de Coming Soon
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(1) 170 pièces pour hommes et 200 pour femme, accessoires non compris !
Bernard Arnault, Louis Vuitton, Marc Jacobs, Meryl Streep et les autres…
LVMH, déjà propriétaire du quotidien La Tribune, veut mettre la main sur le titre concurrent, Les Échos. LVMH, Louis Vuitton-Moët-Hennessy, le plus grand groupe de luxe du monde, devant le suisse Richemont, réuni en son sein les marques les plus prestigieuses de la haute couture, du prêt-à-porter de luxe, des vins et spiritueux, de la joaillerie et bientôt, si les rumeurs de fusion entre les deux titres de la presse économique se confirment, un nouveau grand quotidien économique à l’image des grands quotidiens anglo-saxons.
Au milieu de tout ça, un homme : Bernard Arnault, qui a su mener son projet à bien et qui a fait de Louis Vuitton une des rares marques de luxe à maîtriser à ce point son processus de production, possédant ses propres ateliers, et laissant une large place à la créativité tout en restant fidèle à la marque.
Marc Jacobs, créateur quasiment inconnu en 1997, année où il a intégré le groupe, certes moins « diva » qu’un Karl Lagerfeld ou un John Galliano, est sans conteste l’un des créateurs les plus influents de notre époque, qui parvient en outre à proposer des produits radicalement diférents entre sa marque et le fleuron de LVMH.
LVMH a su projeter la mode dans le XXIe siècle, en faire une industrie respectée des autres industries, lui apporter une crédibilité et un poids jamais atteint, même au temps du grand Boussac. Rien n’illustre mieux, à mon sens, l’importance de la mode aujourd’hui que la célèbre réplique de Miranda (Meryl Streep) à Andrea dans Devil wears Prada (1).
Dans « Marc Jacobs & Louis Vuitton », le fabuleux reportage de Loïc Prigent, j’ai été très impressionné de voir ce savant équilibre entre marketing, communication et créativité, qui fait de Louis Vuitton une formidable « machine à gagner », tout est parfaitement sous contrôle, de la moindre broderie à un décor époustouflant organisé en périphérie de Tokyo à l’occasion d’un défilé exceptionnel, de l’anti-moustique à la tenue de chaque invité…
On y découvre un Marc Jacobs débordant de créativité, disposant de tous les moyens pour mener à bien les idées du studio créatif. Mais comme il le dit à la fin du reportage, le plus « grand », le plus créatif, ce n’est pas que lui, mais aussi Bernard Arnault, qui a su faire des choix et donner des orientations qui ont porté leurs fruits.
Pour que la « sauce prenne » il faut un génie créatif et un génie de la finance.
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(1) « Je vois, vous pensez que tout ceci n’a rien à voir avec vous… Vous regardez dans votre placard et vous choisissez, disons, cet espèce de pull-over difforme, parce que vous voulez montrer au monde que vous vous prenez trop au sérieux pour vous soucier des vêtements que vous portez, mais ce que vous ignorez c’est que ce pull n’est pas juste bleu, il n’est ni turquoise, ni azur, c’est un bleu que l’on appelle céruléen et vous êtes aussi parfaitement inconsciente du fait que en 2002 Oscar de La Renta a présenté une collection de robes cérulénnes et que c’est Yves St Laurent, il me semble, qui a créé les vestes militaires bleu céruléen…
Et puis le céruléen est vite apparu dans les collections de 8 couturiers différents, il s’est ensuite infiltré peu à peu dans les lignes de prêt-à-porter et dans les grands magasins, et puis j’imagine qu’il a fini par se retrouver dans une petite boutique de vêtements misérables où vous l’avez sans doute sorti d’un bac de liquidation ; quoi qu’il en soit, ce bleu représente des milions de dollars ainsi qu’un énorme nombre d’emplois et j’avoue que je trouve ironique que vous soyez sûre d’avoir fait un choix qui vous exclue du monde de la mode alors qu’en fait, vous portez un pull justement choisi pour vous par les personnes dans cette pièce parmi une pile de truc divers. »