Madeleine Vionnet | 3D et copyright

Une petite vidéo capturée ce week-end lors du dernier jour de la grande exposition consacrée à Madeleine Vionnet.

La coupe en biais inventée par Madeleine Vionnet apporte un tomber fluide au vêtement, le corps est « enveloppé » naturellement, sans contrainte, le corset est mis dé-fi-ni-ti-ve-ment sur la touche.
Outre sa maîtrise de la coupe, son travail est également basé sur la structure du vêtement et les formes géométriques de base (cercle, carré,…). J’ai même vu certains croquis agrémentés de formules mathématiques!

La première vidéo est une modélisation 3D simulant la réalisation d’une robe de la saison hiver 1920 et composée de quatre panneaux identiques (dite « robe quatre mouchoirs ») taillés dans le biais et d’une ceinture. Époustouflant de simplicité et d’ingéniosité.

« Finger prints of fashion », la seconde vidéo, évoque les problèmes de copyright qu’elle est une des premières couturière à aborder. Pour y remédier, elle mettra en place un système mêlant sur l’étiquette de ses créations, griffe, numéro de série et son empreinte digitale. Autre précaution prise par la maison Madeleine Vionnet, chacun de ses modèles est pris en photo de face, de côté et de dos, puis est archivé dans d’énormes classeurs. Elle sera à l’origine de la création de « l’Association pour la défense des Arts Plastiques et Appliqués » dont l’objectif est de protéger les intérêts de la Haute-Couture.

À la suite de l’exposition on comprend aisément que les principaux créateurs de mode vouent un véritable culte à cette visionnaire. De John Galliano qui affectionne si particulièrement la coupe en biais, à Pierre Cardin et son « obsession » du cercle géométrique, en passant par la fluidité chère à Azzedine Alaïa, voire le travail conceptuel d’Hussein Chalayan ou d’un Yohji Yamamoto, la liste est longue.


Rodolfo Paglialunga est le nouveau designer de la maison Vionnet depuis l’an dernier. Sa première collection Croisière est visible ici

A lire absolument, Madeleine Vionnet, puriste de la mode

Dans les « backstages » des vitrines animées du Printemps Haussmann

Les Maisons Chanel et Dior unissent leur talent et leur savoir-faire pour nous inviter dès le 12 novembre(1) à découvrir un Noël russe. Pour l’occasion, ces maisons ont créé quatre poupées exclusives pour enchanter les quatre vitrines animées du Printemps Haussmann. Retour sur une visite exclusive des coulisses de cet événement. le-printemps-vitrine-noel La princesse Nadeja de la maison Chanel au milieu de Matrioschka géantes. Depuis le milieu des années 20, les vitrines animées de Noël sont un véritable rendez-vous avec les clients. Depuis cinq ans désormais, le Printemps Haussmann fait appel à des créateurs de mode pour habiller ses vitrines. Cette année Karl Lagerfeld, Victoire de Castellane et John Galliano ont travaillé sur la thématique du Noël slave et la fête de Noël russe, on y retrouve les grands moments chers à cette époque de l’année: le bal, la musique et le grand dîner.

Dans les règles de l’art et de l’artisanat

Ces vitrines sont le résultat d’une rencontre entre différents métiers. Le studio de création du Printemps qui crée la poupée, le cahier de style avec la thématique et les codes couleur; les ateliers couture des Maisons de Couture et le marionnettiste à fils qui donne vie à cette féerie. Karl Lagerfeld a habillé deux poupées, reproduisant pour la première (femme) une robe Couture du défilé Paris-Moscou et pour la seconde (homme) un avatar, amalgame d’Andy Warhol, Bill Kaulitz de Tokio Hotel et lui-même. Victoire de Castellane s’est fortement inspirée… d’elle-même pour créer une poupée très pétillante, quant à John Galliano, il a reproduit fidèlement une robe du célèbre défilé Couture de 1998 à l’Opéra Garnier allant jusqu’à  faire refaire en modèle réduit un de ses motifs.

Trois questions à Jean-Claude Dehix, marionnettiste à fils

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Depuis combien temps vous occupez-vous des vitrines animées du Printemps ?

Cela fait 35 ans que mon atelier situé à Montfermeil travaille avec le Printemps. 35 ans de Père Noël !

Comment tout cela à débuté ?

Nous sommes marionnettistes à fils de père en fils. Au début du siècle dernier, mon père à eu l’idée de remplacer les mains du marionnettiste par des petits moteurs. C’est ainsi que tout à commencé. Aujourd’hui je travaille avec mon fils et ma fille.

Travaillez-vous avec d’autres enseignes ?

Lorsque les quatre grands magasins parisiens avaient des vitrines animées, nous les faisions toutes. Aujourd’hui il ne reste plus que les deux enseignes du boulevard Haussmann. Nous en avons réalisées quelques-unes à l’étranger, mais la demande n’est pas la même. Il s’agit d’automates et le contenu expressif n’est donc pas aussi poussé. On peut donc dire que les vitrines du Printemps n’ont pas leur équivalent dans le monde. — (1) Embrasement des façades à 19:30 Pour compléter cette découverte ne manquez pas le motif réalisé (voir ci-dessous) par l’illustrateur Klaus Haapaniemi, dont j’avais parlé il y a… quatre ans! Klaus-Haapaniemi-printemps Klaus Haapaniemi réinterprète le bestiaire des contes de fées russes.

Lady Dior: The Lady Noire affair

La fin d’année dernière nous avait donné l’occasion d’admirer plusieurs réalisations vidéos pour le web émanant pour la plupart de maisons plutôt confidentielles : CdG, JCDC, V&R ou MMM (!)(1). L’histoire d’amour entre internet et la vidéo à pris de nouveaux élans ces derniers jours. En ce milieu d’année ce sont les poids lourds du secteur qui entrent en scène et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils y mettent les moyens. On passe de la petite production très créative, pointue et intimiste à la superproduction digitale. Christian Dior couture réalise avec The Lady Noire affair une opération qui fera date.

Tourné en partie à la maison de la Chimie à Paris, le film réalisé par Olivier Dahan, mis en costume par John Galliano et interprété par Marion Cotillard, nous plonge dans une ambiance très hitchcockienne, un lourd secret flottant autour du sac Lady Dior. Musique, plans, décor et bien évidemment costumes s’accordent afin de nous captiver pendant les 6 minutes que durent le film. La scène emblématique du soin apporté en post-production est celle reproduisant ce décalage maladroit typique des trucages des années 50 où l’on voit Marion Cotillard sur la Tour Eiffel avec Paris en arrière-plan. J’adore !

Les maisons Christian Dior couture et Chanel qui se sont lancées dans ces réalisations ont volontairement choisi un ton prudent, voir institutionnel; maniant des codes et des thèmes classiques et accessibles, des réalisateurs et des actrices incontestables(2).

L’opération de Christian Dior semble plus ambitieuse, mais la comparaison est délicate car nous n’avons pas à faire à un film publicitaire à proprement parler, mais une véritable histoire, à laquelle nous sommes conviés. Tous les produits maison sont offerts au spectateur: costumes, robes, bagagerie, accessoires, chaussures, tous sont sublimés et nous font ainsi, découvrir l’univers de Christian Dior. Mais le plus difficile est à venir, une opération de ce type ne doit pas s’arrêter là, ce qui a pris naissance avec Twitter il y a quelques jours se prolongera par trois autres films d’ici la fin de l’année (et sans doute d’autres opérations 2.0).

On souhaite que le prochain opus fera preuve d’encore plus d’orignalité, le web est une plateforme qui permet d’être audacieux et d’installer son univers de marque. La télévision a connu des instants fabuleux avec des créateurs comme Jean-Paul Goude, la maison Christian Dior en intégrant un designer excentrique comme John Galliano l’a prouvé par le passé, elle est innovante et surprenante. Il doit en être de même pour le web, qui reste pour beaucoup de marques un territoire à découvrir et à habiter. On attend donc avec impatience de voir le scénario qui va se créer entre Christian Dior couture, blogeurs et internautes.


(1)
CdG = Comme des Garçons,
JCDC = Jean-Charles de Castelbajac,
V&R = Viktor & Rolf,
MMM = Maison Martin Margiela

(2) un comparatif non exhaustif.
Thèmes
Christian Dior Couture : le film noir hitchkockien / Chanel : l’Orient-Express
Actrices
Christian Dior Couture : Marion Cotillard / Chanel : Audrey Tautou
Réalisateurs
Christian Dior Couture : Olivier Dahan / Chanel : Jean-Pierre Jeunet
Buzz
Christian Dior Couture : Twitter / Chanel : MSN

Une mode politiquement… incorrecte

À en regarder la tenue de certains de nos hommes et femmes politiques on désespère quand à leur culture fashion, bien que de sérieuses améliorations aient eu lieu ces dernières années. On peut citer Carla Bruni-Sarkozy, notre première dame de France, Rachida Dati, notre ministre de la Justice, Ioulia Tymochenko, première ministre d’Ukraine ou plus récemment Michelle Obama, première dame américaine. Toutes ces femmes ont fait au moins une fois la couverture d’un magazine de mode ou occupés une de leurs pages.

Pour autant mode et politique font-ils bon ménage? Comment Miuccia Prada,  cette ancienne (?) militante du Parti Communiste, qui le 14 octobre 2000 organisait une des party les plus hype de Paris place du Colonel Fabien (siège du PC) peut-elle créer des tenues à des prix inaccessibles pour la moyenne des gens? Jean-Baptiste Doumeng, le milliardaire rouge, nous a prouvé que l’on pouvait être milliardaire et communiste, la question n’est pas aussi simple et mériterait d’être développée plus amplement.

Miuccia Prada est iconoclaste et nous propose par conséquent, des vêtements usés, des vêtements « pauvres » et « misérables », troués et sans ourlets défiant les traditions, donc proches du peuple. Des vêtements communistes qui font dire : « On vous accepte même si vous êtes en guenilles, c’est Miuccia qui l’a dit! ».

Inévitablement, ces modèles nous interpellent car ils induisent :

  • une dimension artistique proche de l’Arte Povera, le vêtement comme objet d’art;
  • une dimension économique, en période de crise on ne craint plus de sortir ses vêtements usés, une simple ceinture délicatement choisie sublimera l’ensemble;
  • une dimension sociale, chacun de nous, quelque soit notre CSP(1) possède un vieux vêtement usé dans son armoire, à nous de lui redonner sa chance et d’être ingénieux;
  • une dimension temporelle, laissons le temps aux vêtements de vieillir, ressortons les tenues de nos grands-parents et ne cédons pas à la tyrannie de la fast-fashion.

Pour finir, on peut imaginer que chacun de ces vêtements véhicule une dimension bespoke, les usures n’étant pas identiques d’un vêtement à l’autre, elles rendent celui-ci unique, contredisant la dimension communiste et égalitaire, vous avez dit contradictoire? Les repères sont chamboulés et le conservatisme est sérieusement mis à mal par cette créatrice désobéissante plus engagée qu’on pourrait le penser.

des escarpins comme rafistolés

des robes de luxe... rongées par les mites

une jupe évorée, sans doute trouvée dans le grenier d'une maison abandonnée

robe malenpoint...

(1) Catégorie Socio Professionnelle

À lire
Prada party au siège du PC
Jean-Baptiste Doumeng, le milliardaire rouge

Remarque : les vêtements ici sont « simples (robe trois trous, robe bustier…) et n’ont pas la théâtralité du défilé « Clochards » de Christian Dior par John Galliano en 2000, qui abordait également la notion de pauvreté.

Interview : Un cocktail avec Giles Deacon

Une interview de Giles Deacon, créateur très demandé depuis son succès lors de la précédente Fashion week londonienne, réalisée avec Stéphane Galienni.

On y parle de création, de ses amités avec Luella, Stella Mc Cartney ou Gareth Pugh, d’internet et des blogs, de Pac Man et de Moscou.

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Park Hyatt Paris Vendôme, december 4th, 2008

Me: In 2007, you won a BFA(1). This year, Luella won the BFA. You are friend of Gareth Pugh… is there a Deacon posse?

GD: I suppose it appears that may be from the outside, but Luella that I knew from St Martin’s was two year below me. I have known her for fifteen or more years. Gareth, his studio is very close to mine; I’ve known him for five years. I think it’s very different in London than it is say in Paris where people work very, very independently. There is no crossing at all. In London everyone is with each other all the time, it’s much more like a healthy competitiveness, than a kind of people are more willing to help out each other.
(1) British Fashion Award.

Me: It was the same thing with the previous generation, John Galliano, Alexander Mac Queen or Antonio Berardi?

GD: Yeah, I think it worked like that. I mean it’s…in particular with this group, kind of group you are talking about now…I was a bit of a funny one. I was in college with Alexander, Stella, but I set my own company relatively late, because I wanted to go work for other people. I worked with Jean Charles de Castelbajac in Paris, Gucci, Bottega Venetta, etc. I wanted to get kind of get experience about the cities and the way which other people work. I left college and I didn’t really know how it all worked. I really wanted to see that, I think that I really benefited me in the kind of outlook I have. I think I have, from a design perspective, a slightly different understanding of what customers and people around the world want.

Me: In 2003, you opened your fashion house. What does a designer need today to start in this business (except money -smile-?)

GD: First of all a good relationship with the bank manager who looks after your money (laughs). They need to have a very clear idea of what their esthetic is about, what they want to achieve from setting up a fashion house. I hate to use the word « DNA » that people seem to like to use, but you need to know what the thing is that you’re wanting to project.

Me: A lot of new designer are coming from London, you, Gareth Pugh… Do you think it’s easier for a new designer to start in England ?

GD: Yeah… so much easier. I think the reason is the colleges and I think the general kind of cultures in London is so diverse and it’s very ideas driven from music through to graphics, art. There’s a big interest in creativity and ideas. It’s kind of is everywhere and for some reason it seems to work. You sit and try analyzing it, as I’ve thought about it before… but I don’t really know what the answers are, but it kind of exists and it does. It’s just kind of one of those things, which is great…great for London

Me: Because there is more creativity?

GD: I don’t know if it’s that… I think that there is from an outside perspective from people all over the world, I don’t know why, there is a much bigger willingness to kind of accept something new from London than pretty much anywhere else. I don’t know if there’s lots of ideas…I don’t know, but it seems that if it’s « from London » it might be something. I don’t know, that seems to be the impression that I get. I think it’s a shame because there’s lots of great people starting up in all sorts of places that are really, really good and I think it’s all harder for them in certain worlds to get as far…you can reach a bigger audience much quicker in London, I think than lots of other places.

Me: You worked for Louis Vuitton and Ralph Lauren and they are very different in style, how difficult was it for you to adjust, question #1, and would you call it a useful experience ?

GD: I think it’s a very useful experience, if you decide to go want to go and get a job which is what the idea of what I wanted to do when I graduated from college, because you know that the number of graduates who end up working in design is tiny. I wanted to go and get experience working in other environments and you pick certain areas in your personality that you feel you have some connection with from a design perspective. It’s really important, as a designer, you should be able to understand what these different houses thing is about… and then put you take and understanding on how to design for that house. That’s why when people come and work for me and I set them a project to do, I don’t know, design some skirts or something for the collection; it’s no good if they come back and just come back with things just suitable for Comme des Garcons…they have to get an understanding of what the house is about and it’s a very, very important thing as a designer…especially if you want to work.

Me: There was in your last collection « some » Pac-Man, Pac-Man prints, Pac-Man hats… Giles are you a computer geek??

GD: I don’t think I’m a computer geek, I love all aspects of technology, and I embrace that very much so and if that means I’m a computer geek, then maybe…. The whole idea of using Pac-Man was something that came along from when we were doing fittings with Stephen Jones who is the milliner. Every season it works differently. For the forthcoming show, we’ve already designed all the hats and the clothes are going to be designed after the hats. The shoes that Christian Louboutin has done have been designed already, so the clothes will be designed around those. Whereas last season; it worked in a way that the hats came quite late in the process. The clothes were coming out quite graphic, the colors. It just worked, we played with shapes, we made these balls….and said, »They look like Pac-Man. »…then we decided, « Wouldn’t that be funny? Wouldn’t that be a nice idea? « . That’s how it came around. It wasn’t because I used to sit playing Pac-Man all the time. I like it when accidents and intuitive things come along. I like it when it’s not so all referential throughout the collection.

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.. in your last collection some Pac-Man, Pac-Man prints, Pac-Man hats…

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All catwalk photos Imaxtree


Me: I loved your prints and you mentioned graphics… Do you work with graphic designers on this collection?

GD: Yeah, every season I have. There is this guy called Rory Crichton who I’ve known for a long, long time and we work very closely together. Again, there is no set format of how we do it. Sometimes Rory will come along to a fitting and we’ll discuss things…tear sheets that I’ve saved over a period of time or things…might be something we see today, see something take a photograph of it, print it out. We keep big archive books of just images of things. You intuitively feel certain times, certain things feel right. Let’s do an abstract camouflage or something. It just works like that or Rory could have an idea of something that he maybe wants to do, some ideas he’s had and then we’ll design something for the print. So, it can work in many ways, which I really like, it keeps it fresh and the ideas exciting instead of seeing reams of ready to buy prints. I really like designing them. We work really closely on that.

Me: On the subject of that collaboration, today there are many cases of such a types of collaboration. There is Rei Kawakuko working with H&M and now you have architects that design shoes, illustrators that draw dresses and clothes. Do you think that’s a good thing, creative and positive or does it tend to makes things more common place?

GD: I think it’s a really good thing, I’m all for people trying to experiment in other areas of design. I think that designers and inherently creative people don’t like being compartmentalized. I think it’s great that people have got the opportunities to test other things. Some may work, some may not. Reach out to a larger audience to see ideas and creativity which can only be good things. It’s good as long as you retain the core values of what you are about and work really hard on that. I think it’s essentially a really good, interesting thing.

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Tanqueray No. Ten, world’s finest gin Martini. Art-Déco style designed by Giles

Me: About the internet, do you read fashion blogs? Do you know any of them?

GD: I go on a couple, yeah. I have a look on style.com. I have on look on boingboing. I often get to them by looking for something. This friend of mine does one blog on shoes, which is quite interesting.

Me: So you don’t specifically read fashion blogs?

GD: Sometimes, not everyday, no. But I do read them. I don’t follow them like a newspaper every day, it’s when researching or looking for something then I kind of get redirected around.

Me: Do you think internet is going to affect the relationship that people have with fashion, in general?

GD: Yeah, it increases your speed of seeing things, doesn’t it? You can see much quicker all around the world what’s going on. If you want to find out what’s going on in Reykjavik or Buenos Aires you can go in there and find things or find new stores. So, yeah… one thing that I do think is that it’s another channel for ideas to be seen.

Me: Isaac Mizrahi has asked web-surfers to send him some designs for a customized tee-shirt, then he’ll choose one and he’ll put it on his show and promote it. What do you think of this?

GD: Yeah, it’s great, it’s great fun. It’s brilliant for people to get access to things; you choose to enter the competition. It’s a bit of an interesting idea.

Me: What’s the last thing that struck you ? A movie, a picture you saw, trip you took?

GD: I was in Venice before it started flooding, about 7 to 8 days ago…which is really fantastic and I always really love going there. I was in Moscow the week before that, which I had never been to, which was really incredible. Kind of fascinating on lots of levels: of seeing the super amount of money to the complete lack of money. A very different dynamic to being in a European city, the way that everything is done. It’s really quite extraordinary; I’d like to have bit more of a look there. But in regards to a film, there was an interesting program on the television called Survivors. It’s about a group of people who find out that they are all alive after a large epidemic has wiped out a large amount of the population and I thought it was quite fascinating on how you would start dealing with all of that, it was pretty thought provoking.

Me: Future projects??

GD: Future projects…well, the collection which is paramount…and we do pre-collection now. We are doing a collaboration with Smythson, a kind of diary. We are doing some sketches of mine put onto some the notebooks and notepads and things which are being really beautifully done and really nicely printed. Um…what else are we doing? I mean, there are all sorts of things flying around, we are doing some more sunglasses, or tons of stuff.

Me: You are a great illustrator can you draw something for me (smiles)??

GD: Can I draw something for you? Dum, dum dum, what shall I draw for you ?… All right… (sketching noises)… This isn’t an example of a great illustration… But you can have, how about… there you go ! You can have a… mask ! Cut across the dotted line… Get the scissors out when you get home… There you go !

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Me: That’s great!!! Ha, ha, merci beaucoup!!!

V&R en VR(1)

(1) VR : Acronyme signifiant Virtual Reality (Réalité Virtuelle) –Wikipedia

Le nouveau site des créateurs Viktor & Rolf est en ligne depuis ce matin, l’occasion pour le public de découvrir, ce qui à mon sens, est un des premiers sites d’une marque de mode à refléter l’univers de ses créateurs.

Présenté à la presse et à quelques bloggeurs il y a une dizaine de jours dans un salon privé du VIIIe arrondissement parisien, c’était l’occasion de discuter avec les créatifs de La Chose, concepteurs du site.

Contrairement à « d’habitude », les stylistes Viktor & Rolf se sont réellement impliqués dans le processus de création, hormis le fait d’être présents virtuellement sur le site, ils ont manifesté un réel intérêt lors de la mise-en-œuvre de celui-ci, donnant ainsi au média qu’est le web, la considération qu’il mérite.


Hall d’entrée, cliquez sur la table pour devenir un membre privilégié…


Viktor & Rolf &… les chiens, dans la bibliothèque ; cliquez sur les livres pour accéder aux archives des défilés et à d’autres informations


La parfumerie, la salle de Flower bomb, d’Antidote et des parfums à venir

D’autres créateurs, n’apportent pas (encore) le soin ou l’intérêt qu’il faudrait, à leur communication sur internet, alors que leur communication print (brochures, invitations, etc.) est conforme à leur univers.

Entre le faste, le rêve, l’énergie et parfois la provocation présente sur certains défilés et l’expérience utilisateur procurée par certains sites il y a un gap qui à court terme, peut porter préjudice à leur image de marque.

Un parmi tant d’autres, le site de John Galliano limité à cette homepage

La Chose à fait intervenir les dernières technologies du rich-media, permettant une navigation aisée, intuitive, mais également un architecte pour bâtir ce palais virtuel en 3D aux allées infinies, preuve du soin apporté à la réalisation de l’ensemble. Proportions et rendu des matières sont donc tout à fait conformes à ce que l’on verrait en réalité, une réalité rêvée par les créateurs…

À l’avenir et pour s’adapter aux différents évènements, le palais pourra laisser le marbre pour s’habiller de bois, de métal ou tout autre matière aussi simplement que « l’on change de chaussettes » dixit le DA du site.

On peut ainsi conclure qu’une marque de mode devra réunir les critères suivants afin de réussir son passage sur le web :


Le site de Viktor & Rolf
Merci à Matthieu Lebreton et Blographic

Inspiration | Qui a un peu de temps devant lui…

Inspiration- … pour explorer les Abysses ? Il y a quelques semaines, des affiches avec des créatures gélatineuses, troublantes pour ne pas dire… effrayantes, sont apparues pour nous faire part de l’ouverture d’une exposition, nous entraînant très loin dans les profondeurs sous-marines.


couverture du livre de Claire Nouvian, également commissaire de l’exposition

Question d’agenda, je me suis contenté pour le moment des infos que j’ai pu glaner sur le web, car cette expo m’intéresse ; non pas tant du point de vue « marin » mais plutôt par ce qu’elle inspire.

Ces animaux qui vivent dans des cathédrales sombres et glacées plongeant de – 400 à – 7000 m sous la surface marine sont une bonne source d’inspiration. Allons-y façon cahier de tendance…

Les couleurs

  • beaucoup de rouges* vifs, des roses, des couleurs chairs et des marrons ;
  • des couleurs vives et intenses sur fond noir ;
  • une touche de couleurs fluorescentes, nous rappelant la saison passée (Christopher Kane, la nu-rave, etc.) ;
  • des tons porcelaine.

* le rouge est la première longueur d’onde à disparaître dans l’eau, ces créatures deviennent donc « invisibles » et sont à l’abri de leur prédateurs.

Photos de l’exposition

Les « volumes »

comme en modélisme, ils sont importants.

Ils seront amples et leurs proportions décalées. Ils seront à la fois ouvragés, délicats et aériens, créant des voiles arachnéens ou des bouillonnés.

Voyez les « volumes » ! – affiche du Printemps SS 2008 ou chez John Galliano pour Christian Dior

Les matières…

seront précieuses (soie rebrodée, mousseline, organdi et organza)

Photo de l’exposition (gros plan)

seront en matières naturelle et délicates (voir ci-dessous)

des mailles aux détails raffinés, une ethnicité moderne avec des incrustations de plumes et de perles.

Les formes…

une garde-robe qui fait la place belle aux robes de soirée et aux jupes boule…

Ci-dessous photo de l’exposition (avant-après)

Ci-dessous photo de l’exposition (avant-après)

Ci-dessous sur Julie Ordon une tunique courte en mousseline de soie à collerette et volants, photo via Chauffeur de Buzz

Ci-dessous photo de l’exposition (avant-après)

Les abysses inspireront aussi les costumiers et chorégraphes, je pense immédiatement à Philippe Guillotel

… pour témoin, voir ci-dessous le croquis de Philippe Guillotel pour la Compagnie DCA (Philippe Découflé) qui rappelle les poissons-dragons que l’on trouve dans les profondeurs marines.

poisson dragon dit football fish (-1000 m de profondeur).

etc…

costume de la Compagnie DCA

A lire

Les accessoires…

aux  formes épurées pour des accessoires futuristes et des effets matières pour des accessoires chaleureux au style « vintage-très chic ».

Les accessoires ne seront pas en reste, ces créatures des profondeurs pouvant, avec un peu d’imagination, prendre la forme de broches ou de sacs…

Photo de l’exposition – une broche ?

Photo de l’exposition, un sac-bourse haute-couture en plumes (Maison Lemarié), tulle de soie et perles ?

Photo de l’exposition, un sac-bourse, un détail de vêtement…

Photo de l’exposition, une créole?

Les imprimés et motifs…

… subtils cocktails d’imprimés pointillistes, avec des incrustations de perles, des fonds dégradés façon tie-and-dye.


Le site de l’exposition où j’ai puisé la plupart des visuels.

Visitez également la galerie

Mise-à-jour (6/03) : Pour étendre le sujet, consultez impérativement le billet de P’tite Mademoiselle.