Dans les « backstages » des vitrines animées du Printemps Haussmann

Les Maisons Chanel et Dior unissent leur talent et leur savoir-faire pour nous inviter dès le 12 novembre(1) à découvrir un Noël russe. Pour l’occasion, ces maisons ont créé quatre poupées exclusives pour enchanter les quatre vitrines animées du Printemps Haussmann. Retour sur une visite exclusive des coulisses de cet événement. le-printemps-vitrine-noel La princesse Nadeja de la maison Chanel au milieu de Matrioschka géantes. Depuis le milieu des années 20, les vitrines animées de Noël sont un véritable rendez-vous avec les clients. Depuis cinq ans désormais, le Printemps Haussmann fait appel à des créateurs de mode pour habiller ses vitrines. Cette année Karl Lagerfeld, Victoire de Castellane et John Galliano ont travaillé sur la thématique du Noël slave et la fête de Noël russe, on y retrouve les grands moments chers à cette époque de l’année: le bal, la musique et le grand dîner.

Dans les règles de l’art et de l’artisanat

Ces vitrines sont le résultat d’une rencontre entre différents métiers. Le studio de création du Printemps qui crée la poupée, le cahier de style avec la thématique et les codes couleur; les ateliers couture des Maisons de Couture et le marionnettiste à fils qui donne vie à cette féerie. Karl Lagerfeld a habillé deux poupées, reproduisant pour la première (femme) une robe Couture du défilé Paris-Moscou et pour la seconde (homme) un avatar, amalgame d’Andy Warhol, Bill Kaulitz de Tokio Hotel et lui-même. Victoire de Castellane s’est fortement inspirée… d’elle-même pour créer une poupée très pétillante, quant à John Galliano, il a reproduit fidèlement une robe du célèbre défilé Couture de 1998 à l’Opéra Garnier allant jusqu’à  faire refaire en modèle réduit un de ses motifs.

Trois questions à Jean-Claude Dehix, marionnettiste à fils

le-printemps-vitrine-noel-3

Depuis combien temps vous occupez-vous des vitrines animées du Printemps ?

Cela fait 35 ans que mon atelier situé à Montfermeil travaille avec le Printemps. 35 ans de Père Noël !

Comment tout cela à débuté ?

Nous sommes marionnettistes à fils de père en fils. Au début du siècle dernier, mon père à eu l’idée de remplacer les mains du marionnettiste par des petits moteurs. C’est ainsi que tout à commencé. Aujourd’hui je travaille avec mon fils et ma fille.

Travaillez-vous avec d’autres enseignes ?

Lorsque les quatre grands magasins parisiens avaient des vitrines animées, nous les faisions toutes. Aujourd’hui il ne reste plus que les deux enseignes du boulevard Haussmann. Nous en avons réalisées quelques-unes à l’étranger, mais la demande n’est pas la même. Il s’agit d’automates et le contenu expressif n’est donc pas aussi poussé. On peut donc dire que les vitrines du Printemps n’ont pas leur équivalent dans le monde. — (1) Embrasement des façades à 19:30 Pour compléter cette découverte ne manquez pas le motif réalisé (voir ci-dessous) par l’illustrateur Klaus Haapaniemi, dont j’avais parlé il y a… quatre ans! Klaus-Haapaniemi-printemps Klaus Haapaniemi réinterprète le bestiaire des contes de fées russes.

Carte blanche à Manish Arora

L’an dernier, suite à ce billet, je recevais le mail d’une journaliste me demandant mon avis sur la mode indienne et ses créateurs émergents (Ritu Berry, JJ Valaya, Manish Arora, …). Tous ces créateurs ont défilé à Paris et à Londres, mais au vu de ses récentes collaborations avec MAC, Swarowski et Reebok, Manish Arora est devenu l’emblème, le porte-drapeau de la mode indienne.

Sa toute récente association avec Swatch sera l’occasion pour lui d’être plus populaire, de faire connaître son style psychédélique et audacieux, mais aussi de se « frotter » plus encore à la demande occidentale sans se renier, exercice délicat.
Manish Arora a-t-il un avenir en occident au-delà de l’accessoire de mode ?

L’occasion nous est donnée de tourner notre regard vers l’est, non pas seulement en termes économiques et d’implantation des marques occidentales mais aussi en termes de style. A nous d’intégrer cette profusion d’imprimés, de motifs et de couleurs. A nous de regarder ces vêtements qui flirtent avec la Couture et le costume de scène.
En période de crise il faut apprendre à regarder devant soi. Pourquoi ne pas se mettre dans l’aspiration(1) de Manish Arora et profiter de son univers idyllique et enchanté ?

Christine Albanel, ministre de la Culture donne une carte blanche à Manish Arora jusqu’au 12 juillet, le créateur présente ses créations majeures dans les cinq vitrines du ministère de la Culture et de la Communication (Galerie de Valois).

manish-arora-2
Un modèle de la collection « Circus », une de mes scénettes préférées

manish-arora-13
Cette robe de la collection « Butterfly » m’a immédiatement rappelé une des créations de Philip Treacy (voir ci-dessous)

philip-treacy-jasmine

Mais on peut aussi penser à « Milly Carnivora » la toute récente création de la non moins exubérante Victoire de Castellane pour Dior Joaillerie.
dior-joaillerie-milly-carnivora

manish-arora-14
Une robe très Courrèges de la collection « Space collection », sous un manteau brodé. Admirez l’arrière-plan très rétro SF

manish-arora-5
En 2000 pour la Haute-Couture Jean-Paul Gaultier brodait la Tour Eiffel sur ses robes. Manish Arora brode un autre monument (oui c’est bien Big Ben et la Garde Royale qui sont brodés sur cette robe !).

manish-arora-3

Têtes à têtes

manish-arora-4
Profusion créative pour cette coiffe fiduciaire composée de dentelles, de billets de banque, de broderies, d’agrafes et de collages, un mix and match total.

manish-arora-8

manish-arora-10
Modèle coiffé d’un bibi « Air India »

manish-arora-7

manish-arora-9
Un modèle très sobre et très graphique, très différent du reste des créations.

Carte blanche à Manish Arora
du 26 mai au 12 juillet 2009
Vitrines du ministère de la Culture et de la Communication (Galerie de Valois)
Métro Palais Royal – Musée du Louvre
Horaires d’ouverture du jardin : de 7 heures à 22 heures

Le site de Manish Arora


(1) Pour utiliser une métaphore sportive

Global luxury survey

Un des récents numéro de Time magazine (n° du 16 septembre), comprend un supplément dédié au monde du luxe et plus précisement à celui de la mode.

Encore un me direz-vous, sauf que celui-ci aborde, entre autres, un sujet rarement commenté : la place des femmes. Malgré leur nombre restreint dans les hautes sphères du milieu (aussi bien sur le plan créatif, que décisionnel), leur influence est essentielle voire déterminante, dans la réussite de ces grandes maisons nous dit la journaliste Géraldine Baum. De Victoire de Castellane, designer de la joaillerie Dior à Valérie Hermann, PDG de Yves St Laurent en passant par Tamara Mellon , présidente de Jimmy Choo, une série de portraits à découvrir.

A noter que pour la rédaction du magazine toutes ces femmes, sont en quelque sorte les descendantes de Gabrielle Chanel, en effet, une photo de la créatrice du n°5, ouvre la chronique et sa photo en médaillon, accompagne toutes les pages consacrées au sujet.

Valérie Hermann, PDG de YSL

Un second sujet est consacré à la stratégie des marques internationales du luxe dans les trois régions clefs du début de ce XXIe siècle, je veux parler de l’Inde, de la Chine et de la Russie.

Comment ces marques sont perçues localement ? Comment la Culture détermine le choix des acheteurs en termes de marques et de produits ? Quelles sont les personnes incontournables ? Sur quels critères les acheteurs font-ils leurs achats ?


Les marques les plus citées et les plus connues, respectivement en Inde, Chine et Russie.

Note:
L’âge moyen des indiens est de 27 ans, les prévisions annoncent que le taux de croissance du marché du luxe est de 25% par an pour les trois prochaines années.

Pour la Russie, qui crée des millionnaires chaque jour, le taux annoncé est de 15%. Enfin la Chine où Armani va ouvrir 24 magasins en 2008, est actuellement le troisième consommateur de produit de luxe au monde !

Le luxe dans la presse

 

Il y a quinze jours, le magazine Stratégies nous gratifiait d’un supplément « Chic », le magazine, à travers différents articles étudiait sous divers aspects, la communication des marques de luxe. Les principaux domaines du luxe y sont abordés (hôtellerie, automobiles, parfums et mode bien sûr).


Il y a quelques sujets assez sensass, où l’on étudie par exemple l’adaptation de ces marques à l’univers de l’internet, ou encore un « Catalog story » de l’enseigne américaine Neiman Marcus (on y apprend que les cadeaux les plus fous sont proposés tous les ans dans ce catalogue et ce depuis 1959).

Ce mois-ci c’est CBNews qui s’y colle en nous proposant lui aussi un spécial luxe (avec une sublime couverture par Serge Lutens), mais il pousse l’analyse plus en avant, les sujets sont plus longs, plus variés, plus développés. Dès l’éditorial, la notion de luxe est associée à celle, tout aussi banalisée, de culte. On a droit à une introduction de Serge Lutens, très enflammée et poétique.
CB News pose la question suivante : Un objet de luxe est-il un objet culte et inversement ? Question essentielle à l’heure où beaucoup de marques s’emparent des codes du luxe. On parle donc beaucoup de légitimité mais aussi du mystère et de l’histoire qui fait que certaines marques sont cultes et d’autres pas.


Les articles de ce numéro traitent entre autres, du statut des maîtres d’art, des quelque 8,7 millions de millionnaires dans le monde, de la maison Pétrossian, beaucoup des designers, mais aussi des signes qui font les marques ou encore de la chaîne Luxe TV. J’y ai fait la « connaissance » d’Olivier Van Doorne, président de l’agence Select NY (responsable du succès du parfum de JLo et responsable de la communication de Swarovski), un hollandais rock’n roll a souhait, un look a la Mad Max… On y trouve un article sur la précieuse et talentueuse Victoire de Castellane, celle qui dit haïr l’uniformisation résume en quelques mots ce qu’est un objet de luxe, je cite : « si une chose devient tendance, elle perd de son culte »… et « pour que les fidèles lui vouent une adoration, elle doit être rare, donc précieuse »
Un numéro très très complet, un numéro « culte » de 129 pages à posséder d’urgence.